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Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.


«Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.» Céline Pina, 3 novembre 2023
Cette horreur restera épinglée jusqu'à la fin des massacres à Gaza.
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A force de tout voir, on finit par tout supporter… A force de tout supporter, on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer, on finit par tout accepter… A force de tout accepter, on finit par tout approuver!


Citation apocryphe dont la genèse est floue et complexe.

Une première attribution à saint Augustin remonte à un panégyrique d'Esprit Fléchier, évêque de Nîmes, pour saint Benoît en 1680.

google.fr/books/edition/Pan%C3…

Voici ce qu'il a écrit:

Qu'il est dangereux, dit Saint Augustin, que les Gens de bien même entraînés par l'exemple et par la coutume, à force de voir le mal ne s'accoutument à le souffrir, et à force de le souffrir ne s'accoutument à le commettre.

Aucune référence n'est donnée.

Dans un ouvrage de 1717, il est écrit qu'il vient du livre (liber en latin) "De Perfectione Iustitiae hominis" ("De la perfection de la justice de l'homme" écrit en 415 après J.-C.). Or, cet écrit de saint Augustin ne contient rien qui s'en rapproche.

gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6…

La recherche dans tous les écrits de saint Augustin ne donne rien qui se rapproche, de près, de la citation d'Esprit Fléchier.

Un autre panégyrique pour saint Benoît de Barthélémy Baudrand, prêtre jésuite français, et écrivain spirituel de renom, nous éclaire sur le sujet:

Dans les premiers temps du christianisme, dans les beaux jours de l'Église naissante, la retraite n'était pas nécessaire pour assurer son salut; l'assemblée des fidèles n'était qu'une assemblée de saints dont la sagesse inspirait tous les discours, dont la piété dictait toutes les pensées, dont la charité animait tous les sentiments; mais quand la charité des fidèles se fut ralentie, quand un air contagieux se fut répandu dans le monde, quand le vice eut inondé toutes les conditions, tous les états, il fallut que les vrais Israélites s'enfuissent dans le désert, pour sacrifier librement au Seigneur , il fallut que les bons se séparassent de la contagion des méchants, de peur qu'entraînés par le torrent, à force de voir le mal , ils ne s'accoutumassent à le souffrir, et à force de le souffrir ils ne s'accoutumassent à le commettre.
Tel fut le grand saint dont nous célébrons la mémoire prévenu des bénédictions de Dieu dès l'enfance et favorisé de ces grâces qui font les grands saints, Benoit comprit combien le monde était dangereux, qu'il était nécessaire pour lui de se mettre à couvert du danger, d'éviter les flammes de cette fournaise ardente; que quand Dieu demande un sacrifice, il faut le faire au plutôt, qu'en différant, on s'expose à ne le faire jamais; qu'après tout, nous n'avons qu'une âme à sauver et que pourvu qu'on la sauve, peu importe de tout le reste: pénétré de ces grandes maximes, il prend la résolution de quitter le monde dès l'aurore de ses plus beaux jours et de chercher dans la solitude un asile contre la séduction.

L'auteur ne fait pas référence à saint Augustin, mais il utilise les mêmes termes que d'Esprit Fléchier au sujet de l'accoutumance de voir le mal.

Saint Benoît (480-547) est le fondateur de l'ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

Ces panégyriques d'Esprit Fléchier et Barthélémy Baudrand se devaient le promouvoir les vertus du monachisme. Il fallait donc justifier le fait de se mettre à l'écart des sociétés humaines, pour ne pas voir le mal à l'œuvre dans un monde de plus en plus corrompu.

La citation d'Esprit Fléchier a ensuite évoluée. Dans un article de "L'aube nouvelle" de juin 1911, il est devenu:

A force de voir le mal, nous finissons par tout supporter et même approuver.

gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t…

Puis, en 1927:

A force de tout voir, nous finissons par tout supporter, et à force de tout supporter, nous finissons par tout approuver.

gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6…

Puis enfin, en 1987, dans "Aux larmes, citoyens!" de Roger Holeindre, on ajoute cet apocryphe:

A force de tout tolérer, on finit par tout justifier.

|A force de tout voir, on finit par tout supporter…
A force de tout supporter, on finit par tout tolérer…
A force de tout tolérer, on finit par tout accepter…
A force de tout accepter, on finit par tout approuver!|

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