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Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.


«Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.» Céline Pina, 3 novembre 2023
Cette horreur restera épinglée jusqu'à la fin des massacres à Gaza.
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Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien.


Citation extraite d'un entretien avec Roger Errera en 1974, ce qui s'est avéré être la dernière interview publique d'Hannah Arendt.

Il ne faut pas prendre que cette phrase.

hac.bard.edu/amor-mundi/on-fak…

Extrait de la dernière interview publique d'Hannah Arendt accordée à Roger Errera en 1974:

Dès lors que nous n'avons plus de presse libre, tout peut arriver. Ce qui permet à une dictature totalitaire ou autre de régner, c'est que les gens ne sont pas informés; comment pouvez-vous avoir une opinion si vous n'êtes pas informé? Si tout le monde vous ment en permanence, la conséquence n'est pas que vous croyez les mensonges, mais plutôt que personne ne croit plus rien. En effet, les mensonges, de par leur nature même, doivent être modifiés, et un gouvernement menteur doit constamment réécrire sa propre histoire. Au bout du compte, on ne reçoit pas qu'un seul mensonge - un mensonge que l'on pourrait ressasser jusqu'à la fin de ses jours - mais un grand nombre de mensonges, selon le vent politique qui souffle. Et un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut plus se décider. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, on peut alors faire ce que l'on veut.

Pour être plus précis, puisque cette source soulève une polémique, en octobre 1973, Hannah Arendt a été interviewée par Roger Errera pour l'Office de Radiodiffusion-Télévision Française (0.R.T.F.). Enregistrés sur plusieurs jours, ces entretiens ont ensuite été transformés en un reportage télévisé de 50 minutes réalisé par Jean-Claude Lubtchansky pour la série «Un certain regard», diffusé pour la première fois le 6 juillet 1974 (d'où la date de 1974).

Cette émission de 50 minutes correspond au montage final de plus de 8 heures d'échanges avec l'écrivain français Roger Errera. Parmi les nombreux passages coupés à l'époque, certains ont été restitués à l'écrit dans la New York Review du 26 octobre 1978. La citation fait partie des passages retirés par l'ORTF. N'espérez donc pas entendre la citation dans l'émission de 50 minutes disponible sur Youtube.

Cette source est appuyée par les sérieux Hannah Arendt Center for Politics and Humanities at Bard College et New York Review. Wikiquote fait aussi confiance.

web.archive.org/web/2017022220…
en.wikiquote.org/wiki/Freedom_…
hannaharendt.net/index.php/han… | hannaharendt.net/index.php/han…
les-crises.fr/une-archive-exce…
amazon.com/Thinking-Without-Ba…


|Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien.|

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Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.


Citation extraite de "Responsabilité et jugement" d'Hannah Arendt (édité à titre posthume en 2005).

jugurtha.noblogs.org/files/201…

Extrait de "Responsabilité et jugement" d'Hannah Arendt:

Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal. Puisque le mal commis par le IIIe Reich était si monstrueux qu'aucun effort de l'imagination ne pouvait permettre de l'appeler «moindre mal», on devait supposer que, à cette époque, le raisonnement aurait dû s'effondrer une fois pour toutes, ce qui, étonnamment, n'a pas été le cas. De plus, si on considère les techniques de gouvernement totalitaire, il est évident que le raisonnement du «moindre mal» - loin d'être avancé seulement de l'extérieur par ceux qui n'appartiennent pas à l'élite au pouvoir - est l'un des mécanismes intégrés à la machinerie de la terreur et de la criminalité. L'acceptation du moindre mal est consciemment utilisée pour conditionner les fonctionnaires comme la population en général à accepter le mal comme tel. Pour n'en donner qu'un parmi maints exemples: l'extermination des juifs a été précédée par une suite très progressive de mesures antijuives, et chacune a été acceptée au motif que refuser de coopérer aurait empiré les choses - jusqu'au stade où rien de pire n'aurait pu arriver.

Hannah Arendt nous rappelle que le moindre mal dont il est question (acceptation du nazisme) n'en était pas un. Elle dit ensuite que par une escalade d'acceptions de ce genre de croyance, on finit par choisir le mal absolu alors que ce "moindre mal" était dès le départ le mal.

C'est d'un point de vue politique qu'il faut être prudent avec ceux qui parlent d'un moindre mal alors qu'il s'agit de toute évidence du mal. Il convient donc de rester vigilant (il faut veiller comme disait Jésus).


|Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.|