Premier magistrat du pays, l'honneur me met, je vous l'atteste, au-dessus de tous les partis. Aussi, Messieurs, j'y suis, j'y reste.
Citation extraite de la chanson "J'y suis, j'y reste" de Paul Avenel (1873). Elle fait référence à Mac-Mahon, illustre général (héros de la guerre de Crimée sous le Second Empire), devenu vieux maréchal et premier vrai président de la 3ème République.
"J'y suis, j'y reste" de Paul Avenel (1873):
J'Y SUIS, J'Y RESTE
Air: Ah! daignez m'épargner le reste.
Moi, royaliste consommé,
Moi, de souche aristocratique,
Par la Chambre je fus nommé Président de la République.
Monsieur Thiers s'étant retiré,
Je prends sa place sans conteste.
Merci, d'être le préféré!
Mes bons messieurs, j'y suis, j'y reste. (Bis.)La France entre quatre partis
En ce moment est divisée;
De leurs armes le cliquetis
Arrive jusqu'à l'Élysée.
Tout en hurlant avec les loups,
Mon ministère vous l'atteste,
Je sais fort bien parer les coups.
Mes bons messieurs, j'y suis, j'y reste.L'Aigle, qui brilla par son vol,
Prit tout dans ses serres d'acier,
Et le Coq, qui rasait le sol,
Fut plumé par ce carnassier.
Le Lis, la plus belle des fleurs,
Est aussi noble que modeste...
Oui, mais autres temps autres mœurs!
Je les vaux bien: j'y suis, j'y reste.La Chambre à mon honnêteté
A confié la République;
Je dois garder sa liberté,
Et protéger sa politique.
Premier magistrat du pays,
L'honneur me met, je vous l'atteste,
Au-dessus de tous les partis.
Aussi, messieurs, j'y suis, j'y reste.La Loi fut toujours mon devoir,
Malgré ma plus chère espérance
De voir Henri Cinq au pouvoir
Pour faire ton bonheur, ô France!
Mais je comprends que son retour
Aujourd'hui serait bien funeste...
Et la République, à son tour,
Me répondra: J'y suis, j'y reste1.»1. M. Mac-Mahon donna sa démission de président de la République, sa conscience ne lui permettant pas de garder un poste qui le forçait d'agir contre ses opinions politiques. Il était légitimiste. L'auteur, dans sa chanson, parle comme il aurait voulu qu'il parlât; malheureusement, M. le duc de Magenta n'était pas à la hauteur voulue pour remplir la première magistrature du pays, et il aima mieux descendre noblement du pouvoir que de faire les affaires des royalistes, qui le regardaient comme un nouveau Monk.
A ce sujet on fit le quatrain suivant:Mac-Mahon, soldat convaincu,
Loyal, mais avide de gloire,
Tu vas donc avoir dans l'histoire
Le même rôle que Monk (1660) eut!Le victorieux général Monk fit proclamer Charles II roi d'Angleterre en 1660, à la place de la République.
|Premier magistrat du pays, l'honneur me met, je vous l'atteste, au-dessus de tous les partis. Aussi, Messieurs, j'y suis, j'y reste.|