Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.
Cette horreur restera épinglée jusqu'à la fin des massacres à Gaza.
Une foi n'est tolérable que si elle est tolérante.
Citation jamais sourcée et inconnue dans la littérature. Elle semble être apparue en 2011 à l'occasion d'un débat sur la laïcité et reprise en 2012 par le compte Facebook du Figaro (en étant non sourcée).
x.com/Mertranquille/status/396…
En l'état, je la considère comme apocryphe.
On ne peut être tolérant à tout.
|Une foi n'est tolérable que si elle est tolérante.|
Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas.
Citation détournée extraite de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020).
Prise isolément, elle n'a aucun sens. "J'aime le chocolat" n'a rien d'une idéologie. Et c'est le cas de tous les mots que cette phrase contient.
Extrait de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020):
Bien sûr, mes adversaires utilisaient très souvent contre moi le fait que j'étais une femme. Si je gagnais une affaire, j'entendais mon confrère expliquer à son client: «Qu'est-ce que vous voulez! Elle est jeune. Elle a du charme. Contre la séduction, nous autres, pauvres hommes, nous sommes bien peu de chose.» Et quand c'étaient eux qui gagnaient: «C'est une femme. Comment vouliez-vous qu'elle comprenne quoi que ce soit à cette interprétation de jurisprudence? Elle a été dépassée.» Je ne disais rien, à la fin des procès. Mais au cours de l'audience, je ne laissais rien passer. Un jour, mon adversaire a été pris au dépourvu par un argument «coup de poing» découvert dans un arrêt récent. Désagréablement surpris, il s'est tourné vers moi: «Je voudrais dire, devant cette jeunesse, ce charme...» Il n'a jamais pu terminer sa phrase car j'ai explosé: «Nous sommes tous des avocats, au même titre. Nous parlons du même droit. Nous traitons les mêmes dossiers. Nous avons les mêmes privilèges et les mêmes obligations. Alors utiliser l'argument du “jeune et charmant confrère”, c'est tout simplement déloyal! Et c'est avouer sa propre incapacité ou le peu de sérieux de sa démonstration!» Cela a jeté un froid glacial dans le tribunal. Les juges ne comprenaient rien. Mon confrère leur avait paru au contraire très galant...Mais moi, je savais. Je savais le dédain et l'hypocrisie contenus dans le miel de sa formule. Je savais le paternalisme et le sexisme qui s'y camouflaient. Et j'entendais qu'il n'y ait pas la moindre bavure. Il est un langage que tiennent les hommes et que les femmes ne devraient jamais laisser passer. Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas. Mes confrères ont donc fini par se faire une raison. Mais que d'efforts! Quelle attention de tous les instants ! Pendant des années, et avant chaque procès, je savais qu'il faudrait me battre doublement. Parce que j'étais une femme d'abord. En tant qu'avocate ensuite.