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Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.


«Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.» Céline Pina, 3 novembre 2023
Cette horreur restera épinglée jusqu'à la fin des massacres à Gaza.
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Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.


Citation extraite de "Responsabilité et jugement" d'Hannah Arendt (édité à titre posthume en 2005).

https://jugurtha.noblogs.org/files/2018/05/Responsabilite-et-jugement-Hannah-Arendt.pdf

Extrait de "Responsabilité et jugement" d'Hannah Arendt:

Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal. Puisque le mal commis par le IIIe Reich était si monstrueux qu'aucun effort de l'imagination ne pouvait permettre de l'appeler «moindre mal», on devait supposer que, à cette époque, le raisonnement aurait dû s'effondrer une fois pour toutes, ce qui, étonnamment, n'a pas été le cas. De plus, si on considère les techniques de gouvernement totalitaire, il est évident que le raisonnement du «moindre mal» - loin d'être avancé seulement de l'extérieur par ceux qui n'appartiennent pas à l'élite au pouvoir - est l'un des mécanismes intégrés à la machinerie de la terreur et de la criminalité. L'acceptation du moindre mal est consciemment utilisée pour conditionner les fonctionnaires comme la population en général à accepter le mal comme tel. Pour n'en donner qu'un parmi maints exemples: l'extermination des juifs a été précédée par une suite très progressive de mesures antijuives, et chacune a été acceptée au motif que refuser de coopérer aurait empiré les choses - jusqu'au stade où rien de pire n'aurait pu arriver.

Hannah Arendt nous rappelle que le moindre mal dont il est question (acceptation du nazisme) n'en était pas un. Elle dit ensuite que par une escalade d'acceptions de ce genre de croyance, on finit par choisir le mal absolu alors que ce "moindre mal" était dès le départ le mal.

C'est d'un point de vue politique qu'il faut être prudent avec ceux qui parlent d'un moindre mal alors qu'il s'agit de toute évidence du mal. Il convient donc de rester vigilant (il faut veiller comme disait Jésus).


|Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.|