Jacqueline Comerre-Paton
Jacqueline Comerre-Paton, née le 20 avril 1859 à Paris et morte le 11 mai 1955 au Vésinet, était une artiste-peintre française.
Jacqueline Fleurichamp est la fille de l'autrice Émilie Paton et du chroniqueur financier Jules Paton (né Fleurichamp). Épouse du peintre Léon Comerre, elle était liée d'amitié avec la peintre portraitiste Fanny Caillé qui a reproduit l'un de ses tableaux les plus célèbres, At the spring.
Elle entre à l'École des beaux-arts de Paris où elle est l'élève d'Alexandre Cabanel.
Membre de la Société des artistes français, elle obtient une mention honorable au Salon des artistes français de 1882 et sociétaire du Salon d'hiver, y expose en 1929 la toile Sonioutchka.
Antonio Rotta
Antonio Rotta, né le 28 février 1828 à Gorizia et mort le 10 ou 11 septembre 1903 à Venise, était un peintre italien, principalement de scènes de genre.
Antonio Rotta, né le 28 février 1828 à Gorizia, est le fils d'Antonio Lodovico Rotta et de Gioseffa Stubel, qui dirigeaient un lieu connu sous le nom de Caffè Pedocio, dans le quartier de Corno, Antonio Rotta a appris les premiers rudiments de la peinture auprès de Vincenzo Cristofoletti. Cependant, ce n'est que grâce à l'intérêt et au soutien financier de Carlo de Catinelli, ancien officier de l'armée et mécène de quelques jeunes artistes de Gorizia comme Giuseppe Battig, que le jeune peintre a pu s'inscrire à l'Académie des Beaux-Arts de Venise, où il arrive en 1841, et commence à suivre les cours d'Odorico Politi et de Ludovico Lipparini, rencontrant Angiolina, fille de Lattanzio Querena, qu'il finit par épouser.
Rotta poursuit ses études à l’Académie des beaux-arts de Venise sous Ludovico Lipparini. Ses premières peintures de genre de scènes vénitiennes sont suivies par un certain nombre de peintures religieuses et d'histoire, parmi lesquelles Titien instruisant Irene di Spilimbergo. Il revient à la peinture de genre, et produit beaucoup de scènes de la vie vénitienne, comportant souvent des enfants, dont l'un des plus connus est Le Cordonnier.
À l'occasion de sa Biennale de 1932 et avec l'approbation de la commission artistique composée d'Italico Ottone, d'Elio Zorzi et de Domenico Varagnolo, la ville de Venise souhaite exposer dans une section dédiée avec une mention spéciale, les œuvres posthumes d'Antonio Rotta, pour célébrer les trente ans de la Biennale de Venise, avec l'intention de commémorer le caractère intime de la peinture vénitienne de la fin du XIXe siècle, considérée comme un moment très important de l'histoire de l'art à travers le monde.
Beaucoup de ses œuvres ont été vendues à l'étranger. En 1891, il expose à Berlin.
Rotta, marié à une fille de Lattanzio Querena, a un fils, le peintre Silvio Giulio Rotta.
Il meurt le 11 septembre 1903 à Venise.
Rotta est présent dans les collections de nombreuses familles royales et de la haute noblesse du monde, dont celui du roi d'Italie Victor-Emmanuel III, et de l'empereur du Mexique Ferdinando Massimiliano de Habsbourg qui en 1857 acheta l'œuvre Festa di Santa Marta.
Lors d'une vente aux enchères Sotheby's à Londres en 2001, Une fête de l'eau vénitienne Antonio Rotta (Una festa Veneziana, 1863), une huile sur toile, vendue 158000 euros plus les frais de vente.
Edwin Thomas Roberts
Edwin Thomas Roberts est né à Londres dans les années 1840 et est décédé en 1917. Il était le fils de Thomas Edward Roberts qui était également artiste.
Roberts utilisait régulièrement des enfants dans ses œuvres et les représentait de manière charmante et idéaliste. Ce style d'art s'est avéré extrêmement populaire auprès du public victorien de l'époque et son travail est encore largement admiré aujourd'hui car il représente l'âge d'or de l'art et de la sentimentalité victoriens.
Edwin Thomas Roberts a exposé à la Royal Society of British Artists et à la Royal Academy.
Giulio del Torre
Giulio Del Torre ou Giulio del Torre, né le 21 décembre 1856 à Romans d'Isonzo (Empire d'Autriche) et mort le 1er janvier 1932 dans la même ville (Royaume d'Italie) était un peintre austro-italien.
Peintre de genre, il est connu pour ses scènes enfantines.
Giulio Del Torre est originaire de Romans d'Isonzo dans le comté de Gorizia. Fils du docteur Camillo Del Torre, il est né dans une famille aisée et a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne auprès de Karl von Blaas, puis à Rome et à Venise. Il s'installe ensuite à Turin, où il eut un fils, puis à Gradisca d'Isonzo. Il meurt dans sa ville natale le 1er janvier 1932.
L'œuvre Giulio Del Torre est principalement consacrée aux scènes de genre et aux portraits illustrant la vie dans le nord de l'Italie . Ses représentations d'enfants de rue, en vêtements déchirés dont le plus connu est Le Vendeur d'allumettes existant en plusieurs versions. Ses compositions sont déterminées par une palette de couleurs terreuses avec des nuances de bleu et de gris sur des arrière-plans dépouillés. Une de ses spécialités consiste dans le haut niveau de détail qui anime ses compositions nostalgiques. La première exposition de l'artiste a eu lieu à Gorizia en 18883. Divers tableaux de sa composition sont conservés dans les musées européens.
Eugène Verboeckhoven
Eugène Verboeckhoven, né à Warneton le 9 juin 1798 et mort à Schaerbeek le 19 janvier 1881, était un peintre, sculpteur, graveur et lithographe belge.
Son champ pictural couvre essentiellement la peinture animalière et les paysages animés.
Eugène Joseph Verboeckhoven, né à Warneton le 9 juin 1798, est le fils du sculpteur bruxellois Barthélémy Verboeckhoven (1759-1840) et de Jeanne Thérèse Six (1772-1833), mariés en 1792. Il est le frère aîné du peintre Charles-Louis Verboeckhoven (1802-1889).
Eugène Verboeckhoven épouse à Gand le 19 juillet 1822 Pauline Hebbelinck (1798-1882). Le couple a quatre enfants: Euphrosine (1821-1902), Stéphanie (morte un mois après sa naissance en 1824), Eugène-Barthélemy (1825-1907), artiste peintre, puis industriel et Louis-Hippolyte (1827-1883), père de l'artiste peintre Marguerite Verboeckhove.
Il est l'élève de son père Barthélemy Verboeckhoven, sculpteur d'un certain mérite qui lui apprend à dessiner et à modeler. À l'âge de douze ans, son père l'envoie travailler dans une usine de jouets pour gagner un peu d'argent.
Vers 1815, son père se rend à Gand et Eugène le rejoint. Il parvient à suivre quelques cours de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Gand, cependant il obtient une mauvaise place lors des examens et son père décide de lui donner un enseignement par ses propres moyens. Il obtient également pour son fils un emploi au sein d'une imprimerie dans laquelle il doit dessiner des lettres commerciales, des bons de commandes et des affiches. Ce travail lui permet d'obtenir une certaine maîtrise du dessin et de rencontrer le sculpteur gantois Albert Voituron.
Sous la direction d'Albert Voituron, il effectue du modelage, du dessin ainsi que la copie de peintures flamandes, et notamment celles de Paulus Potter et Karel Dujardin. Il s'essaie à la lithographie ainsi qu'à la peinture. Son premier tableau représente deux vaches auprès d'un arbre dans un pré date de 1816 et est acheté par Albert Voituron.
En 1818, il devient élève de Balthasar Ommeganck et, en 1820, il expose au Salon de Gand: Un hiver avec figures et Paysage d'Arcadie, marquant le début de sa carrière.
Les débuts du peintre sont modestes. Il expose une Dame à cheval, dessin aux trois crayons, un Capitaine à cheval et un Paysage avec animaux au Salon de Bruxelles de 1821. Il expose également une sculpture en plâtre, intitulée Hébé, mais retourne rapidement à sa préférence animalière. Il produit durant ses premières années de nombreux croquis et études d'après nature, notamment sur les lions de la ménagerie gantoise. Afin de se perfectionner, il effectue de nombreux voyages dans la périphérie gantoise ainsi que dans les Ardennes françaises. En 1824, lors d'un voyage en Angleterre, il découvre le zoo royal de Londres et est particulièrement captivé par le lion14.
Il profite également de ses voyages pour exposer : à Douai (1823) où il obtient la médaille d'argent et au Salon de Paris (1824) où il obtient la médaille d'or ou encore en Allemagne. De retour en Belgique, il apparaît sous un jour nouveau au Salon de Bruxelles de 1824: le dessinateur aux essais timides est devenu un peintre, dont les trois tableaux sont remarqués et achetés, dont: Paysage (avec une mare au premier plan, traversée par une charrette de foin, et à l'arrière plan, un berger avec son troupeau) et une marine, Des pêcheurs étalant leur poisson sur la plage.
En parallèle, il s'investit davantage dans l'école de peinture de Courtrai qui se consacre à la peinture animalière et paysagiste fondée par Balthasar Ommeganck et Jan Baptiste de Jonghe. Ces derniers collaborent avec le jeune peintre en intégrant du bétail en illustration de ses peintures paysagères. Au sein du cercle artistique de l'Académie de Courtrai, Eugène devient enseignant dès 1825 et forme de nombreux élèves avec lesquels il travaille également. Il forme Louis-Pierre Verwée qui suit les traces de Verboeckhoven et peint plusieurs tableaux en collaboration avec celui-ci au point que leurs tableaux soient parfois confondus. Il enseigne à Louis Robbe qu'il tente de convaincre de se dédier aux peintures animalières, sans succès puisqu'il se dirige ensuite vers le réalisme.
En 1827, il quitte Gand avec sa famille, son père et son frère Louis pour s'établir à Bruxelles, non loin du Palais royal. Il y envoie trois tableaux et trois lithographies pour l'exposition bruxelloises et sa notoriété est telle que les œuvres sont vendues avant l'ouverture de l'exposition. Ce succès lui permet de rapidement établir un atelier à la rue des Arts de Saint-Josse-ten-Noode.
En parallèle de ses débuts en peinture, Eugène Verboeckhoven s'intéresse à la lithogravure. Ses premiers essais sont des emblèmes de la franc-maçonnerie et sa première épreuve complète est un Petit chien datant de 1821. Il fait ses impressions chez l'éditeur Kierdorff avec lequel il a travaillé en 1816. Il imprime ensuite une série de six dessins à destination du parc zoologique de Gand. Puis il réalise des illustrations pour livre comme par exemple pour le récit de voyage Les Hindous de Frans Balthazar Solvyns.
Plus tard, il travaille sur une série de pièces animalières très appréciées dans l'Album Pittoresque en collaboration avec Jean-Baptiste Madou, Paul Lauters et Théodore Fourmois. Vers 1828-1829, il produit une série lithographiée de portraits d'artistes. Puis à partir de 1833, il effectue des lithogravures pour le magazine L'Artiste. À partir de là, ses productions lithographiques se réduisent progressivement, avec tout de même quelques parutions dans les magazines artistiques.
Durant neuf mois, Eugène Verboeckhoven joue un rôle actif dans la Révolution de 1830 et participe aux opérations militaires des chasseurs-Chasteler, un corps libre de volontaires, qui le conduisent à Louvain et à Anvers. À son retour à Bruxelles, il peint une composition allégorique en souvenir de la remise des étendards attribués aux communes qui se sont distinguées durant la révolution. Il effectue également un dessin en l'honneur de Jenneval, auteur de La Brabançonne.
Cependant, il revient à la peinture animalière et expose au salon de Bruxelles de 1830 Un tigre devant une caverne, Trois moutons et Voyageur à cheval donnant l'aumône à un mendiant avec enfant. Ses tableaux sont particulièrement remarqués et il reçoit notamment des commandes provenant du nouveau roi Léopold Ier qui s'avère un grand admirateur de son œuvre.
Le gouvernement provisoire belge lui confie pendant quelques mois la direction du Musée des beaux-arts de Bruxelles, mais ce décret ne reçoit pas son exécution, étant donné l'opposition du conseil communal de la ville de Bruxelles, arguant que le musée ne relevait pas de l'autorité de l'État.
Attiré par la franc-maçonnerie, il rejoint avec son frère Charles-Louis la loge bruxelloise Les Amis philanthropes, où il est initié le 24 février 1834. Il appose dès lors les trois points caractéristiques à la suite de la signature de ses œuvres. La loge, sous l'impulsion de Pierre-Théodore Verhaegen, parvient à créer, en 1834, l'université libre de Bruxelles, dont Eugène Verboeckhoven est l'un des membres fondateurs.
Entre 1840 et 1845, Eugène Verboeckhoven réside rue royale extérieure à Saint-Josse-ten-Noode. En 1845, il acquiert un ensemble de 42 ares à la rue de Haecht à Schaerbeek, sur lequel il fait bâtir, en 1853, une somptueuse villa et un vaste atelier, divisé en deux salles. Dans ces pièces de travail, il accueille ses collaborateurs. Le domaine comprend également une écurie, deux chenils et un poulailler, abritant plusieurs de ses modèles animaliers qu'il a constamment sous les yeux.
L'artiste quitte peu son atelier, même s'il parcourt parfois l'Ardenne. En 1841 et 1842, cependant, un long périple le conduit à visiter, en passant par la Suisse, l'Italie, et notamment la ville de Florence. Le gouvernement belge lui avait commandé, par arrêté royal du 27 février 1840, un tableau représentant des Animaux dans la campagne de Rome, qu'il acquiert en 1847. Quelques années plus tard, il effectue un voyage d'études en Écosse. Durant sa carrière il peint plus d'un millier de tableaux, et réalise autant de dessins, esquisses, lithographies et eaux fortes. Son succès devient tel qu'il reçoit des commandes pour plusieurs années d'avance et qu'à Anvers, il existe des ateliers frauduleux où l'on ne produit que de «faux Verboeckhoven» destinés à l'exportation.
Parmi ses élèves, figurent notamment: Louis-Pierre Verwée, les frères Edmond et Charles Tschaggeny, Adolphe Roberts-Jones, Charles Ferdinand Ceramano, François van Severdonck, et Eugène Vermeulen.
Il est nommé membre de l'Académie royale de Belgique, lors de la fondation de la classe des beaux-arts en 1845, mais se rend peu aux séances de la société savante. En revanche, il siège régulièrement aux réunions de la Commission directrice du Musée, dont il est membre, en donnant son avis éclairé sur la cession de tableaux à l'État. En revanche, contrairement, à ce qu'affirment certaines biographies, ce n'est pas lui, mais son fils aîné, Eugène Barthélémy, qui est échevin à Schaerbeek de 1861 à 1867, à l'époque où le parti libéral dirige Schaerbeek en pleine expansion urbaine.
Eugène Verboeckhoven meurt, après une courte maladie à l'âge de 82 ans, chez lui, chaussée de Haecht n°184 à Schaerbeek, où il résidait depuis quelque trente ans, le 19 janvier 1881. Trois jours plus tard, ses funérailles regroupent une assistance officielle nombreuse, dont Walthère Frère-Orban, ministre des Affaires étrangères, Hendrik Conscience, écrivain et conservateur des musées royaux de l'État, Achille Colignon, bourgmestre de Schaerbeek, plusieurs officiers de haut rang et d'autres personnalités. Après un service religieux à l'église Saint-Servais, il est inhumé à Schaerbeek.
Il participe régulièrement aux salons et expositions. La peinture animalière est à cette époque perçue par la critique à un niveau plus bas que la peinture historique. Cependant, les tableaux d'Eugène Verboeckhoven sont traités avec le même respect que ceux des maîtres du romantisme. Les publications louent particulièrement sa toile Convoi de chevaux attaqué par des loups dans une forêt de Pologne qu'il présente au Salon de 1836, ainsi que Troupeau effrayé par l'orage qu'il présente au Salon de 1833 et de 1839. La version de 1839 est exposée au Salon de Paris de 1841 et y connait également un succès critique: «Rien n'est négligé, ni la forme, ni la couleur, ni l'expression, ni les détails, ni l'ensemble».
Après son voyage dans les villes italiennes dans les années 1841-1842, il produit des toiles qui reçoivent un excellent accueil. Souvenir de la campagne romaine est présenté au Salon de La Haye en 1843, puis au Salon d'Anvers et au Salon de Gand en 1847. Le tableau est particulièrement encensé par la critique. Cependant, à partir du Salon de Bruxelles de 1860, les critiques négatives commencent à se montrer plus présentes, pointant notamment les thématiques et compositions répétitives. En 1874, une critique parle même d'un artiste qui s'est égaré dans son succès.
«Il est un des peintres qui offrent un exemple des plus frappants d'un talent égaré par l'habileté aussi bien que par le succès. […] Est-il étonnant qu'un artiste organisé de la sorte ait une chute si rapide, et qu'il se soit survécu à lui-même par une suite de productions aussi faibles et aussi monotones ? » - E. Thammer, L'Art Universel, 4 mars 1874.
Dans L'École de peinture belge 1830-1905, Camille Lemonnier fait part de son admiration pour Eugène Verboeckhoven et sa capacité à ne pas se soumettre aux influences extérieures dans son travail. Il souligne le savoir du peintre sur l'anatomie animale, sa précision mathématique et son habileté extrême.
Pratique populaire au XIXe siècle surtout dans le cas d’œuvres d'élèves recevant l'aide de leur professeur, les collaborations sont fréquentes pour Eugène Verboeckhoven qui parvient à illustrer un tableau en s'adaptant à la couleur et à la composition originale. En 1993, une exposition rétrospective au musée d'art de Koekkoek-Haus (de) à Clèves se consacre à sa coopération avec le peintre paysagiste romantique Johann Bernhard Klombeck41.
La collaboration avec Klombeck se déroule à un moment périlleux pour l'école d'art de Clèves en perte de vitesse suite au décès de Barend Cornelis Koekkoek, mais répond à une pratique courante entre les artistes de cette école et Eugène Verboeckhoven puisque Barend Cornelis est le premier à initier une collaboration. Plusieurs autres artistes suivent comme Hermanus Koekkoek, Alexander Joseph Daiwaille et Willem Bodeman. Les tableaux issus de ces collaborations portent les deux signatures, ce qui n'est pas courant dans cette pratique.
De très nombreux autres peintres font appel à Eugène Verboeckhoven pour des collaborations comme Johannes Warnardus Bilders, Charles Brias, Alexandre Calame, Henry Campotosto, Jean-Michel Cels, Johannes Franciscus Christ, Jean-Baptiste Daveloose, Willem de Klerk, Édouard Delvaux, Pieter-Frans De Noter, Edouard De Vigne, Cornelis Johannes De Vogel, Fritz Ebel, Alexandre Thomas Francia, Paul Gabriël, Fanny Geefs, Pierre-Jean Hellemans, Johannes Franciscus Hoppenbrouwers, Jean-Baptiste Kindermans, Marinus Adrianus Koekkoek, Fredrik Marinus Kruseman (en), Pierre-Louis Kühnen, Victor Lagye, Cornelis Lieste, Morten Müller, Joseph-Chrétien Nicolié, François Auguste Ortmans, Joseph Quinaux, Willem Roelofs, François Roffiaen, Nicolaas Johannes Roosenboom, Jacques Rosseels, Andreas Schelfhout, Johannes Anthonie Balthasar Stroebel, Franz Richard Unterberger, Ernest Vandenkerckhove, Charles van den Eycken, Felix Van Espen, Joseph Van Luppen, Charles-Louis Verboeckhoven, Isidore Verheyden, Charles Verlat et Gustave Wappers.
Eugène Verboeckhoven est considéré comme l'un des meilleurs peintres animaliers belge du XIXe siècle. Artiste complet, il est capable de peindre tous les animaux et l'homme lui-même. Il n'a jamais besoin de recourir, dans ses paysages, au secours d'une main étrangère pour y placer une figure. Il marque une prédilection pour les moutons, mais dessine aisément des lions, étudiés d'après nature dans une ménagerie. Bien qu'il soit capable de peindre des scènes d'action, comme son Convoi de chevaux attaqué par des loups, et des scènes de mouvement, tel Moutons effrayés par l'orage, son tempérament l'incite à représenter les animaux dans une situation paisible. Il réalise également deux portraits équestres du roi Léopold Ier, de même qu'un portrait de Soliman Pacha. De nombreux peintres font appel à son talent pour enrichir leurs œuvres de représentations animalières, dont : Gustave Wappers, Henry Campotosto, Jan Baptiste de Jonghe, David de Noter, Barend Cornelis Koekkoek, Édouard Delvaux et Isidore Verheyden.
Le manque de variété du répertoire de l'artiste est compensé par le mérite de son exécution. Comme coloriste, il ne recourt pas, par instinct, aux vives oppositions, aux effets saisissants, ni aux jeux piquants de la lumière. Cependant il possède, à un haut degré, le sentiment de l'harmonie qui résulte d'une juste observation du rapport des tons5. Eugène Verboeckhoven travaille continuellement dans son atelier, renfermant des milliers d'études, d'après nature dans ses rares voyages ou dans ses excursions dans la campagne : des vues d'ensemble ou des fragments de paysages, des ciels, des terrains, des arbres, des effets de lumière aux différentes heures du jour, de même que des modelages d'animaux en cire, terre, ou plâtre, exécutés par lui-même. Eugène Verboeckhoven attribue une valeur à ses tableaux, selon leurs dimensions, mais aussi d'après le nombre de moutons représentés. Lorsqu'un amateur britannique lui demande un jour le prix d'une œuvre, l'artiste lui répond qu'elle vaut 10000 francs. L'acquéreur potentiel négocie âprement le prix et ne veut débourser que 9000 francs. Lassé, le peintre saisit son couteau à palette et enlève deux moutons fraîchement peints de la toile.
Eugène Verboeckhoven s'est également ponctuellement adonné à la sculpture, comme en témoigne son Hébé exposée à Gand. Il réalise également de nombreuses eaux fortes aux sujets variés : Fables de La Fontaine, moulins, moutons, vaches, chevaux, ânes, singes… Dès 1820, il exécute des lithographies, assez médiocres au début, mais progressivement maîtrisées: Vache près d'une barrière, Cheval, Tigre, Éléphant, Combat d'un tigre et d'un serpent…
De par ses origines, Eugène Verboeckhoven est directement influencé par la peinture Flamande tels que les miniaturistes flamands, les primitifs flamands, les peintres baroques et les peintres du siècle doré. Les têtes chevalines de Pierre Paul Rubens influencent directement sa manière de les représenter dans ses œuvre.
Chez les maîtres hollandais tels qu'Abraham Bloemaert et Jacob de Gheyn, les vaches, chèvres et moutons occupaient également une place importante et les représentations animalières de Roelandt Savery influencent particulièrement les compositions et les animaux que privilégie Eugène Verboeckhoven48. Les tableaux de Paulus Potter et notamment Le taureau inspirent sans aucun doute Vacher se reposant avec bétail (1854), Berger coupant une branche (1846) ou encore Fourrage du bétail au bords de la Mer du Nord (1868). En effet, à la comparaison, on retrouve des éléments de composition très similaires: une vache couchée, un arbre, un vacher, des moutons couchés et un bouc. Plusieurs tableaux d'Eugène Verboeckhoven reprennent cette composition tout en lui offrant suffisamment de variations pour qu'elle semble originale.
Si de nombreux autres peintres animaliers l'inspirent comme Nicolaes Berchem, Albert Cuyp ou Philips Wouwerman; on décèle une très forte similarité entre Le Lièvre mort de Jan Weenix et Nature morte avec lièvre (1844) d'Eugène Verboeckhoven.
Henry Campotosto
Henry Campotosto, né à Bruxelles le 14 novembre 1833 et mort à Londres le 19 décembre 1910, était un peintre et un graveur belge.
Son champ pictural couvre les scènes de genre, les portraits, et les paysages.
Henry Campotosto, né à Bruxelles le 14 novembre 1833, est le fils de Dominique Campotosto (1786-1856), natif de Ariccia, commune de la ville métropolitaine de Rome Capitale, marchand rue Ducale, n°1, et de Catherine Thoelen (1798-1889), native de Herck-Saint-Lambert, femme de chambre, puis marchande, mariés à Bruxelles le 23 avril 1822. Henry Campotosto a un frère aîné, Libert Jean Campotosto, horloger et bijoutier réputé, à partir de 1856, à la rue au Beurre, puis à la rue Grétry, à Bruxelles, jusqu'en 1894. Sa sœur Octavie Campotosto (née à Bruxelles le 7 novembre 1842, et morte à Londres avant 1910) devient également peintre.
Henry Joseph Campotosto étudie la gravure auprès de Luigi Calamatta, puis la peinture à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, où il est l'élève de Eugène Verboeckhoven et de François-Joseph Navez. En classe supérieure, en septembre 1851, il participe au concours de l'Académie de Bruxelles et reçoit le premier prix de dessin d'après la bosse en figure antique. En septembre 1852, il obtient le premier prix avec grande distinction de dessin d'après nature6. En 1855, il obtient le second prix au Prix de Rome belge en gravure7. Sa première exposition officielle a lieu au Salon de Bruxelles de 1854. En 1861, il expose pour la première fois au Salon de Paris.
Henry Campotosto se voit obligé, en raison d'une pathologie oculaire, de renoncer à la gravure et d'abandonner le burin au profit du pinceau. Dans les années 1860, il réalise plusieurs tableaux idylliques sur le thème rural en collaboration avec Eugène Verboeckhoven qui illustre les différents animaux. Il travaille comme peintre de genre indépendant à Bruxelles jusqu'en 1870. Il participe à l'Exposition universelle de Paris en 1867. Il peint quelques tableaux avec Eugène Verboeckhoven, tel: Filles visitant des poussins.
En 1871, il s'installe à Londres avec sa sœur Octavie, où ils dirigent un atelier de peinture, d'abord dans leur propre demeure à Kensington Square, puis en 1892 à Rabbit's Heath. Il demeure durant le reste de sa vie dans la capitale britannique, où sa sœur et lui mènent une vie quelque peu «bohémienne». Après son départ outre-Manche, la valeur de ses œuvres augmente en Belgique. En 1874, il peint un Portrait du Prince impérial en uniforme des cadets de l'école de Woolwich. Lorsqu'il réalise, en 1875, un Portrait du pape Pie IX, le tableau est présenté au palais des Académies à Bruxelles, et vaut à son auteur de recevoir du souverain pontife l'ordre de Saint-Sylvestre. Il expose ses œuvres à la Royal Academy Exhibition jusqu'en 1874 et à la Suffolk Street Gallery à partir de 1878.
Il participe à Exposition universelle de Paris de 1878, et, en 1880 à l'exposition de l'Académie des arts de Berlin. Ses œuvres sont également présentes aux Salons de Paris jusqu'en 1881. À partir de 1887, sa gravure L'Agneau mort, d'après son tableau réalisé en 1871 et acquis par le roi Léopold II, est largement diffusée en Europe.
Henry Campotosto meurt le 19 décembre 1910 à Rabies Heath, Redhill, Londres. Sa sœur Octavie étant défunte, il lègue sa propriété et sa fortune estimées à 2 400 £, par un testament rédigé sept jours avant sa mort, à son serviteur Michael William Turk. Deux nièces d'Henry Campotosto intentent un procès afin d'invalider le testament qui est finalement reconnu légal en mars 1912.