Apprends la sagesse dans la sottise des autres.
"Proverbe" inconnu au Japon. Il semble être apparu en 2009 et repris dans un ouvrage de 2011.
intoxitation.com/citations-pro…
Une parole similaire, mais plus riche et logique, a été attribuée à Caton l'Ancien par Plutarque dans «Aristide. Caton l'Ancien. Philopœmen. Flamininus». Marcus Porcius Cato, dit Caton l'Ancien (Cato Maior) ou Caton le Censeur (Cato Censorius), était un homme politique et un écrivain romain né en 234 av. J.-C. dans le municipe de Tusculum et mort en 149 av. J.-C. à Rome.
Extrait de «Aristide. Caton l'Ancien. Philopœmen. Flamininus» de Plutarque:
Il disait «que les fous servent plus à l'instruction des sages, que les sages à l'instruction des fous; car les sages fuient l'exemple des fous, et les fous ne suivent pas l'exemple des sages».
|Apprends la sagesse dans la sottise des autres.|
Une meute d'ânes menée par un lion est supérieure à une meute de lions menée par un âne.
Citation apocryphe.
Le dicton apparaît dans le recueil «Apophtegmes des rois et des capitaines célèbres » du philosophe grec Plutarque, décédé en 119 après J.-C. D'après Plutarque, c'est le général athénien Chabrias, mort en 357 avant J.-C., qui en est l'auteur. Dans sa première version, on parle de cerfs au lieu d'ânes.
Extrait des «Apophtegmes des rois et des capitaines célèbres » du philosophe grec Plutarque:
Le meilleur général, disait Chabrias, est celui qui sait le mieux ce qui se passe chez les ennemis.
Accusé de trahison avec Iphicrate , il ne laissait pas d'aller au gymnase, et de dîner à son heure ordinaire. Comme Iphicrate l'en blâmait: «Si les Athéniens nous condamnent, lui dit Chabrias, ils vous feront mourir, quoique sale et à jeun, aussi bien que moi qui aurai bien diné, et qui me serai baigné.»
Il disait qu'une armée de cerfs conduite par un lion était plus redoutable qu'une armée de lions commandée par un cerf.
Pour ce qui est du remplacement des cerfs par des ânes, on le doit à un officier russe pendant la guerre de Crimée:
en.wikipedia.org/wiki/Lions_le…
|Une meute d'ânes menée par un lion est supérieure à une meute de lions menée par un âne.|
Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands, ils les jugent; quelquefois, ils leur pardonnent.
Citation méchamment déformée extraite du roman "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde (1890).
vousnousils.fr/casden/pdf/id00…
Extrait du roman "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde (1890):
Le jeune dandy qui lui fait la cour ne lui disait rien de bon. C'était un gentleman et il le détestait pour cela, par un curieux instinct de race dont il ne pouvait lui-même se rendre compte, et qui pour cette raison le dominait d'autant plus. Il connaissait aussi la futilité et la vanité de sa mère et il y voyait un péril pour Sibyl et pour le bonheur de celle-ci. Les enfants commencent par aimer leurs parents; en vieillissant ils les jugent; quelquefois ils les oublient. Sa mère! Il avait en lui-même une question à résoudre à propos d’elle, une question qu'il couvait depuis des mois de silence. Une phrase hasardée qu'il avait entendue au théâtre, un ricanement étouffé qu’il avait saisi un soir en attendant à la porte des coulisses, lui avaient suggéré d'horribles pensées. Tout cela lui revenait à l'esprit comme un coup de fouet en pleine figure. Ses sourcils se rejoignirent dans une contraction involontaire, et dans un spasme douloureux, il se mordit la lèvre
inférieure.
Autre version possible:
«Les amants commencent par s'aimer; en vieillissant ils se jugent; quelquefois ils s'oublient.»
|Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands, ils les jugent; quelquefois, ils leur pardonnent.|
L'orgueil est une bête féroce qui vit dans les cavernes et dans les déserts, la vanité au contraire, comme un perroquet, saute de branche en branche et bavarde en pleine lumière.
Citation extraite d'une lettre de Gustave Flaubert écrite à Louise Colet (sa muse) un jeudi de 1852 à 1 heure de l'après-midi. Il attaque dans celle-ci Maxime Du Camp suite à une vexation qu'il a reçu de sa part.
google.fr/books/edition/Corres…
Maxime Du Camp est injustement oublié aujourd'hui suite à un acharnement contre lui. Ses défauts ne constituent pas une justification à cette mise au ban.
Extrait d'une lettre de Gustave Flaubert écrite à Louise Colet (sa muse) un jeudi de 1852 à 1 heure de l'après-midi:
Comme il [Maxime Du Camp] ne m'a pas épargné les avis quand je ne le priais nullement de m'en donner ce ne sera que rendu. Il y a dedans une petite phrase à mon intention et faite exprès pour moi: «la solitude qui porte à ses deux sinistres mamelles l'égoïsme et la vanité». Je t'assure que ça m'a fait rire; égoïsme soit, mais vanité non. L'orgueil est une bête féroce qui vit dans les cavernes et dans les déserts, la vanité au contraire, comme un perroquet, saute de branche en branche et bavarde en pleine lumière; je ne sais si je m'abuse (et ici ce serait de la vanité), mais il me semble que dans tout le Livre posthume il y a une vague réminiscence de Novembre et un brouillard de moi, qui pèse sur le tout; ne serait-ce que le désir de la Chine à la fin: «dans un canot allongé, un canot de bois de cèdre dont les avirons minces ont l'air de plumes, sous une voile de bambous tressés, au bruit du tam-tam et des tambourins , j'irai dans le pays jaune que l'on appelle la Chine», etc. Du Camp ne sera pas le seul sur qui j'aurai laissé mon empreinte, le tort qu'il a eu c'est de la recevoir; je crois qu'il a agi très naturellement en tâchant de se dégager de moi, il suit maintenant sa voie; mais en littérature il se souviendra de moi longtemps.
Vaniteux et rancunier Gustave Flaubert...
|L'orgueil est une bête féroce qui vit dans les cavernes et dans les déserts, la vanité au contraire, comme un perroquet, saute de branche en branche et bavarde en pleine lumière.|
Une foi n'est tolérable que si elle est tolérante.
Citation jamais sourcée et inconnue dans la littérature. Elle semble être apparue en 2011 à l'occasion d'un débat sur la laïcité et reprise en 2012 par le compte Facebook du Figaro (en étant non sourcée).
x.com/Mertranquille/status/396…
En l'état, je la considère comme apocryphe.
On ne peut être tolérant à tout.
|Une foi n'est tolérable que si elle est tolérante.|
Certaines personnes te rejetteront, car ta lumière est trop intense pour eux, c’est comme ça. Continue de rayonner.
Citation de Mandy Halle datant de 2013. Elle est arrivée en 2014 en France et elle a vite été associée à Martin Luther King. Vous pensez, Mandy Halle n'est pas connue en France!
x.com/TheSingleWoman/status/40…
x.com/FlammeDuFeu/status/54925…
Mandy Hale est une blogueuse devenue auteure et conférencière à succès du New York Times. Créatrice du mouvement de médias sociaux The Single Woman, Mandy va au cœur de la vie des célibataires avec son inspiration, son franc-parler et son sens de l'humour sur la vie et l'amour. Nommée «Twitter Powerhouse» par le Huffington Post, «femme d'influence» par le Nashville Business Journal, l'un des «dix comptes Instagram les plus inspirants à suivre» par Good Morning America, et «célibataire dans la ville» par le magazine Nashville Lifestyles, elle a également été présentée dans le magazine Forbes, sur Glamour.com, et dans de nombreux autres médias. Elle est l'auteur de The Single Woman, I've Never Been to Vegas but My Luggage Has, Beautiful Uncertainty et You Are Enough. Elle vit à Murfreesboro, dans le Tennessee.
|Certaines personnes te rejetteront, car ta lumière est trop intense pour eux, c’est comme ça. Continue de rayonner.|
Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter. Mais s'il n'en a pas, alors s'inquiéter ne change rien.
Il ne s'agit pas d'un proverbe, mais d'une modification des paroles du 14ème Dalaï-Lama lors d'une interview publiée dans "An Interview with the Dalai Lama" de John F. Avedon (1980).
Cette version semble remonter à 2008:
bergersbelgespassion.com/forum…
Extrait de "An Interview with the Dalai Lama" de John F. Avedon et le 14ème Dalaï-Lam (1980):
Ma motivation est dirigée vers tous les êtres sensibles. Il ne fait cependant aucun doute qu'à un second niveau, j'aide les Tibétains. Si un problème peut être résolu, si une situation est telle que vous pouvez y faire quelque chose, alors il n'y a pas lieu de s'inquiéter. S'il n'est pas possible d'y remédier, il est inutile de s'inquiéter. Il n'y a aucun avantage à s'inquiéter.
|Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter. Mais s'il n'en a pas, alors s'inquiéter ne change rien.|
Rien n'est stupide comme vaincre; la vraie gloire est convaincre.
Citation extraite d'un parole du personnage de Grantaire dans le roman "Les Misérables" de Victor Hugo (1862).
Grantaire est le sceptique du membre Les Amis de l'ABC, une société secrète ayant pour but, en apparence, l'éducation des enfants, mais en principe le redressement de la société Française. Ce sont des révolutionnaires français qui veulent avoir la liberté d'expression et sont tous républicains.
Extrait du le roman "Les Misérables" de Victor Hugo (1862):
Qui admirez-vous, le tué ou le tueur, César ou Brutus? Généralement on est pour le tueur. Vive Brutus! il a tué. C'est ça qui est la vertu. Vertu, soit, mais folie aussi. Il y a des taches bizarres à ces grands hommes-là. Le Brutus qui tua César était amoureux d'une statue de petit garçon. Cette statue était du statuaire grec Strongylion, lequel avait aussi sculpté cette figure d'amazone appelée Belle-Jambe, Eucnemos, que Néron emportait avec lui dans ses voyages. Ce Strongylion n'a laissé que deux statues qui ont mis d'accord Brutus et Néron; Brutus fut amoureux de l'une et Néron de l'autre. Toute l'histoire n'est qu'un long rabâchage. Un siècle est le plagiaire de l'autre. La bataille de Marengo copie la bataille de Pydna; le Tolbiac de Clovis et l'Austerlitz de Napoléon se ressemblent comme deux gouttes de sang. Je fais peu de cas de la victoire. Rien n'est stupide comme vaincre; la vraie gloire est convaincre. Mais tâchez donc de prouver quelque chose! Vous vous contentez de réussir, quelle médiocrité! et de conquérir, quelle misère! Hélas, vanité et lâcheté partout. Tout obéit au succès, même la grammaire. Si volet usus, dit Horace. Donc, je dédaigne le genre humain. Descendrons-nous du tout à la partie? Voulez-vous que je me mette à admirer les peuples? Quel peuple, s'il vous plaît? Est-ce la Grèce? Les Athéniens, ces Parisiens de jadis, tuaient Phocion, comme qui dirait Coligny, et flagornaient les tyrans au point qu'Anacéphore disait de Pisistrate: Son urine attire les abeilles. L'homme le plus considérable de la Grèce pendant cinquante ans a été ce grammairien Philetas, lequel était si petit et si menu qu'il était obligé de plomber ses souliers pour n'être pas emporté par le vent. Il y avait sur la plus grande place de Corinthe une statue sculptée par Silanion et cataloguée par Pline; cette statue représentait Épisthate. Qu'a fait Épisthate? il a inventé le croc-en-jambe. Ceci résume la Grèce et la gloire. Passons à d'autres. Admirerai-je l'Angleterre? Admirerai-je la France? La France? pourquoi? À cause de Paris? je viens de vous dire mon opinion sur Athènes. L'Angleterre? pourquoi? À cause de Londres? je hais Carthage. Et puis, Londres, métropole du luxe, est le chef-lieu de la misère. Sur la seule paroisse de Charing-Cross, il y a par an cent morts de faim. Telle est Albion. J'ajoute, pour comble, que j'ai vu une anglaise danser avec une couronne de roses et des lunettes bleues. Donc un groing pour l'Angleterre! Si je n'admire pas John Bull, j'admirerai donc frère Jonathan? Je goûte peu ce frère à esclaves. Ôtez time is money, que reste-t-il de l'Angleterre? Ôtez cotton is king, que reste-t-il de l'Amérique? L'Allemagne, c'est la lymphe; l'Italie, c'est la bile. Nous extasierons-nous sur la Russie? Voltaire l'admirait. Il admirait aussi la Chine. Je conviens que la Russie a ses beautés, entre autres un fort despotisme; mais je plains les despotes. Ils ont une santé délicate. Un Alexis décapité, un Pierre poignardé, un Paul étranglé, un autre Paul aplati à coups de talon de botte, divers Ivans égorgés, plusieurs Nicolas et Basiles empoisonnés, tout cela indique que le palais des empereurs de Russie est dans une condition flagrante d'insalubrité. Tous les peuples civilisés offrent à l'admiration du penseur ce détail, la guerre; or la guerre, la guerre civilisée, épuise et totalise toutes les formes du banditisme, depuis le brigandage des trabucaires aux gorges du mont Jaxa jusqu'à la maraude des Indiens Comanches dans la Passe-Douteuse.
fr.wikisource.org/wiki/Les_Mis…
|Rien n'est stupide comme vaincre; la vraie gloire est convaincre.|
C'est le fait d'un ignorant d'accuser les autres de ses propres échecs, celui qui a commencé de s'instruire s'en accuse soi-même, celui qui est instruit n'en accuse ni autrui ni soi-même.
Traduction qui déforme la pensée d'Épictète dans son "Manuel" rédigé par son disciple Arrien (vers 125 après J.-C.), Épictète n'ayant lui-même rien écrit, comme Socrate).
google.fr/books/edition/Manuel…
Extrait du "Manuel" d'Épictète rédigé par son disciple Arrien (vers 125 après J.-C.):
Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais leurs opinions sur les choses. Par exemple, la mort n'est rien de terrible, car Socrate aussi l'aurait trouvée terrible; mais notre opinion sur la mort, qui nous la fait regarder comme terrible, voilà ce qui est terrible. Lors donc que nous sommes entravés, ou troublés, ou affligés, n'accusons jamais autrui, mais nous-mêmes, c'est-à-dire nos opinions. Œuvre d'ignorant, que d'accuser les autres de ses propres maux; l'homme qui commence à s'instruire s'accuse lui-même; l'homme instruit, ni les autres ni soi.
|C'est le fait d'un ignorant d'accuser les autres de ses propres échecs, celui qui a commencé de s'instruire s'en accuse soi-même, celui qui est instruit n'en accuse ni autrui ni soi-même.|
Assure-toi que la bougie est allumée avant d'éteindre l'allumette.
"Proverbe" qui semble être apparu en 2010 sur Internet. Je ne l'ai trouvé dans aucun ouvrage. En plus, il est idiot.
https://x.com/PetiteNini/status/11884851210
Repris dans un film de 2016.
getyarn.io/yarn-clip/c5b6121e-…
|Assure-toi que la bougie est allumée avant d'éteindre l'allumette|
Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.
Rien ne permet d'affirmer que cette citation est bien du Mahatma Gandhi car elle n'est jamais sourcée. Le plus ancien ouvrage qui l'attribue à Gandhi date de 1960:
google.fr/books/edition/The_La…
Je la considère donc comme apocryphe.
Il est difficile de retrouver l'origine de ces paroles. Elles ont souvent été vues comme un proverbe. Mais les deux phrases semblent avoir des origines différentes. La première phrase pourrait venir d'Héraclide de Lembos (IIe siècle av. J. -C.).
On peut aussi attribuer cette citation au philosophe de l'antiquité Bias de Priène (VIe siècle av. J. -C.) ou à l'auteur de "L'Imitation de Jésus" (du XIVe siècle).
«Les Agrigentins s'amusent comme s'ils devaient mourir demain, et ils bâtissent des maisons comme s'ils devaient vivre toujours.» Héraclide de Lembos, d'après "Vies et doctrines des philosophes de l'antiquité" de Diogenes Laërtius
Paroles (sentences) de Bias de Pirène rapportées par l'abbé Philippe-Louis Gérard dans "Leçons de l'histoire" (1787):
Tandis que vous êtes jeune, disait-il, travaillez à acquérir la sagesse; car c'est le seul bien réel, et dont la possession soit assurée.
Étudiez à loisir ceux que vous voulez mettre au nombre de vos amis: qu'ils soient tels que vous n'ayez pas à rougir du choix que vous en aurez fait, et considérez leur vie comme faisant partie de votre propre gloire.
Les honnêtes gens sont très rares. Les méchants et les fous sont en nombre infini.
Ne vous pressez pas de parler: c'est une marque de folie.
Aimez la prudence, et n'oubliez pas que rien n'est plus opposé aux conseils qu'elle nous donne, que la précipitation et la colère.
C'est une maladie d'esprit que de souhaiter des choses impossibles; comme c'est une maladie du cœur de ne pas se souvenir de la peine des autres.
Vivez toujours comme pouvant vivre longtemps, et comme pouvant aussi mourir à tout instant.
google.fr/books/edition/Oeuvre…
«Vous devriez vous comporter dans toutes vos actions et dans toutes vos pensées comme si vous deviez mourir aujourd'hui.» Thomas a Kempis (1380-1471) ?, L'Imitation de Jésus-Christ
google.fr/books/edition/L_Imit…
|Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.|
Il y a ce qui nous tourmente plus qu'il n'est nécessaire, ce qui nous tourmente avant qu'il soit nécessaire, ce qui nous tourmente alors que ce n'est absolument pas nécessaire. Notre douleur, nous l'augmentons, nous l'anticipons, nous l'inventons.
Citation extraite d'une traduction moderne non fidèle de la XIIIe Lettre de Sénèque à Lucilius (63-64 après J.-C.). On l'a trouve dans l'ouvrage "La Sagesse antique" d'Annie Collognat (2010).
Le portrait n'est toujours pas celui de Sénèque, mais peut-être celui d'Hésiode.
Extrait de la XIIIe Lettre de Sénèque à Lucilius (63-64 après J.-C.):
Toutefois, si bon te semble, accepte de moi de nouveaux moyens de résistance. Il y a, ô Lucilius, plus de choses qui font peur qu'il n'y en a qui font mal, et nos peines sont plus souvent d'opinion que de réalité. Je te parle ici le langage non des stoïciens, mais de l'autre école, moins hardie. Car nous disons, nous, que tout ce qui arrache à l'homme la plainte ou le cri des douleurs, tout cela est futile et à dédaigner. Oublions ces doctrines si hautes et néanmoins si vraies: ce que je te recommande, c'est de ne pas te faire malheureux avant le temps; car ces maux, dont l'imminence apparente te fait pâlir, peut-être ne seront jamais, à coup sûr ne sont point encore. Nos angoisses parfois vont plus loin, parfois viennent plus tôt qu'elles ne doivent; souvent elles naissent d'où elles ne devraient jamais naître. Elles sont ou excessives, ou chimériques, ou prématurées. Le premier de ces trois points étant controversé et le procès restant indécis, n'en parlons pas quant à présent. Ce que j'appellerais léger, tu le tiendrais pour insupportable; et je sais que des hommes rient sous les coups d'étrivières, que d'autres se lamentent pour un soufflet. Plus tard nous verrons si c'est d'elles-mêmes que ces choses tirent leur force ou de notre faiblesse.
|Il y a ce qui nous tourmente plus qu'il n'est nécessaire, ce qui nous tourmente avant qu'il soit nécessaire, ce qui nous tourmente alors que ce n'est absolument pas nécessaire. Notre douleur, nous l'augmentons, nous l'anticipons, nous l'inventons.|
Le mariage c'est pas la mer à boire, mais la belle-mère à avaler.
Il ne s'agit pas d'un proverbe, mais de l'extrait d'une blague qui a circulé dans les années 1980.
google.fr/books/edition/200_hi…
Insistez sur le fait étonnant que la plupart des êtres humains ont, auront, ou ont déjà eu des beaux-parents. Pour certains, c'est une révélation, bien qu'il s'agisse d'une situation universelle.
Ne leur dites pas que:
- Le mariage, ce n'est pas la mer à boire mais la belle-mère à avaler.
Mais que:
- Pour vivre heureux avec sa femme, il est essentiel d'apprécier sa belle-mère.
|Le mariage c'est pas la mer à boire, mais la belle-mère à avaler.|
Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale.
Citation légèrement déformée ("loi" au lieu de "loi morale") extraite de "Fondements de la Métaphysique des mœurs" d'Emmanuel Kant (1785).
Le portrait utilisé dans le tweet de Cohérence n'est toujours pas celui d'Emmanuel Kant, mais de Friedrich Heinrich Jacobi.
Une loi humaine n'a pas à être systématiquement un objet de respect. On retrouve dans ce texte toute la dureté et la froideur de la morale de Kant. Nous sommes dans le légalisme. L'amour altruiste, gratuit, sera toujours supérieur à une loi humaine, aussi juste soit elle.
Extrait de "Fondements de la Métaphysique des mœurs" d'Emmanuel Kant (1785):
Des deux propositions précédentes je déduis cette troisième comme conséquence: le devoir est la nécessité de faire une action par respect pour la loi. Je puis bien avoir de l'inclination, mais jamais du respect pour l'objet qui doit être l'effet de mon action, précisément parce que cet objet n'est qu'un effet et non l'activité d'une volonté. De même je ne puis avoir du respect pour une inclination, qu'elle soit la mienne ou celle d'un autre; je ne puis que l'agréer dans le premier cas et quelquefois l'aimer dans le second, c'est-à-dire la regarder comme favorable à mon propre intérêt. Il n'y a que ce qui est lié à ma volonté comme principe, et non comme effet, ce qui ne sert pas mon inclination mais en triomphe, ou du moins l'exclut entièrement de la délibération, et, par conséquent, la loi, considérée en elle-même, qui puisse être un objet de respect et en même temps un ordre. Or, si une action faite par devoir exclut nécessairement toute influence des penchants, et par là tout objet de la volonté, il ne reste plus rien pour déterminer la volonté, sinon , objectivement, la loi, et, subjectivement, le pur respect pour cette loi pratique, par conséquent cette maxime qu'il faut obéir à cette loi, même au préjudice de tous les penchants.
|Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale.|
La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.
Citation méchamment déformée extraite de l'ouvrage "Traité politique" de Baruch Spinoza (1677).
Ce texte est un monument d'hérésies!
La volonté générale n'a jamais été la Volonté de Dieu. Par conséquent, le péché est indépendant de la volonté générale.
Extrait de l'ouvrage "Traité politique" de Baruch Spinoza (1677):
Un État où les sujets ne prennent pas les armes par ce seul motif que la crainte les paralyse, tout ce qu'on en peut dire, c'est qu'il n'a pas la guerre, mais non pas qu'il ait la paix. Car la paix, ce n'est pas l'absence de guerre; c'est la vertu qui naît de la vigueur de l'âme, et la véritable obéissance (par l'article 19 du chapitre II) est une volonté constante d'exécuter tout ce qui doit être fait d'après la loi commune de l'État. Aussi bien une société où la paix n'a d'autre base que l'inertie des sujets, lesquels se laissent conduire comme un troupeau et ne sont exercés qu'à l'esclavage, ce n'est plus une société, c'est une solitude.
Article 19 du chapitre II:
Ainsi donc le péché ne se peut concevoir que dans un ordre social où le bien et le mal sont déterminés par le droit commun, et où nul ne fait à bon droit (par l'article 16 du présent chapitre) que ce qu'il fait conformément à la volonté générale. Le péché, en effet, c'est (comme nous l'avons dit à l'article précédent) ce qui ne peut être fait à bon droit, ou ce qui est défendu par la loi; l'obéissance, au contraire, c'est la volonté constante d'exécuter ce que la loi déclare bon, ou ce qui est conforme à la volonté générale.Article 16 du chapitre II:
Partout où les hommes ont des droits communs et sont pour ainsi dire conduits par une seule âme, il est certain (par l'article 13 du présent chapitre) que chacun d'eux a d'autant moins de droits que les autres ensemble sont plus puissants que lui, en d'autres termes, il n'a d'autre droit que celui qui lui est accordé par le droit commun. Du reste, tout ce qui lui est commandé par la volonté générale, il est tenu d'y obéir, et (par l'article 4 du présent chapitre) on a le droit de l'y forcer.Article 13 du chapitre II:
Si deux individus s'unissent ensemble et associent leurs forces, ils augmentent ainsi leur puissance et par conséquent leur droit; et plus il y aura d'individus ayant aussi formé alliance, plus tous ensemble auront de droit.Article 4 du chapitre II:
Par droit naturel j'entends donc les lois mêmes de la nature ou les règles selon lesquelles se font toutes choses, en d'autres termes, la puissance de la nature elle-même; d'où il résulte que le droit de toute la nature et partant le droit de chaque individu s'étend jusqu'où s'étend sa puissance; et par conséquent tout ce que chaque homme fait d'après les lois de la nature, il le fait du droit suprême de la nature, et autant il a de puissance, autant il a de droit.
spinozaetnous.org/telechargeme…
|La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.|
Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre.
J'ai trouvé la plus ancienne trace de cet adage dans le roman western "Vulture Valley" de Tom West (1951). Il est vrai que le personnage qui l'a cité a dit qu'il était d'un ami arabe. 🤭
|Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre.|
Débarrassez-vous de la tristesse et de la mélancolie. La vie est douce, elle est courte et nous devons en profiter maintenant.
Citation mal traduite extraite de "El maleficio de la mariposa", la première pièce du dramaturge espagnol Federico García Lorca (1920).
Extrait de "El maleficio de la mariposa" de Federico García Lorca (1920):
CURIANA NIGROMÁNTICA: Posée sur les feuilles d'une marguerite;
Lavez-vous avec la rosée et ne marchez pas; prendre
ces poudres de crâne de fourmi sacrée.
Prenez-les le soir avec du mastranzo.
DOÑA CURIANA: Amie,
Que le grand Cucaracho te rende sa pareille avec amour
Et qu'il fasse de vous une fleur dans vos rêves!
(Caresse)
Jetez la tristesse et la mélancolie;
La vie est gentille, elle a peu de jours,
Et c'est seulement maintenant que nous devons en profiter.CURIANA NIGROMÁNTICA: (Comme si elle rêvait.)
Toutes les étoiles vont s'éteindre.DOÑA CURIANA: Ne pensez pas à cela, voisine docteur,
Regardez la joie que nous apporte l'aube.
|Débarrassez-vous de la tristesse et de la mélancolie. La vie est douce, elle est courte et nous devons en profiter maintenant.|
Le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.
Citation extraite de "Peter Camenzind" de Hermann Hesse (1904).
La purification serait plutôt le rôle de la mort, à la condition d'avoir converti son cœur. Pour la maturation, les épreuves peuvent aider, en effet, mais il y a d'autres moyens moins traumatisants.
Extrait de "Peter Camenzind" de Hermann Hesse (1904):
Je revis ma mère mourante. Je revis sur son visage l'œuvre silencieuse et sévère de la mort qui l'ennoblissait. Elle avait l'air revêche, la mort, mais puissante aussi et bonne, comme une mère ramenant au foyer avec précautions un enfant égaré.
Soudain, je compris à nouveau que la mort est notre sœur bonne et sage; elle sait l'heure qui convient et nous devons lui faire confiance. Je me mis aussi à comprendre que le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.
Huit jours plus tard mes malles étaient expédiées à Bâle et je parcourais à pied une bonne partie de la France du Sud, sentant de jour en jour pâlir et se dissiper comme des brumes les heures de Paris dont le souvenir me poursuivait de sa puanteur. J'assistai à une «Cour d'Amour», je passai la nuit dans des châteaux, dans des moulins, dans des granges, et je bus avec les gars bruns et communicatifs le vin qu'ils ont produit et qui vous met dans l'âme chaleur et soleil.
|Le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.|
L'humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit.
Citation extraite de "Histoire de ma vie" ("My Autobiography") de Charlie Chaplin (1964).
Extrait de "Histoire de ma vie" ("My Autobiography") de Charlie Chaplin (1964):
Ma conception à moi de l'humour est quelque peu différente: c'est à mes yeux le subtil décalage qu'on distingue dans ce qui semble être le comportement normal. Autrement dit, l'humour nous permet de voir, à travers ce qui paraît rationnel, l'irrationnel. Il renforce aussi notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit. Grâce à l'humour, nous sommes moins accablés par les vicissitudes de l'existence. Il développe notre sens des proportions et nous révèle que l'absurde rôde toujours derrière une gravité exagérée.
|L'humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit.|
Les mots que l'on n'a pas dits sont les fleurs du silence.
Mauvaise traduction d'un proverbe japonais bien connu.
La vraie formule est plus courte: «言わぬが花(イワヌガハナ)»
«Ne pas dire est une fleur (une Ixeris stolonifera).»
Cette phrase provient d'un vers de la pièce "Shinpan Utazaimon" (La Nouvelle Ballade Scandaleuse de Osome et Hisamatsu) jouée pour la première fois le 9e mois lunaire de 1780 à Ôsaka au Takemotoza:
«言わぬが花嫁» (Le non-dit est la mariée.)
Cette phrase a été raccourcie en «Le non-dit est la fleur». On dit aussi qu'elle signifie «Yoshinoyama, la fleur dont on ne parle pas».
Yoshinoyama (Mont Yoshino) est un lieu d'observation des cerisiers en fleurs bien connu dans la préfecture de Nara.
kotobank.jp/word/%E8%A8%80%E3%…
|Les mots que l'on n'a pas dits sont les fleurs du silence.|
En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.
Citation apocryphe.
En ces temps d'imposture universelle, les apocryphes se ramassent à la pelle et sont adorés. Pourtant, la vérité est plus pimentée.
nationalinterest.org/blog/buzz…
quoteinvestigator.com/2013/02/…
|En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.|
Vouloir prouver des choses qui sont claires d'elles-mêmes, c'est éclairer le jour avec une lampe.
Citation apocryphe introuvable dans l'œuvre d'Aristote qui semble être apparue en 2012 en France.
https://x.com/phraseculte/status/177987270530449408
Voici, en revanche, une authentique citation de Montesquieu extraite de son traité "De l'esprit des lois" (1748), Livre XXV chapitre XIII:
«Quand il s'agit de prouver des choses si claires, on est sûr de ne pas convaincre.»
google.fr/books/edition/%C5%92…
|Vouloir prouver des choses qui sont claires d'elles-mêmes, c'est éclairer le jour avec une lampe.|
Pardonner au méchant, c'est frapper l'innocent.
Proverbe italien mal traduit connu depuis l'ouvrage "Quelque six mille proverbes et aphorismes usuels empruntés à notre âge et aux siècles derniers" de Charles Cahier (1856).
google.fr/books/edition/Quelqu…
«Chi perdona il cattivo, offende il buono.» qui signifie «Celui qui pardonne le mal offense le bien.»
On ne pardonne pas le mal, mais celui qui l'a fait. Cela s'appelle la rédemption.
|Pardonner au méchant, c'est frapper l'innocent.|
Les progrès de l'humanité se mesurent aux concessions que la folie des sages fait à la sagesse des fous.
Citation très peu citée, et depuis peu, jamais sourcée et introuvable dans presque toute l'œuvre de Jean Jaurès à ma disposition (Histoire socialiste tomes 1 à 13, discours, textes de jeunesse, poèmes et autres œuvres). Je suppose qu'elle est apocryphe.
Cette citation vient d'un apocryphe de Charles Okala, Ministre des Affaires étrangères du Cameroun dans son discours lors du "Second Conference of Independent African States", Addis-Abeba , 14-26 juin 1960:
A ceux des Colonisateurs qui croient encore détenir un droit divan sur les populations d'Afrique et d'ailleurs, pourquoi ne pas le dire, car il n'y a pas que l'Afrique qui soit encore asservie, je dirai avec d'Holbach dans son traité de philosophie, et je cite: «La connaissance et les lumières ne sont rien si elles ne contribuent pas au bien-être de la société; la gloire qu'elles obtiennent n'est rien si elles ne nous procurent une félicité durable; les sciences sont méprisables lorsqu'elles n'apportent à l'Homme aucun progrès; le progrès humain se mesure aux concessions que la folie des sages fait à la sagesse des fous.»
L'humanité aura accompli son destin quand toute notre folie aura pris la forme de la sagesse de ceux qui nous exploitent encore.
google.fr/books/edition/Confer…
Voici la vraie citation Paul Thiry, baron d'Holbach extraite de son ouvrage "La Morale universelle" (1776):
Gémissons de ce désordre, et ne cessons point de répéter que les gens de lettres devraient se distinguer par leur concorde, et s'unir pour concourir aux vues de la morale et de la saine philosophie, dont le but invariable ne peut être que de rendre les hommes meilleurs. Les connaissances et les lumières ne sont rien, si elles ne contribuent au bien-être de la société; la gloire qu'elles obtiennent n'est rien, si elles ne nous procurent une félicité durable. Les sciences sont méprisables lorsqu'elles sont stériles; elles sont détestables quand elles contredisent la vraie morale, qui de toutes les sciences nous intéresse le plus. Il n'y a, dit Quintilien, que la sensibilité de l'âme qui rende vraiment éloquent et discret. Un intérêt tendre pour l'humanité doit animer les gens de lettres: c'est l'homme qu'ils doivent éclairer, attendrir sur son propre sort, échauffer pour la vertu; parce que la vertu seule peut bannir les malheurs dont il est la victime, et le mettre en possession du bonheur vers lequel il ne cesse de soupirer. L'étude, selon Pope, la plus importante pour l'homme, c'est l'homme.
google.fr/books/edition/La_Mor…
|Les progrès de l'humanité se mesurent aux concessions que la folie des sages fait à la sagesse des fous.|
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne. L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Citation tronquée extraite du recueil "Les Quatre Vents de l'esprit" de Victor Hugo (1881), Livre satirique, poème XXIV.
Extrait du recueil "Les Quatre Vents de l'esprit" de Victor Hugo (1881), Livre satirique, poème XXIV:
ÉCRIT APRÈS LA VISITE D'UN BAGNE.
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt.
fr.wikisource.org/wiki/Les_Qua…
|Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne. L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.|
Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends.
Citation apocryphe jamais sourcée qui semble être apparue en 2011 et attribuée à un certain BK.
Il s'agit encore d'une formule en développement personnel.
https://x.com/_TIAwanna/status/31115421138554880
|Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends.|
La raison veut décider ce qui est juste; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé.
Citation déformée extraite de l'ouvrage "De la colère", Livre I, de Sénèque (52 après J.-C.).
La raison ne veut pas décider, elle cherche à décider. Seule la colère veut décider.
Extrait de l'ouvrage "De la colère", Livre I, de Sénèque (52 après J.-C.):
La raison ne veut pas décider, elle cherche à décider. Seule la colère veut décider.
Extrait de l'ouvrage "De la colère", Livre I, de Sénèque (52 après J.-C.):
La passion tombe en un moment; la raison va d'un pas toujours égal; du reste, même quand la colère a quelque durée, le plus souvent, bien que de nombreux coupables eussent mérité la mort, à la vue du sang de deux ou trois victimes, elle cesse de frapper. Ses premières atteintes sont mortelles, comme le venin de la vipère au sortir de son gîte; mais, en se répétant, ses morsures épuisent bientôt leur malignité. Ainsi, près d'elle, les mêmes crimes ne subissent pas les mêmes peines, et souvent la plus grave est pour la moindre faute, exposée qu'elle est à la première fougue. Inégale dans toute son allure, ou elle va au delà de ce qu'il faut faire, ou elle reste en deçà: elle se complaît dans ses excès, juge d'après son caprice, sans vouloir entendre, sans laisser place à la défense, s'attachant à l'idée dont elle s'est préoccupée, et ne souffrant point qu'on lui ôte ses préventions, quelque absurdes qu'elles soient. La raison accorde à chaque partie le lieu, le temps convenables; elle-même, elle s'impose des délais pour avoir toute latitude dans la discussion de la vérité. La colère fait tout en courant; et quand la raison cherche à décider ce qui est juste, elle, au contraire, veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé. La raison n'envisage que le fond même de la question; la colère s'émeut pour des motifs puérils autant qu'étrangers à la cause. Un air trop assuré, une voix trop ferme, des assertions tranchantes, une mise recherchée, un cortège d'assistants trop imposant, la faveur populaire, vont l'exaspérer. Souvent, en haine du défenseur, elle condamne l'accusé; vainement la vérité éclate ses yeux; elle aime, elle caresse son erreur; elle ne veut pas en demeurer convaincue; et l'opiniâtreté lui paraît plus honorable que le repentir.
google.fr/books/edition/Oeuvre…
|La raison veut décider ce qui est juste; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé.|
La mauvaise mère, la mère maladroite ou injuste, est pour l'enfant la plus tragique initiatrice.
Citation extraite de "Sentiments et coutumes" d'André Maurois (1934).
Extrait de "Sentiments et coutumes" d'André Maurois (1934):
Et l'enfant? Lui aussi, s'il a le bonheur d'avoir une mère vraiment mère, apprend par elle, au début de la vie, ce qu'est un amour sans réserve et qui ne demande aucune récompense. C'est par l'amour maternel qu'il sait, dés les premières années, que le monde n'est pas entièrement hostile, que l'on y peut trouver des mains accueillantes et une tendresse toujours prête, qu'il y a des êtres en qui l'on peut avoir une foi entière et naïve et qui donnent tout sans jamais rien demander. C'est un immense avantage moral que d'avoir ainsi commencé la vie; les optimistes, qui, malgré les échecs, malgré les malheurs, gardent jusqu'au bout leur confiance dans la vie, sont souvent ceux qui ont été élevés par une bonne mère. Inversement, la mauvaise mère, la mère maladroite ou injuste, est pour l'enfant la plus tragique initiatrice. Elle fait les pessimistes et les inquiets. J'ai essayé, dans Le Cercle de famille, de montrer comment le conflit avec la mère peut empoisonner une âme d'enfant. Mais la mère trop tendre, trop sentimentale peut elle aussi, faire beaucoup de mal, surtout à un fils, en éveillant trop tôt en lui des sentiments violents et passionnés qui ne sont pas de son âge. Stendhal a esquissé ce sujet et D. H. Lawrence lui a consacré presque toute son œuvre. «C'est une sorte d'inceste, dit-il, c'est un inceste spirituel plus dangereux que le sensuel parce que, plus impalpable, il est moins répugnant pour l'instinct.» Nous reviendrons la-dessus tout à l'heure, a propos des rapports des générations, et nous traiterons, en même temps, de l’amour paternel qui naît plus lentement.
|La mauvaise mère, la mère maladroite ou injuste, est pour l'enfant la plus tragique initiatrice.|
Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas.
Citation détournée extraite de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020).
Prise isolément, elle n'a aucun sens. "J'aime le chocolat" n'a rien d'une idéologie. Et c'est le cas de tous les mots que cette phrase contient.
Extrait de "Une farouche liberté" de Halimi Gisèle et Annick Cojean (2020):
Bien sûr, mes adversaires utilisaient très souvent contre moi le fait que j'étais une femme. Si je gagnais une affaire, j'entendais mon confrère expliquer à son client: «Qu'est-ce que vous voulez! Elle est jeune. Elle a du charme. Contre la séduction, nous autres, pauvres hommes, nous sommes bien peu de chose.» Et quand c'étaient eux qui gagnaient: «C'est une femme. Comment vouliez-vous qu'elle comprenne quoi que ce soit à cette interprétation de jurisprudence? Elle a été dépassée.» Je ne disais rien, à la fin des procès. Mais au cours de l'audience, je ne laissais rien passer. Un jour, mon adversaire a été pris au dépourvu par un argument «coup de poing» découvert dans un arrêt récent. Désagréablement surpris, il s'est tourné vers moi: «Je voudrais dire, devant cette jeunesse, ce charme...» Il n'a jamais pu terminer sa phrase car j'ai explosé: «Nous sommes tous des avocats, au même titre. Nous parlons du même droit. Nous traitons les mêmes dossiers. Nous avons les mêmes privilèges et les mêmes obligations. Alors utiliser l'argument du “jeune et charmant confrère”, c'est tout simplement déloyal! Et c'est avouer sa propre incapacité ou le peu de sérieux de sa démonstration!» Cela a jeté un froid glacial dans le tribunal. Les juges ne comprenaient rien. Mon confrère leur avait paru au contraire très galant...Mais moi, je savais. Je savais le dédain et l'hypocrisie contenus dans le miel de sa formule. Je savais le paternalisme et le sexisme qui s'y camouflaient. Et j'entendais qu'il n'y ait pas la moindre bavure. Il est un langage que tiennent les hommes et que les femmes ne devraient jamais laisser passer. Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent une idéologie, une mentalité, un état d'esprit. Laisser passer un mot, c'est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n'y a qu'un pas. Mes confrères ont donc fini par se faire une raison. Mais que d'efforts! Quelle attention de tous les instants ! Pendant des années, et avant chaque procès, je savais qu'il faudrait me battre doublement. Parce que j'étais une femme d'abord. En tant qu'avocate ensuite.
Nous ne saurons jamais tout le bien qu'un simple sourire peut être capable de faire.
Citation déformée extraite de l'ouvrage "Il n'y a pas de plus grand amour" de Mère Teresa (1977).
Extrait de "Il n'y a pas de plus grand amour" de Mère Teresa (1977):
S'il est une chose qui nous assurera toujours le Ciel, c'est bien les actes de charité et de générosité dont nous aurons rempli nos existences. Saurons-nous jamais quel bien peut apporter un simple sourire? Nous proclamons combien Dieu accueille, comprend, pardonne. Mais en sommes-nous la preuve vivante? Voit-on en nous, vivants, cet accueil, cette compréhension et ce pardon?
|Nous ne saurons jamais tout le bien qu'un simple sourire peut être capable de faire.|
La seule chose plus dangereuse que l'ignorance est l'arrogance.
Citation apocryphe. La première attribution remonte à 2003 dans une œuvre de fiction: «Still Life With Crows», de Douglas Preston et Lincoln Child.
snopes.com/fact-check/einstein…
|La seule chose plus dangereuse que l'ignorance est l'arrogance.|
Être bon, c'est être en harmonie avec soi-même. La discorde, c'est être forcé à être en harmonie avec les autres.
Citation déformée extraite du roman "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde (1890). Cette citation glorifie l'individualisme. Ce n'est absolument pas une parole recommandable.
Extrait du roman "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde (1890):
- Ah! qu'entendez-vous par être bon, s'écria Basil Hallward.
- Oui, reprit Dorian, s'appuyant au dossier de sa chaise, et regardant lord Henry par-dessus l'énorme gerbe d'iris aux pétales pourprés qui reposait au milieu de la table, qu'entendez-vous par être bon, Harry?
- Être bon, c'est être en harmonie avec soi-même, répliqua-t-il en caressant de ses fins doigts pâles la tige frêle de son verre, comme être mauvais c'est être en harmonie avec les autres. Sa propre vie, voilà la seule chose importante. Pour les vies de nos semblables, si on désire être un faquin ou un puritain, on peut étendre ses vues morales sur elles, mais elles ne nous concernent pas. En vérité, l'Individualisme est réellement le plus haut but. La moralité moderne consiste à se ranger sous le drapeau de son temps. Je considère que le fait par un homme cultivé, de se ranger sous le drapeau de son temps, est une action de la plus scandaleuse immoralité.
|Être bon, c'est être en harmonie avec soi-même. La discorde, c'est être forcé à être en harmonie avec les autres.|
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique: Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi!
Citation apocryphe apparue à la fin du XXe siècle dont on ne connaît pas l'auteur. En France, elle est vite attribuée à Albert Einstein. Aux États-Unis et en Allemagne, les deux premières phrase sont attribuées à Hermann Hesse (à tort).
|La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique: Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi!|
Le passé appartient au passé. Il ne doit pas jeter son ombre douloureuse sur le présent.
Citation extraite du roman "Dolorès" de Harry Bernard (1932).
Extrait du roman "Dolorès" de Harry Bernard (1932):
Il est évident que le sujet ne lui plaît pas. Je comprends. Il en est pour elle comme pour moi, dans une certaine mesure, quand il s'agit de Lucile. Le passé appartient au passé. Il ne doit pas jeter son ombre douloureuse sur le présent. Dolorès m'a montré ses livres. Il y en a de tous genres. La bibliothèque la plus hétéroclite qui soit. Cette petite fille lit tout. Son père lui adresse de Montréal les nouveautés, au fur et à mesure de leur mise en librairie. Des livres français, anglais, canadiens. Son information littéraire l'emporte sur la mienne. Depuis quelques années, j'ai été trop absorbé par mes études, mon bureau, la vie mondaine. Il faudra rattraper le temps perdu. Dolorès m'y aidera, me guidant. Si vous n'aimiez pas les livres, dit-elle, vous baisseriez dans mon estime. Ils sont pour moi de tels amis, si sincères, toujours présents.
|Le passé appartient au passé. Il ne doit pas jeter son ombre douloureuse sur le présent.|
Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console.
Ce diction serait plutôt originaire du Nord de la France. On le trouve cité dans le roman "Au carrefour de la vie" de Michel d'Haëne (1954).
|Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console.|
La beauté est dans les yeux de celui qui regarde.
Citation mal attribuée. Elle est de Margaret Wolfe Hungerford dans son roman "Molly Bawn" (1878).
Extrait du roman "Molly Bawn" de Margaret Wolfe Hungerford:
«Maudie? Est-elle toujours aussi fascinante? J'espère, Marcia, que tu as trouvé son jeune homme pour elle cette fois-ci, car elle était tout simplement insupportable l'année dernière.»
«Je ne l'ai pas fait», dit-elle en riant ; «c'est un secret de polichinelle, mais le fait est qu'il n'est pas venu.»
«J'aime bien ce jeune homme. Bien que je considère qu'il nous a vendus honteusement. Quelqu'un d'autre?»
«Ma cousine, Eleanor Massereene.»
«La cousine! J'en suis ravie. Tout ce qui est nouveau est un tel soulagement. Et j'ai entendu dire qu'elle était belle - l'est-elle?»
«La beauté est dans l'œil de celui qui regarde», dit Marcia à voix basse, et d'un geste de la main vers la porte ouverte à l'intérieur de laquelle se trouve Molly, elle renvoie Lady Stafford dans l'escalier sans autre forme de procès.
« C'est Lady Stafford?» demande Molly lorsque Marcia revient dans la pièce.
«Oui.»
«Elle semble très fatiguée.»
«Je ne sais pas vraiment. Elle pense l'être, ce qui revient au même. Vous la verrez dans une demi-heure environ aussi fraîche que si la fatigue était une chose inconnue.»
google.fr/books/edition/Molly_…
|La beauté est dans les yeux de celui qui regarde.|
Toute la politique serait changée si le seul fait de promettre et de prédire était par tout le monde considéré comme insupportable et inconvenant.
Citation tronquée extraite de "Autres rhumbs" de Paul Valéry (1927). 🥱 (Désolé je fatigue sur l'insignifiant!)
Il manque devant la citation "Tout parti prophétise".
Ce n'est pas prédire qui est inconvenant, mais mentir et suivre des intérêts privés.
|Toute la politique serait changée si le seul fait de promettre et de prédire était par tout le monde considéré comme insupportable et inconvenant.|
L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
Citation extraite de la première lettre de Simone Weil à Joë Bousquet, le 13 avril 1942.
Extrait de la première lettre de Simone Weil à Joë Bousquet, le 13 avril 1942:
J'ai été très touchée de constater que vous aviez fait véritablement attention aux quelques pages que je vous ai montrées. Je n'en conclus pas qu'elles méritent de l'attention. Je regarde cette attention comme un don gratuit et généreux de votre part. L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
Il est donné à très peu d'esprits de découvrir que les choses et les êtres existent. Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d'en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. Il me semble que vous êtes engagé dans cette découverte.
|L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.|
Il n'y a pas d'autre bonheur que la paix.
Il ne s'agit pas d'un proverbe, mais d'une parole tronquée de Siddhartha Gautama (le Bouddha) dans le Dhammapada (IVe siècle avant J.-C.), au verset 202 du groupe sur le bonheur.
Extrait du Dhammapada (IVe siècle avant J.-C.):
Nul feu n’est plus brûlant que la passion
Nul désespoir plus grand que la colère
Nulle souffrance plus grande que les agrégats de l'existence
Nul bonheur plus grand que la paix du Nibbana.
La faim est la pire des maladies
Le samsara la pire des souffrances.
Pour qui connaît vraiment cette vérité
La Libération est le plus grand des bonheurs.Etre en bonne santé est la plus grande des chances
Se satisfaire de ce que l'on a la plus grande des richesses.
La confiance est le meilleur moyen de rapprocher les êtres
La Libération est le plus grand des bonheurs.
dhammatalks.net/French/Thaniss…
dhammadelaforet.org/sommaire/b…
On traduit parfois:
«il n'y a pas de souffrance comme les composantes (de l'esprit et du corps), pas de bonheur autre que la paix.» ou «Il n'y a pas de souffrance comme les agrégats de l'existence. Il n'y a pas de bonheur plus élevé que la tranquillité.»
ancient-buddhist-texts.net/Tex…
buddhism.lib.ntu.edu.tw/BDLM/e…
|Il n'y a pas d'autre bonheur que la paix.|