Gaetano Bellei
Gaetano Bellei, né en 1857 à Modène et mort en 1922 dans la même ville, était un peintre italien, surtout connu pour ses scènes de genre, ses portraits et ses œuvres sur des sujets religieux.
Gaetano Bellei naît le 22 janvier 1857 à Modène, de Lorenzo et de Vienna Molinari, tous deux originaires de Modène. Après avoir terminé sa formation artistique à l'Académie des beaux-arts de Modène, sous la direction d'Adeodato Malatesta, il s'installe à Rome, où il étudie à l'Accademia di San Luca, puis aux académies française et espagnole.
Il expose à la Royal Academy de Londres en 18824.
En 1883, Gaetano Bellei se rend à Florence pour un an, où, grâce à la bourse reçue, il complète ses études. Là, grâce à sa capacité à travailler dans différents genres, il se lie d'amitié avec des collectionneurs, des marchands et des mécènes d'origine anglaise, qui lui commandent divers types d'œuvres. C'est à cette époque que Gaetano Bellei rencontre Gaetano Chierici. Il meurt à Modène en 1922.
À un stade précoce de son travail, Gaetano Bellei compose des scènes de genre, dont les détails et les caractéristiques sont ensuite souvent reproduits, avec diverses variations, dans de nouvelles œuvres, car elles sont appréciées par les collectionneurs et les mécènes. La nature narrative et les thèmes frivoles de ses tableaux sont combinés à une excellente technique et s'inscrivent souvent dans les tendances européennes dominantes. Gaetano Bellei s'adonne également au portrait et à la peinture sacrée. Depuis 1893, il enseigne à l'Académie de Modène, mais continue à participer à des expositions comme celle de Turin en 1898, de Milan en 1906 et de Rome en 1911. En 1876, alors qu'il est encore étudiant, il remporte le concours du prix Poletti avec le tableau Francesco Francia admirant pour la première fois la Sainte Cécile de Raphaël, battant Achille Boschi. Grâce à ce tableau éminemment scénographique, Bellay devient Fellow. Par la suite, ses peintures s'éloignent de l'académisme, suscitant la controverse par leur caractère réaliste. Ainsi, "Resfa" - une œuvre aux couleurs brutes et sombres, inspirée du symbolisme allemand - attire d'abord la critique, mais est ensuite largement reconnue comme "la meilleure peinture d'art moderne de Modène".
Les thèmes préférés de Gaetano Bellei sont les personnes âgées et les enfants. Il compose des scènes de la vie rurale humble et quotidienne, dans lesquelles on trouve, par exemple, un grand-père et un petit-fils qui s'embrassent, ainsi que des joueurs de cartes, des moines, des ouvriers et parfois des animaux. Beaucoup d'entre eux sont reproduits et répétés dans différentes variantes, car ils sont appréciés par le public acheteur. Gaetano Bellei se manifeste comme un maître dans la représentation des affections, des réactions et des sensations humaines. Lors d'une exposition à Gênes en 1885, il présente pour la première fois Le chaton heureux, qui lui vaut un tel succès commercial que Bellei reproduit aussitôt plusieurs versions de la même intrigue.
Gaetano Bellei s'essaye également à l'Art nouveau, par exemple, dans le tableau "Sous la pluie", où la technique parfaite de représentation de la pluie et des vêtements des modèles attire l'attention, et de la manière du pointillisme, par exemple, dans la toile "Port de Livourne".
Gaetano Bellei réalise de nombreuses œuvres religieuses, dont un retable avec le Rédempteur pour la paroisse de Zocca et le bienheureux Cottolengo pour la chapelle de Rangoni à Bomporto. En 1914, il décore et peint la chapelle principale de l'église de Santa Maria di Munano, puis compose "Sainte Madeleine" pour l'église de San Domenico à Modène. Par la suite, il se consacre entièrement à la peinture d'autel, travaillant dans toute la province de Modène.
La période de passion de Gaetano Bellei pour le portrait marque un retour au divisionnisme. L'artiste est engagé pour réaliser un certain nombre de portraits officiels; il peint également des œuvres plus personnelles, comme les portraits des époux Palazzi, Ferruccio Cambi, ou l'Autoportrait.
Theodor Kleehaas
Theodor Kleehaas (Germersheim, Rhénanie-Palatinat, 9 ou 10 novembre 1854 - 1928 ou Munich, 21 janvier 1929) était un portraitiste et peintre de genre allemand.
Le fils d'un marchand, Theodor Kleehaas, suit des cours de dessin au Cooper Institute de New York, avant d'entrer à l'académie des beaux-arts de Munich en 1879. Alexander Strähuber, Gyula Benczúr et Alexander von Wagner y furent entre autres ses professeurs. À partir de 1889, il expose régulièrement au Glaspalast de Munich; en 1893/94, il participa à la Grande Exposition d'art de Berlin et en 1897, il reçut une médaille d'argent pour une œuvre exposée au «Crystal Palace» de Londres.
Il avait son atelier à la Schwindstraße (n°13) à Munich et y vivait également. Il était marié à Maria Anna Letz.
Kleehaas a visité l'Italie, la France et la Belgique. Il reste fidèle au style de la peinture de genre munichoise des années 1880 et n'adopte que quelques idées de l'impressionnisme.
Des collectionneurs anglais et américains achetèrent des œuvres de Kleehaas; douze de ses tableaux sont apparus sous forme de photographies dans l'album Junges Blut, publié par Bruckmann à Munich
Theodor Kleehaas a été enterré à l'Alten Nördlichen Friedhof à Munich.
Adolf Eberle
Adolf Eberle (11 janvier 1843 - 24 janvier 1914) était un peintre allemand spécialisé dans la peinture de genre, notamment de paysans et de chasseurs bavarois et tyroliens.
Eberle est né à Munich; son père, Robert Eberle, était également peintre. À l'Académie des beaux-arts de Munich, il suit les cours de Karl von Piloty à partir de 1860. L'année suivante, il connaît le succès avec un tableau intitulé Pfändung der letzten Kuh (hypothèque de la dernière vache), dont William Unger réalise une gravure.
Après avoir représenté des soldats de la guerre de Trente Ans et de la guerre de Sept Ans, il revient à des sujets de la vie paysanne bavaroise et tyrolienne. Lors de l'exposition internationale de 1879 à Munich, son Erster Rehbock (premier cerf) est bien accueilli. Un de ses tableaux intitulé Childhood Fun a été vendu 16 800 dollars chez Bonhams à San Francisco en 2007, et un autre intitulé The Day's Bag a été vendu 7 500 livres sterling chez Christie' s à Londres en 2012.
Eberle est décédé à Munich en 1914. En 1952, la rue Eberlestraße, dans le quartier de Solln à Munich, a été baptisée en son honneur.
Johann Baptist Hofner
Johann Baptist Hofner, né le 30 avril 1832 à Aresing près de Schrobenhausen et mort le 29 juin 1913 à Munich, était un peintre allemand.
Johann Baptist Hofner étudie à l'Académie royale des beaux-arts auprès de Carl Theodor von Piloty en 1847. Il se fait connaître principalement comme peintre animalier et est le compagnon personnel et artistique de Franz von Lenbach, avec qui il vit dans un appartement partagé à Aresing de 1854 à 1856. C'est ainsi que naît la "colonie d'artistes d'Aresing". Des artistes tels qu'Anton Braith et Christian Mali séjournent également fréquemment dans le village. Des œuvres de Johann Baptist Hofner sont exposées au musée Lenbach de Schrobenhausen, à la Neue Pinakothek de Munich et à la Kunsthalle de Hambourg. Son tableau Die junge Schäferin (La jeune bergère) de 1866 est probablement l'une de ses œuvres les plus célèbres.
Après le retour de Franz von Lenbach de Weimar en 1862, les deux hommes retravaillent ensemble, Franz réalisant parfois des fonds pour les peintures de Johann Baptist Hofner. Les œuvres de Johann Baptist Hofner sont présentées à plusieurs reprises lors d'expositions, notamment au Palais du verre de Munich et à l'Exposition universelle de Paris en 1867. À partir de 1880, il s'installe à Munich, mais se rend régulièrement dans sa ville natale.
Johann Baptist Hofner est marié à Kreszenz (née Klas). Le 9 février 1868 naît leur fils Adolf Hofner, qui devient lui aussi peintre, mais qui meurt très jeune, le 12 novembre 1895. Sa femme meurt également neuf ans plus tôt. Peu avant sa mort, il reçoit la médaille du Prince Régent Luitpold à l'occasion de son 80e anniversaire.
Il épouse en secondes noces Carolina. Cette relation reste sans enfant.
Johann Baptist Hofner est inhumé au Waldfriedhof de Munich, la pierre tombale se trouve dans l'entrée de la mairie d'Aresing.
Albert Cuyp
Albert, Aelbert ou Aelbrecht Jacobsz. Cuyp (né à Dordrecht, le 20 octobre 1620 – et mort début novembre 1691), était un peintre de paysages, de marines, d'animaux, de natures mortes et un portraitiste néerlandais (Provinces-Unies) du siècle d'or, issu d’une illustre lignée d'artistes actifs à Dordrecht.
Albert Cuyp est né à Dordrecht le 20 octobre 1620. Il est l'unique enfant de Jacob Gerritz. Cuyp (1594-1652) un peintre d'histoire et un portraitiste, en compagnie de qui il apprend son art et dont il devient le plus proche collaborateur. Son oncle, Benjamin Gerritsz Cuyp (1612-1652) est peintre lui-aussi. Par la suite, Albert Cuyp exerce pour vivre le métier de brasseur, et c'est plutôt par goût qu'il peint.
Ses premiers tableaux, il les réalise vers la fin des années 1630. En 1642, il visite une première fois le nord du pays, entre autres les villes de Rhenen, Arnhem, Amersfoort, Utrecht, Leyde et La Haye. Au cours d'un second voyage en 1651-1652, il retourne à Arnhem, et se rend à Nimègue, Elten, Emmerich, Clèves et Kalkar. Ces séjours marqueront son œuvre. Il réussit dans le paysage, dans les vues de routes avec des voyageurs – œuvres dans lesquelles des animaux sont souvent représentés –, de fleuves et de mers sillonnées par des navires.
En 1658, il épouse une femme issue de la bonne société, Cornelia Boschman qui, veuve de Johan Van den Corput, avait eu trois enfants de ce précédent mariage. À ce moment-là, Albert Cuyp a déjà derrière lui une imposante carrière de peintre. L'année suivante, le couple donne naissance à une fille.
Après 1660, il remplit différentes fonctions dans l’Église réformée, diacre, puis Ancien du Conseil de l’Église. Sa situation financière étant désormais assurée, sa production artistique devient de plus en plus rare. Ses dernières œuvres connues datent de 1665, mais à cette période, cependant, il a toujours au moins un apprenti, soit Abraham soit Barent Van Calraet.
Albert Cuyp meurt en novembre 16912, quatre ans après sa femme. Il est enterré le 15 novembre dans l’Augustijnenkerk («l'église des Augustins») à Dordrecht.
Considéré en son temps comme un portraitiste, il est mieux connu de nos jours comme paysagiste animalier.
L'œuvre d'Albert Cuyp est particulièrement réputée pour le traitement de la lumière des paysages de Hollande, à l'aurore ou au crépuscule, mais également pour son sens de la composition. Ses paysages témoignent de l'influence de Salomon Van Ruisdael et de Jan van Goyen.
À partir des années 1640, il accorde une importance accrue aux phénomènes atmosphériques et aux effets d'éclairage, comme dans Pâturage, conservé au palais de Buckingham. Ses coloris chaleureux se rapprochent de Claude Lorrain.
Après 1650, Cuyp développa a un style personnel généreux. Il est connu pour avoir souvent représenté des personnages et des animaux richement colorés, et pour l’utilisation fréquente d’une palette abondante.
Après 1660, il met davantage l'accent sur les contrastes de couleurs. Il s'inspire de la peinture italienne que lui ont fait découvrir Jan Both et son entourage. Ses paysages baignent dans une lumière méditerranéenne, bien qu’il ne se rendît jamais en Italie.
Ses paysages rappellent également ceux de Nicolaes Berchem, qui était né quelques mois seulement après lui, tout en étant marqués par ses voyages dans les villes du nord. Ses vues fluviales dépouillées, dont sa Vue de Dordrecht constitue un exemple parmi les plus connus, manifestent une virtuosité dans l’emploi des couleurs mates, que l'on associe avec les paysages hollandais.
Il se prendra aussi d’intérêt pour tout ce qui concerne la dynastie et la chevalerie. Cette dernière revêt chez lui une singulière importance : les personnages qu’il représente à dos de cheval sont couramment vêtus quasi à l’orientale, ou bien «à la polonaise», style qui était prisé par les couches supérieures de la population, et ils adoptent des attitudes telles qu’elles étaient enseignées dans les académies équestres en France.
La plupart des œuvres d’Albert Cuyp ne sont pas datées. De ce fait, le catalogue de ses œuvres a été difficile à établir, un certain nombre de peintures étant susceptibles d'être attribuées à d'autres maîtres paysagistes de son temps.
Son œuvre a eu un grand rayonnement, et a notamment influencé la peinture de paysage anglaise du XIXe siècle. On en trouve même des échos chez Turner.
Le romancier – et poète – Marcel Proust, dans Les Plaisirs et les Jours, paru en 1896, dédie quelques vers à Albert Cuyp:
Cuyp, soleil déclinant dissous, dans l'air limpide
Qu'un vol de ramiers gris trouble comme de l'eau,
Moiteur d'or, nimbe au front d'un bœuf ou d'un bouleau,
Encens bleu des beaux jours fumant sur le coteau,
Ou marais de clarté stagnant dans le ciel vide.
Des cavaliers sont prêts, plume rose au chapeau,
Paume au côté ; l'air vif qui fait rose leur peau,
Enfle légèrement leurs fines boucles blondes,
Et, tentés par les champs ardents, les fraîches ondes,
Sans troubler par leur trot les bœufs dont le troupeau
Rêve dans un brouillard d'or pâle et de repos,
Ils partent respirer ces minutes profondes.
Thomas Gainsborough
Thomas Gainsborough (Sudbury, 14 mai 1727 - Londres, Royaume de Grande-Bretagne, 2 août 1788) est un artiste peintre, graveur et dessinateur britannique, et l'un des plus célèbres portraitistes et paysagistes de la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle.
Gainsborough est né en 1727 à Sudbury, dans le Suffolk, en Angleterre. Son père, dont il était le cinquième fils, était un instituteur en relation avec le commerce de la laine. À 13 ans, il impressionne si bien son père par ses talents de dessinateur, qu’il peut partir à Londres pour étudier l'art en 1740. À Londres, il a été apprenti à l'âge de treize ans chez un orfèvre, puis se forme chez le graveur Hubert-François Gravelot, un dessinateur français installé à Londres. Il s'associe ensuite avec William Hogarth et son école, la St Martin's Lane Academy. Un autre de ses mentors est Francis Hayman.
Il ouvre son premier atelier en 1745. Il se fait très vite un nom à Londres, où il est invité à exposer avec les plus grands de son temps dès l'âge de 21 ans. Au cours de ces années, il participe à la décoration de ce qui est maintenant la Thomas Coram Foundation for Children et des Supper Boxes des Vauxhall Gardens.
En 1746, Gainsborough épouse Margaret Burr, âgée de 18 ans3. Ils auront deux filles, dont il fit souvent le portrait, depuis leur enfance jusqu'à la fin de leur vingtième année. Soucieux de leur avenir, il veille à ce qu'elles soient bien éduquées, les envoyant dans un pensionnat exclusif à Chelsea et les encadrant en dessin et en peinture de paysage4. Le père illégitime de Margaret, le duc de Beaufort, Henry Scudamore, leur verse une rente de 200 £.
À cette époque, son œuvre, essentiellement des paysages, ne se vend pas très bien. Il repart à Sudbury en 1748-1749 et concentre son activité sur les portraits. «Un homme, dira Gainsborough, peut faire de grandes choses et pourtant mourir méconnu dans un grenier s’il ne maîtrise pas ses inclinations et ne se conforme pas à l’œil du vulgaire en choisissant la spécialité que tout le monde paiera et encouragera.»
Gainsborough rencontra le peintre Joshua Kirby à l'occasion de leur collaboration à un tableau commun vers 1748. Ils restèrent amis toute leur vie. Peu après, il a peint un portrait de son ami avec sa femme Sarah Bull, conservé à la National Portrait Gallery.
En 1752, avec sa famille, il déménage à Ipswich. Les commandes de portraits augmentent, mais sa clientèle est surtout constituée de marchands locaux et de propriétaires terriens. Il doit emprunter, gageant la rente de sa femme.
Au printemps 1759, il fait le portrait de sa nièce Susanna Gardiner. La mère de Susanna, Susan, était l’une de ses sœurs, menuisière dans leur ville natale de Sudbury. Le portrait était peut-être destiné à être un cadeau avant son départ à Bath.
En 1759, Gainsborough se rend à Bath et s'installe au 17 du complexe résidentiel The Circus. Il y étudie des portraits d'Antoine van Dyck dans les collections de différents manoirs, et finit par attirer une clientèle de la haute société, plus rémunératrice.
En 1760, il fait le portrait d'un de ses amis, le collectionneur et dessinateur Uvedale Tomkins Price. Cette œuvre est aujourd'hui conservée à la Alte Pinakothek de Munich.
En 1761, il commence à envoyer des œuvres à la Society of Arts exhibition de Londres (devenue la Royal Society of Arts, dont il est l'un des premiers membres) et à partir de 1769 aux expositions annuelles de la Royal Academy. Il choisit des portraits de clients célèbres pour attirer l'attention. Les expositions l’aident à gagner une réputation nationale, et il est invité à devenir un des membres fondateurs de la Royal Academy en 17687. Pourtant, sa relation avec l'Académie n'est pas facile. En 1773, il est en désaccord sur l'installation de ses tableaux et il cesse d'y exposer jusqu'en 1777.
Il prend comme apprenti son neveu, Gainsborough Dupont (1754-1797) en 1772. Il n'y a aucune trace d'aucun autre élève ou assistant.
Gainsborough et sa famille retournent à Londres en 1774. Établi comme portraitiste à la mode, il vit à Schomberg House, Pall Mall. En 1777, il recommence à exposer à la Royal Academy, avec des portraits de célébrités de l'époque, notamment le frère et la belle-sœur du roi, le duc Henri et la duchesse Anne de Cumberland. Ces expositions se poursuivent pendant dix ans.
En 1780, il réalise les portraits du roi George III et de la reine Charlotte, et reçoit par la suite de nombreuses commandes royales. Cela lui donne de l’influence sur l'Académie pour définir de quelle façon son œuvre doit être exposée.
Il visite le West Country avec Gainsborough Dupont vers 1782 et la région des lacs avec Samuel Kilderbee en 1783.
En 1784, il est à nouveau en conflit avec l'Académie, en particulier à propos du Portrait des trois filles aînées de Georges III. Le comité de 1784 a décidé de le suspendre «au-dessus de la ligne» (la «ligne» étant une division à peu près au niveau des yeux entre les peintures de cabinet accrochées au-dessous, et les œuvres de grand format, accrochées au-dessus). Les commentaires de Gainsborough fournissent un aperçu précieux de ce qu'il considérait comme une particularité de sa manière de peindre: «il approuve beaucoup la ligne établie pour des effets puissants», écrit-il, mais cette œuvre ne devrait pas être placée à une hauteur supérieure à cinq pieds et demi, car "Il a peint ce tableau des princesses d'une lumière tendre"». Cette formulation «lumière tendre» résume son style de peinture doux, subtilement coloré et évocateur; le contraire des «effets forts». Le comité n'était pas disposé à accepter et Gainsborough a retiré le travail, le montrant plutôt dans son studio à Schomberg House et n'envoyant plus jamais de travail à l'Académie. En 1784, le peintre officiel de la cour, Allan Ramsay, meurt. Le roi doit offrir le titre au rival de Gainsborough, le président de l’Académie, Joshua Reynolds, même si Gainsborough reste le peintre préféré de la famille royale.
Il parvient à une réconciliation avec son grand rival, Sir Joshua Reynolds, qui le louangeait à la Royal Academy, déclarant que «quoi qu'il tentât, il atteignait un degré d'excellence élevé» (R. Wark, éd., Sir Joshua Reynolds: Discourses on Art, New Haven et London 1975, p.254).
Gainsborough meurt d'un cancer le 2 août 1788 dans sa 62e année, dans sa maison Schomberg House à Pall Mall, Londres. Il est enterré à l'église de Kew à Londres. Une vente à titre posthume de ses tableaux et dessins a eu lieu à la maison Schomberg en 1789. Une rue à Kew, Gainsborough Road, est nommée d'après lui.
Avec Richard Wilson, il est l’un des fondateurs de l’école britannique du paysage du XVIIIe siècle et, avec Joshua Reynolds, il est le portraitiste britannique dominant de la seconde moitié du même siècle. Mais contrairement à Reynolds, il évite les références à l'art de la Renaissance italienne ou à l'Antiquité et montre ses modèles en costume contemporain à la mode.
À ses débuts, dans son Suffolk natal, il s'inspire des paysages hollandais du xviie siècle. Cependant, les coups de pinceau légèrement peints, les formes oscillantes, la lumière répartie en taches irrégulières et la coloration finement réglée caractérisent un changement stylistique en légèreté enjouée. Il peignait plus selon ses observations de la nature qu’en appliquant des règles formelles. Il travaillait rapidement, fusionnant souvent ses portraits avec la scène en arrière-plan, recourant à une palette restreinte.
Son installation à Bath en 1759 s'accompagne d'un changement de style. Alors que l'influence de la manière hollandaise est manifeste dans ses paysages antérieurs, qui observent de près la nature et ordonnent des compositions ordonnées, ceux peints à Bath, puis à Londres, deviennent plus pastoraux et poétiques. C'était probablement une réponse aux goûts sophistiqués de ses nouveaux clients et dû au fait qu'il ait vu des œuvres de Claude Lorrain et de Rubens, dans certaines des collections d’art voisines, telles que celles de Wilton et de Stourhead. Il est influencé par la structure et la poésie de Claude Lorrain (1600-82), considérée à l'époque comme l'un des plus grands maîtres en peinture de paysage. Il fait de fréquentes excursions de dessin dans la campagne environnante. Il aurait construit à cette époque dans son atelier des maquettes en bois composées de charbon, d'argile ou de sable, avec des morceaux de miroir pour les lacs et des branches de brocoli pour représenter les arbres, afin de l’aider construire ses compositions. Ces modèles artificiels, créés par la faible lumière d’une bougie, ont servi de base à ses peintures finies - des compositions de paysages entièrement imaginaires.
Ses œuvres comme Portrait de Mrs Graham, Les Filles du peintre, William Hallett et son épouse Elizabeth, née Stephen, connue sous le nom de Promenade matinale (1785) et Petite paysanne au chien et à la cruche (1785) montrent le caractère unique (l'individualité) de ses sujets.
À Bath, de 1759 à 1774, il développe un style de portrait combinant l'élégance de Van Dyck avec sa propre approche plus informelle. Pour Gainsborough, la ressemblance était «la principale beauté et l'intention du portrait», tandis que Reynolds, au contraire, tenait la «simple ressemblance» sous-estimée et cherchait à intellectualiser ses œuvres en incluant des références à l’Antiquité classique. Si les portraits de Gainsborough peuvent être conçus pour une salle familiale, ceux de Reynolds, pleins de dignité et de réserve, seraient destinés à une grande salle de réception ou à un escalier.
Ses deux filles sont parmi ses sujets de prédilection. Il en a peint au moins cinq doubles et plusieurs portraits individuels à différents âges.
Joshua Reynolds, né le 16 juillet 1723 à Plympton (comté de Devon) et mort le 23 février 1792 à Londres, était un peintre, graveur et essayiste britannique.
Spécialisé dans l'art du portrait, il est le premier président et cofondateur de la Royal Academy. Il est appelé «le prince des portraitistes» tant il s'est consacré à cet art (on lui doit plus de deux mille portraits) qu'il a porté à son sommet.
Selon Pierre Rosenberg (1985), «Reynolds, ambitieux, allie dans ses portraits historiques, l'intellectualisme et le romantisme avec une audace psychologique bien nouvelle, inconnue à cette date en Europe continentale».
Né le 16 juillet 1723 à Plympton dans le Devon, Joshua est le troisième fils du révérend Samuel Reynolds, directeur de la free grammar school de la ville. Son père, réputé curieux de tout et très ouvert, qui avait un frère intendant à Oxford, n'envoya aucun de ses enfants à l'université, sans doute faute de moyens.
Grandi dans un milieu lettré disposant de la belle bibliothèque familiale, le jeune Joshua se passionne pour la littérature et les idées. L'un des penseurs contemporains qui le marqua toute sa vie reste le prêtre Zachariah Mudge (1694–1769) dont la pensée est tout entière modelée par Platon. Sur le plan théorique et artistique, il possédait un exemplaire annoté de l'essai de Jonathan Richardson, Theory of Painting (1715). Il prend connaissance des écrits de Léonard de Vinci, de Charles-Alphonse Du Fresnoy et d'André Félibien.
Humphrey, son frère aîné, lieutenant de vaisseau, meurt noyé en 1741. Robert, son second frère, est quincailler à Exeter. Le père prévoit pour son troisième fils une carrière d'apothicaire. La sœur aînée de Joshua, Mary Palmer (1716–1794), qui admirait ses dessins de jeunesse, semble avoir eu une grande influence sur sa destinée artistique. C'est elle, qui, en 1740, fournit les 60 £, soit une partie des frais d'inscription aux cours du peintre portraitiste Thomas Hudson, et c'est de nouveau elle qui réglera les frais du voyage en Italie, en 1749. On ignore ce qui poussa en fin de compte le révérend Reynolds à céder aux désirs de son fils d'être artiste: toujours est-il qu'en octobre 1740, Joshua, 17 ans, rejoint l'atelier londonien de Thomas Hudson, artiste également originaire du Devon.
Le contrat d'apprentissage est d'une durée de quatre ans: or, Reynolds quitte Hudson durant l'été 1743. Leurs relations demeurant cordiales, on ignore le pourquoi de cette rupture; toutefois, deux témoignages d'époque rapportent l'existence d'une querelle. De retour au pays natal, il est connu comme portraitiste à Plymouth Dock, entre l'automne 1743 et l'été 1744. Vers la fin de cette année, il est de retour à Londres, où il exerce encore en mai 1745, également comme portraitiste. Son père meurt. Il rejoint ses sœurs dans une maison à Plymouth Dock. Ses premiers portraits représentent des personnalités locales, de forme ovale et composés en buste. Considéré comme inaugural, The Eliot Family (collection Eliot), un portrait de groupe traité à la manière d'une conversation piece, doit beaucoup à Van Dyck, mais aussi sans doute à William Hogarth. Quand il était au service de Hudson, il est entré en relation avec le beau-frère de celui-ci, Jonathan Richardson; de même, la bibliothèque et la collection d'œuvres d'art de son maître alimentent la curiosité du jeune peintre. Hudson l'envoya plusieurs fois le représenter dans des ventes aux enchères et au cours de l'une d'elles, il croisa Alexander Pope avec qui il restera en relation épistolaire. En moins d'une dizaine d'années, Reynolds forge son style, s'émancipant de Hudson, s'amourachant des artistes italiens du siècle passé tels Le Guerchin. Il connaît un premier succès public avec le portrait d'un officier de marine habillé d'une grosse fourrure, L' Honorable capitaine John Hamilton (1746, The Abercorn Heirlooms Trust). L'idée de faire le Grand Tour germa sans doute grâce à une rencontre déterminante, un autre officier de la Royal Navy, le Commodore Augustus Keppel.
Fin avril ou début mai 1749, le baron Richard Edgcumbe, un ami de sa famille, le présente au commodore Keppel qui doit entreprendre une mission auprès du bey d'Alger. Le jeune Reynolds embarque à Plymouth sur le navire de Keppel, passe par Lisbonne, Gibraltar, puis Minorque, où il débarque et réside durant le second semestre, tandis que le navire poursuit vers Alger terminer sa mission diplomatique. Le 25 janvier 1750, Reynolds fait voile vers Livourne après avoir exécuté des portraits d'un certain nombre de militaires britanniques en poste aux Baléares. En avril, il s'installe à Rome grâce à l'argent envoyé par ses sœurs, et y reste deux années; de ce séjour, nous sont parvenus deux carnets d'esquisses (British Museum) dans de grandes sanguines d'après des motifs de Raphaël, et des dessins de fresques et sculptures romaines. En avril 1752, après avoir visité Naples, il remonte vers Florence, Bologne, Venise puis arrive à Paris. En octobre, il retrouve son Devon natal. Début 1753, il s'installe définitivement à Londres dans un atelier situé à St Martin's Lane.
Le séjour romain apprend à Reynolds ses limites, le fait douter de lui-même: en anatomie, en géométrie, il prend conscience que les cours de l'Académie lui font défaut, peut-être doit-on voir ici la véritable raison d'entreprendre ce voyage; il s'en plaint à Edgcumbe qui lui conseille de prendre des cours auprès de Pompeo Batoni, le peintre romain le plus en vue, mais, têtu, Reynolds s'y refuse. Dans La Parodie de l'école d'Athènes (1751, Galerie nationale d'Irlande), composition de groupe très hogarthienne qu'il produit alors, on le sent marqué par les caricaturas à la manière de Giuseppe Ghezzi et, s'il cède aux modes, c'est seulement dans le but de gagner de l'argent; de même, sur certains portraits exécutés à Florence, il évite de peindre les mains, et en arrière-plan, les intérieurs ou les extérieurs, la figure se détachant sur des fonds assez improvisés, comme négligés. Il se cherche. Il ne trouve pas vraiment de révélations dans ses contemporains ; le peintre Francesco Zuccarelli, rencontré à Venise, ne le séduit pas. Il se tourne alors vers les siècles passés et cherche à percer les secrets des grands maîtres. L'un des premiers indices de son réveil reste le Portrait de Catherine Moore (été 1752, Kenwood House) exécuté à Paris.
«Les peintres vénitiens donnent plus d'un quart du tableau à la lumière... un autre quart au plus fortes ombres possibles et le reste aux demi-teintes, tandis que dans les ouvrages de Rembrandt par exemple, la masse des bruns est huit fois plus importante que la masse de clairs.»
Edgcumbe, protecteur de Reynolds, l'aide à obtenir des commandes de portraits auprès de l'aristocratie londonienne. Succès aidant, il déménage sur Great Newport Street, un plus grand espace, où les visiteurs peuvent admirer le peintre au travail et de nombreux tableaux, esquisses, miniatures accrochés ici et là. Il reçoit parfois six modèles par jour venant poser une heure chacun. Sa sœur Frances (dite Fanny) l'a rejoint et l'aide à exécuter des miniatures. De cette époque date le Portrait de Giuseppe Marchi (1753, Royal Academy of Arts), un jeune Romain qui était devenu son assistant à Londres: curieusement, ce travail constitue un véritable hommage à Rembrandt. Mais ce sont les premiers portraits en pied qui vont assurer sa notoriété de Reynolds. Les succès des années 1750 le mettent en concurrence avec Hudson, Allan Ramsay, Benjamin Wilson et Jean-Étienne Liotard; il augmente ses prix, demandant 5 guinées pour un portrait en buste en 1752 et 25 cinq ans plus tard, alors que la demande augmente. En 1759, il publie son premier texte sur l'art dans The Idler dirigé par Samuel Johnson.
Il déménage durant l'été 1760 à Leicester Fields, vaste maison campagnarde avec jardin, où il fait donner un bal costumé inaugural avec domestiques en livrées. Selon Samuel Johnson, que Reynolds fréquente alors, il est profondément marqué par le théâtre, la scène, et l'exercice du regard, des expressions qui s'y manifestent: qu'est-ce qui passe auprès du spectateur? comment la peinture de portrait permet alors d'augmenter le pouvoir de l'œil humain? Cet effet «scopique» se retrouve dans les portraits de cette époque. Peu sociable, Johnson y paraît tout de même paré de dentelles de fils d'or, parce qu'on y présente sa tragédie Irène. 1760, année du couronnement de George III, voit aussi Reynolds offrir des œuvres à la Royal Society of Arts qu'il avait rejointe quelque temps plus tôt; cherchant à séduire le nouveau souverain, alors qu'Allan Ramsay se retirait peu à peu du «marché», Reynolds se heurte à Francis Cotes, favori de la reine. En 1762, il prend connaissance des tableaux de Thomas Gainsborough, un peintre plus bohème et moins ambitieux, et qu'il va progressivement admirer justement pour son obstination et sa palette, puis compose Garrick entre la Tragédie et la Comédie.
En 1764, il fonde avec Johnson «The Club» où les rejoindront Oliver Goldsmith, Edmund Burke, Giuseppe Baretti, Henry Thrale, David Garrick et Angelica Kauffmann; de fait, c'est l'entourage du peintre, et tout ce monde se réunit souvent dans la maison de Leicester Fields. En 1766 il est membre de la Société des Dilettanti.
Fatigué, travaillant sans cesse sept jours sur sept, il tombe gravement malade et commence à craindre de devenir sourd. Cette même année, Carle Van Loo lui rend visite; l'influence du cosmopolitisme français est alors sensible chez Reynolds.
En septembre-octobre 1768, il visite pour la deuxième fois Paris et rend visite à François Boucher en compagnie de William Burke, frère d'Edmund, son protecteur; il visite le château de Versailles puis la manufacture des Gobelins et de Sèvres.
Le 14 décembre il est élu à l'unanimité président d'une nouvelle institution placée sous l'égide de George III, la Royal Academy of Arts. L'année suivante, il y prononce en janvier son premier Discourses on Art et inaugure la première exposition. Reynolds entreprend de peindre Vénus réprimandant Cupidon (exposé en 1771, Kenwood House), visiblement influencé par Boucher. Il est décoré chevalier en 1769 et ses quinze Discours sur la peinture, prononcés à la Royal Academy en 1769 et 1790 demeurent la contribution anglaise la plus convaincante et la plus émouvante à la théorie artistique occidentale inspirée de la Renaissance italienne.
En août-septembre 1771, il effectue son dernier voyage à Paris, en relation avec l'exposition de la collection Crozat; les tableaux, négociés par Grimm et Diderot, iront en définitive en Russie, mais de cette époque date sans doute l'intérêt de Catherine II pour Reynolds, grâce à l'amitié d'Étienne Maurice Falconet qu'il a rencontré quelques années plus tôt (il avait pris son fils, Pierre-Étienne, en apprentissage). Il visite le Salon parisien.
En 1775 il est élu membre de l'Académie de Florence et en 1778, ses sept premiers Discours sont publiés.
Il subit deux accidents vasculaires cérébraux en 1779 et en 1782, mais il continue à voyager aux Pays-Bas en 1781 et 1785. À la mort de Ramsey, en 1784, il est nommé Premier Peintre du Roi, malgré l'antipathie personnelle de George III. Sa myopie croissante à la fin des années 1780 entraîne une diminution de sa production. Il expose pour la dernière fois à l'Académie Royale en 1790.
Selon son amie la romancière Frances Burney, vers la fin de sa vie, Reynolds est frappé de surdité et utilise un cornet acoustique; elle ajoute qu'il possédait «une disposition de caractère qui mettait tout le monde à l'aise dans sa société», ce que confirment Samuel Johnson, Edmund Burke ou William Makepeace Thackeray.
Après avoir perdu l'usage de l'œil gauche en 1789, il meurt le 23 février 1792 à Londres à Leicester Fields (actuellement Leicester Square). Il est enterré dans la cathédrale Saint-Paul.
Sa prospérité lui a permis de réaliser une grande collection de tableaux.
Très demandé à partir de la fin des années 1750, Reynolds met en place une structure en atelier, chez lui, au sein duquel, hiérarchisées, se trouvent différentes sortes d'assistants, femmes et hommes, plus que des élèves à proprement parler, et à qui il transmet moins ses idéaux que ses techniques: par l'incroyable masse de portraits produits, du fait aussi qu'il était réputé pour tenir ses délais et conserver toujours une bonne humeur, on sait qu'il faisait faire par ses aides certains arrière-plans de ses compositions, en tous les cas le glacis final, voire des copies de plus petites dimensions de certains originaux (lesquels, une fois achevés, puis exposés, partaient chez le commanditaire); en tous les cas il fait produire des copies de ses originaux et des portraits en miniatures, qui permettaient de gagner de quoi payer l'ordinaire d'une structure collective certainement difficile à gérer et où sa sœur Frances joua un rôle d'intendance très important. Il est toujours l'auteur de l'esquisse initiale, et n'hésite pas à recouvrir des pans entiers de certains motifs qu'il estime non satisfaisants; il travailla sa palette, parfois avec des résultats douteux, les mélanges se dégradant avec le temps (il est obsédé par le secret du rendu des lumières chez certains peintres anciens), ce dont il était conscient. Cet atelier est surtout un lieu de rencontres, de fêtes, de discussions, d'échanges. Peintres et penseurs, politiques et hommes d'affaires s'y croisent comme dans un club ou un salon, à l'image de ce qui se produit dans la France des Lumières.
S'il enseigne, c'est sur un plan théorique, dans le cadre de la Royal Academy et face à des étudiants qui y étaient inscrits gratuitement, à partir de 1769 (discours inauguraux, conférences), mais rarement sous la forme de cours de formation pratique. En revanche, sur le plan de la gravure, il développe et supervise, toujours dans son atelier, la traduction de tout son œuvre peint sous la forme d'eaux fortes et fait appel à des dizaines d'aquafortistes dont il contrôle le travail; il assure aussi l'impression et la distribution des estampes, et du même coup, sa notoriété gagne les classes bourgeoises. Cette façon de procéder, de contrôler toute la chaîne de production, héritée de William Hogarth, le rapproche des premiers maîtres de la Renaissance (Andrea Mantegna, Michel Ange) dont il était très épris: d'ailleurs, son dernier Discourse on Art exhorte les étudiants à retrouver the path of Michelangelo. Incidemment, c'est John Ruskin, des années plus tard, qui prit le relais de cette quête des origines. Déroutant, Reynolds est à la fois un conservateur et un innovateur : c'est donc un moderne au sens où, très intuitif, il retrouve et synthétise les forces créatrices du passé qu'il expérimente afin de les réinjecter dans ses créations. Alors que le marché de l'art londonien s'impose vers 1780-1790, on peut voir Reynolds comme un relais, un médiateur, et son influence en matière de formation du goût, sur les artistes du XIXe siècle et les amateurs d'art en général, est considérable.
Parmi les peintres qui travaillèrent aux côtés de Reynolds, on peut citer Pierre-Étienne Falconet (1766), James Barry (1771), Joseph Mallord William Turner (1789-1792).
Joshua Reynolds compose de nombreux autoportraits: celui exécuté à l'âge 17 ans (collection particulière); puis l’Autoportrait à la main en visière (fin des années 1740), le seul où l'artiste se représente peignant (National Portrait Gallery); celui des années 1745-1749 (Walter O. Evans Collection of African American Art); celui de 1774-1775 dit «à la manière de Rembrandt» (Florence, musée des Offices) qui inaugure une série où l'artiste pose en tenue rouge d'académicien (une variation de 1780 est à la Royal Academy); l’Autoportrait en homme sourd (1775, Tate Britain); et enfin les portraits tardifs, dont celui où il porte des lunettes et arbore une moustache (vers 1788, Dulwich Picture Gallery). Sa lèvre supérieure présente une boursouflure, conséquence d'une chute de cheval au début de son adolescence.
Dans ses Leçons de ténèbres, l'auteur italien Patrizia Runfola imagine une scène de la vie du peintre dans la nouvelle «On meurt même en Arcadie».
Basile De Loose
Basile De Loose (17 décembre 1809 - 24 octobre 1885) était un peintre belge.
Il est né le 17 décembre 1809 à Zele, en Flandre orientale, dans le Premier Empire français, de Johannes Josephus de Loose, dont le père était également peintre. Douze tableaux de son père sont accrochés dans l'église de Zele, où se trouve également un tableau de Basile De Loose (Le chemin de croix). Il a été formé à Anvers et, en 1835, il était actif à Paris. De Loose a été formé par son père et a également été l'élève de Mattheus Ignatius van Bree.
Il meurt à Bruxelles le 24 octobre 1885.
George Romney
George Romney était un peintre anglais. Il est né à Dalton-in-Furness dans le Lancashire (aujourd'hui dans le comté de Cumbria) le 26 décembre 1734 et mort à Kendal le 15 novembre 1802.
En 1755, il arrive à Kendal chez son père ébéniste et apprend la peinture avec Christopher Steele (1733-1767), peintre portraitiste itinérant.
En 1757 il commence à se faire connaître comme portraitiste mais il tombe malade. En 1762, il est marié avec deux enfants. Il les abandonne et part pour Londres où il connaît son premier succès avec Mort de Général Wolfe, qui remporte le prix de la Société Royale des Arts.
Il peint très vite, cela se voit dans ses œuvres et leur donne un mouvement très enlevé, malgré quelques maladresses au début.
En 1764, il arrive à Paris et visite le Louvre et découvre François Boucher et Greuze. Poussé par Horace Vernet qu'il rencontre, il part pour l'Italie de 1773 à 1775. Il y découvre le néoclassicisme, décisif pour son art.
De retour à Londres en 1775, il installe son atelier au 32 Cavendish Square. Pendant quinze ans, Sir Joshua Reynolds, le peintre officiel de la "gentry " le considéra comme un rival. Ce dernier, académicien, n'aimait pas Romney, d'ailleurs boudé par l'académie. Mais George Romney eut sa revanche car il fut le portraitiste le plus recherché d'Europe à partir de 1776.
Son atelier fut vite le salon des rendez-vous à la mode et le duc de Richmond s'y rendait parfois avec des membres du Parlement.
En 1802, à 68 ans, malade et oublié de tous, il meurt dans le décor de son enfance.
Son style s'affirme à son arrivée à Londres en 1762. C'est là qu'il mit au point la fluidité et la hardiesse que l'on retrouve dans ses meilleures œuvres. Lorsqu'il manque d'inspiration ses portraits revêtent un air de routine, mais si le modèle est une ravissante jeune femme, un officier éblouissant ou un enfant aux joues roses, il leur insuffle une aisance et une vigueur rarement présentes chez ses contemporains1. En 1782, Emma Hart, la future Lady Hamilton présentée par George Gréville, le frère de Lord Warwick, deviendra son modèle pendant plus de 10 ans. Il peignit près de deux mille portraits. dont une cinquantaine d'Emma dans les costumes les plus divers, Cassandre, Circé... et plus de cinq mille dessins et lavis, représentations de sorcières dans de mythiques forêts. Son geste rapide s'accélère au fil des dessins successifs et séduit les amateurs de romantisme.