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Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.


«Une bombe qui explose tuera sans doute des enfants, mais ces enfants ne mourront pas en ayant l'impression que l'humanité a trahi tout ce qu'ils étaient en droit d'attendre.» Céline Pina, 3 novembre 2023
Cette horreur restera épinglée jusqu'à la fin des massacres à Gaza.
This entry was edited (2 months ago)


Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas.


Citation détournée extraite de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020).

Prise isolément, elle n'a aucun sens. "J'aime le chocolat" n'a rien d'une idéologie. Et c'est le cas de tous les mots que cette phrase contient.

Extrait de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020):

Bien sûr, mes adversaires utilisaient très souvent contre moi le fait que j'étais une femme. Si je gagnais une affaire, j'entendais mon confrère expliquer à son client: «Qu'est-ce que vous voulez! Elle est jeune. Elle a du charme. Contre la séduction, nous autres, pauvres hommes, nous sommes bien peu de chose.» Et quand c'étaient eux qui gagnaient: «C'est une femme. Comment vouliez-vous qu'elle comprenne quoi que ce soit à cette interprétation de jurisprudence? Elle a été dépassée.» Je ne disais rien, à la fin des procès. Mais au cours de l'audience, je ne laissais rien passer. Un jour, mon adversaire a été pris au dépourvu par un argument «coup de poing» découvert dans un arrêt récent. Désagréablement surpris, il s'est tourné vers moi: «Je voudrais dire, devant cette jeunesse, ce charme...» Il n'a jamais pu terminer sa phrase car j'ai explosé: «Nous sommes tous des avocats, au même titre. Nous parlons du même droit. Nous traitons les mêmes dossiers. Nous avons les mêmes privilèges et les mêmes obligations. Alors utiliser l'argument du “jeune et charmant confrère”, c'est tout simplement déloyal! Et c'est avouer sa propre incapacité ou le peu de sérieux de sa démonstration!» Cela a jeté un froid glacial dans le tribunal. Les juges ne comprenaient rien. Mon confrère leur avait paru au contraire très galant...

Mais moi, je savais. Je savais le dédain et l'hypocrisie contenus dans le miel de sa formule. Je savais le paternalisme et le sexisme qui s'y camouflaient. Et j'entendais qu'il n'y ait pas la moindre bavure. Il est un langage que tiennent les hommes et que les femmes ne devraient jamais laisser passer. Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas. Mes confrères ont donc fini par se faire une raison. Mais que d'efforts! Quelle attention de tous les instants ! Pendant des années, et avant chaque procès, je savais qu'il faudrait me battre doublement. Parce que j'étais une femme d'abord. En tant qu'avocate ensuite.



Personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.


Citation détournée extraite du "Discours sur le psaume LX" de saint Augustin.

google.fr/books/edition/%C5%92…

Saint Augustin parle de l'épreuve du péché, pas de grimper une montagne. Il ne s'agit pas de développement personnel.

Extrait du "Discours sur le psaume LX" de saint Augustin:

Et, en effet, notre vie, dans cet exil sur la terre, ne peut être exempte de tentations; car notre avancement a lieu par le fait même de nos tentations, et nul ne se connaît qu'autant qu'il a été éprouvé, nul ne peut recevoir la couronne qu'autant qu'il a remporté la victoire, nul ne peut vaincre qu'autant qu'il combat, et nul ne peut combattre s'il n'a un ennemi et s'il n'est attaqué. Celui qui crie des extrémités de la terre est donc dans les angoisses, mais il n'est pas abandonné.


|Personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.|



Toute tolérance accordée aux fanatiques leur fait croire immédiatement à de la sympathie pour leur cause.


Citation extraite du roman historique "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar, publié en 1951. Ces pseudo-mémoires de l'empereur romain Hadrien ont rencontré un succès international fulgurant assurant la célébrité à son auteur.
Un exemple typique du détournement de citation.

Extrait du roman historique "Mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar (1951):

Ce fut vers cette époque que Quadratus, évêque des chrétiens, m'envoya une apologie de sa foi. J'avais eu pour principe de maintenir envers cette secte la ligne de conduite strictement équitable qui avait été celle de Trajan dans ses meilleurs jours; je venais de rappeler aux gouverneurs de provinces que la protection des lois s'étend à tous les citoyens, et que les diffamateurs des chrétiens seraient punis s'ils portaient contre eux des accusations sans preuves. Mais toute tolérance accordée aux fanatiques leur fait croire immédiatement à de la sympathie pour leur cause; j’ai peine à m'imaginer que Quadratus espérait faire de moi un chrétien; il tint en tout cas à me prouver l'excellence de sa doctrine et surtout son innocuité pour l'État. Je lus son œuvre; j'eus même la curiosité de faire rassembler par Phlégon des renseignements sur la vie du jeune prophète nommé Jésus, qui fonda la secte, et mourut victime de l'intolérance juive il y a environ cent ans. Ce jeune sage semble avoir laissé des préceptes assez semblables à ceux d'Orphée, auquel ses disciples le comparent parfois.


|Toute tolérance accordée aux fanatiques leur fait croire immédiatement à de la sympathie pour leur cause.|