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Frans Verhas


Frans Verhas ou François Louis Verhas, né le 29 septembre 1827 à Termonde et mort le 17 novembre 1897 à Schaerbeek est un peintre belge, connu pour ses portraits et scènes de genre de femmes et d'enfants dans des maisons bourgeoises luxueuses. Ses compositions de salons intérieurs sont caractérisées par leur abondance et l'affichage d'une large gamme de textures, comme les tapisseries, les satins, les fourrures, les marbres et les métaux. Frans Verhas peignit également des animaux, des peintures d'histoire et des natures mortes.

Frans (François Louis) Verhas naît à Termonde en 1827. Il est le fils d'Emmanuel François Verhas, peintre et de Jeanne Marie Van Keer. Son père est depuis 1820 et pendant vingt ans professeur à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Frans reçoit sa première formation artistique de son père en compagnie de son frère cadet Jan (ou Jan Frans). Son frère devient un artiste très réussi et acclamé.

Verhas étudie d'abord à l'Académie des beaux-arts dans sa ville natale Termonde, puis à l'Académie royale des beaux arts d'Anvers. L'un de ses professeurs à l'Académie d'Anvers est Nicaise de Keyser, un peintre d'histoire et de portraits, et l'une des principales figures du romantisme belge. Verhas s'établit à Schaerbeek en 18676.

À la fin des années 1870 et dans les années 1880, Frans Verhas travaille pendant diverses périodes à Paris. Il est un ami de l'auteur français Arsène Houssaye, pour qui il réalise des fresques décoratives dans sa résidence de l'avenue de Friedland à Paris7. Le programme décoratif se compose de pastiches des maîtres flamands et vénitiens6.

Frans Verhas meurt le 17 novembre 1897 à Schaerbeek.

Frans Verhas est connu pour ses portraits de femmes et ses scènes de genre situées dans des maisons bourgeoises luxueuses. Il peint également des animaux, quelques peintures d'histoire et des natures mortes. Il crée quelques fresques représentant des thèmes historiques au cours de ses séjours à Paris dans les années 1870 et 1880.

Les principaux sujets et le style de sa peinture sont influencés par le peintre belge Alfred Stevens, qui avait fait sa carrière comme peintre des femmes élégantes de Paris. Lui et son frère Jan Verhas sont connus pour leurs peintures de petites scènes de famille représentant le joyeux brouhaha des filles et des garçons avec leur peaux nacrées et expressions faciales contrôlées. D'autres artistes belges, également disciples d'Alfred Stevens, comprennent Gustave Léonard de Jonghe et Charles Baugniet. Comme Frans Verhas, ils évoquent la vision de la femme parée et la peignent dans sa coquetterie et sa séduction, comme une idole adulée.

Les compositions de Verhas traitent avec une extrême précision les intérieurs luxueux, qui sont enrichis par des satins, des gobelins, des peaux d'animaux et des marbres encadrant les crinolines élégantes portées par les femmes. Verhas est particulièrement habile dans le rendu de la texture des différents matériaux précieux.

Verhas reçoit également diverses commissions afin de réaliser des peintures religieuses pour les églises de sa ville natale et des peintures historiques pour l'hôtel de ville de Termonde. Ses peintures d'histoire traitent leurs sujets avec un puissant réalisme.



Hans Andersen Brendekilde


Hans Andersen Brendekilde (7 avril 1857 - 30 mars 1942) était un peintre danois.

Brendekilde a grandi à Braendekilde, un petit village proche d'Odense, sur l'île de Funen. Il était un parent éloigné de Hans Christian Andersen, le célèbre auteur de contes de fées, et comme lui, il a eu une enfance très pauvre. Les pères de l'un et l'autre étaient sabotiers. À l'âge de 4 ans, Brendekilde quitta ses parents et vécut avec ses grands-parents jusqu'à l'âge de 10 ans, où il gagna sa vie comme berger, en étant logé et nourri. À l'école, un professeur découvre son aptitude à sculpter des animaux en bois et, de 1871 à 1874, il entre en apprentissage chez Wilhelm Hansen, sculpteur sur bois et tailleur de pierre, à Odense. En 1877, il reçoit une formation de peintre en fleurs auprès de O.A. Hermansen et, la même année, il est admis à l'Académie royale danoise des beaux-arts de Copenhague. Ses professeurs étaient les sculpteurs Jens Adolf Jerichau et Harald Conradsen (1817-1905). À l'académie, il se fait de nombreux amis qui resteront fidèles jusqu'à la fin de leur vie. En 1881, il quitte l'académie avec distinction. Bien qu'ayant reçu une formation de sculpteur, il se lance immédiatement dans la peinture. Brendekilde et L.A. Ring sont les premiers peintres danois à avoir grandi parmi les pauvres de la campagne et à avoir dépeint les véritables conditions de vie dans le Danemark rural entre 1880 et 1920. Ce sont des peintres socialistes réalistes de plein air, qui représentent des gens pauvres travaillant dans les champs ou dans leurs maisons, et qui montrent les aspects tragiques de la vie. En ce sens, ils appartiennent à ce que l'on appelle la « percée moderne » ou plutôt la « percée populaire ». Les auteurs Henrik Pontoppidan (prix Nobel de littérature 1917) et Jens Peter Jacobsen sont, entre autres, des représentants de la percée moderne au Danemark. Martin Andersen Nexø, l'ami de Brendekilde, représente la percée populaire en littérature.

L'influence de Brendekilde était grande non seulement sur la société, mais aussi sur ses nombreux amis peintres et potiers. Parmi les peintres, c'est surtout L.A. Ring qui a eu de l'influence. Au cours de leurs années de jeunesse et de pauvreté, ils ont partagé leur chambre et leur atelier à Copenhague pendant certaines périodes. Ils peignaient des thèmes similaires, portaient tous deux le nom de famille Andersen et étaient donc souvent confondus l'un avec l'autre, si bien qu'en 1884, ils changèrent leurs noms de famille Andersen pour les noms de leurs villages natals, Brendekilde et Ring. Brendekilde était toujours de bonne humeur, s'attachait à peindre la vie des petits villages et était en outre une ardente socialiste. Ring était d'un tempérament plus dépressif et Brendekilde l'a encouragé à continuer à peindre et à participer à des expositions. Brendekilde a également présenté Ring à Lars Ebbesen, qui possédait une ferme « Petersminde » à « Raagelund », près d'Odense. En 1883, Ring vivait dans une extrême pauvreté à Copenhague, mais la rencontre avec Lars Ebbesen lui a permis de vivre et de peindre sans se soucier du coût du loyer et de la nourriture pendant de longues périodes. Brendekilde et Ring sont restés amis toute leur vie avec le propriétaire de la ferme Ebbesen Plusieurs des peintures de Brendekilde sont devenues très célèbres et ont remporté des médailles, par exemple lors des expositions universelles de Paris en 1889, de Chicago en 1893 et lors de la « Jahresausstellung » im Glaspalast à Munich en 1891. Il a également inspiré des peintres comme ses amis Julius Paulsen, Peder Mønsted, Hans Smidth, Paul Fischer, Søren Lund [da] et H. P. Carlsen.

Brendekilde est le premier peintre à avoir introduit le mouvement de l'art et de l'artisanat au Danemark lorsqu'à partir de 1884 environ, il a conçu et réalisé des cadres intégrés autour de ses peintures, les cadres faisant partie des peintures et de leur histoire. Certains cadres étaient symboliques, d'autres plus ornementaux.

Nombre de ses peintures sont manifestement liées à celles d'Anna et Michael Ancher, de P.S. Krøyer et des peintres suédois Carl Larsson et Anders Zorn. Tous ces peintres ont présenté leurs œuvres aux expositions internationales de Copenhague en 1888, de Paris en 1889, de Munich en 1891 et de Chicago en 1893.

Brendekilde a illustré certains romans d'Henrik Pontoppidan. Pontoppidan a utilisé Brendekilde comme modèle pour le peintre Jørgen Hallager - un socialiste et un héros - dans son célèbre roman Nattevagt (La Garde de nuit ; 1894). Henrik Pontoppidan a immédiatement compris que Worn Out était un tableau encourageant la révolution. La raison en est que la femme n'a pas de larmes dans ses yeux grands ouverts, qu'elle porte un pull-over rouge des plus inhabituels et que ses cheveux rouges symbolisent le sang et le cri d'un avenir meilleur. Dans ce roman, Henrik Pontoppidan a interprété le mort de Worn Out comme un martyr. Brendekilde a également illustré le livre Nissen (1889) de Vilhelm Bergsøe. Il est considéré comme le premier artiste travaillant le verre au Danemark, réalisant des décorations et des formes pour la verrerie de Funen à Odense de 1901 à 1904. Il est également le premier artiste à travailler pour la célèbre poterie de Herman A. Kähler de 1885 à 1907. Il a présenté plusieurs amis à Kähler et ils ont continué à travailler à la poterie pendant des années. Parmi eux, Carl Ove Julian Lund (1857-1936), qui a apporté d'importantes contributions au domaine de la céramique. Lund et Brendekilde ont également présenté leur ami commun, Karl Hansen Reistrup (1863-1929), qui est devenu le plus important et le plus productif de tous les potiers célèbres. L'introduction de L.A. Ring, qui a épousé Sigrid, la fille de Kähler, n'était pas essentielle à la production de céramiques, mais très importante pour la famille et son histoire, qu'il a dépeinte à de nombreuses occasions.

En plus d'être un peintre réaliste social, Brendekilde a également peint des portraits. En outre, il est l'un des rares peintres impressionnistes du Danemark. Plus tard dans sa vie, il est devenu de plus en plus sensible aux aspects idylliques de la vie à la campagne, en peignant des gens, des enfants et des fleurs. Il a construit une grande maison à Jyllinge et a cultivé plus de 3 000 espèces de fleurs dans son célèbre jardin, qui rappelle à bien des égards le jardin de Claude Monet à Giverny.

Brendekilde est mort le 30 mars 1942 à Jyllinge.

Au 21e siècle, Brendekilde a fait l'objet d'études intensives dans le système scolaire danois et a notamment inspiré des peintres néo-réalistes comme Søren Hagen, Ulrik Møller, Søren Martinsen et Allan Otte. Leurs peintures dépeignent les aspects problématiques de l'agriculture et de la vie rurale d'aujourd'hui. Les peintures de Brendekilde sont discutées et reproduites dans plusieurs ouvrages importants sur l'histoire de la culture danoise. Ses peintures de fleurs et d'animaux figurent parmi les meilleurs tableaux illustrant la corrélation matérielle et spirituelle entre la végétation, les animaux et les Danois. Il est considéré comme un remarquable peintre d'enfants.

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William Bouguereau


William Bouguereau, né le 30 novembre 1825 à La Rochelle où il est mort le 19 août 1905, est un peintre français.

Il est un des représentants majeurs de la peinture académique française de la fin du XIXe siècle.

Adolphe Williams Bouguereau est le fils d'un négociant en vins de Bordeaux. Sa famille, de confession catholique, a des origines anglaises.

Il apprend le dessin à l'école municipale de dessins et de peintures de Bordeaux. En 1846, il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de François Édouard Picot, sur la recommandation de J. P. Allaux. Il remporte le second prix de Rome, ex æquo avec Gustave Boulanger, pour sa peinture Saint Pierre après sa délivrance de prison vient retrouver les fidèles chez Marie (1848).

Il remporte le premier prix de Rome en 1850 avec Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe.

En 1866, le marchand de tableaux Paul Durand-Ruel s'occupe de sa carrière et permet à l'artiste de vendre plusieurs toiles à des clients privés. Il a ainsi énormément de succès auprès d'acheteurs américains, au point qu'en 1878, lors de la première rétrospective de sa peinture pour l'Exposition universelle à Paris, l'État ne peut rassembler que douze œuvres, le reste de sa production étant localisée aux États-Unis. Il passe aussi un contrat avec la maison d'édition Goupil pour la commercialisation de reproductions en gravure de ses œuvres. En 1876, il devient membre de l'Académie des beaux-arts.

En 1866, il se marie avec son modèle, Marie-Nelly Monchablon, avec qui il vit déjà depuis plusieurs années et que l'on peut retrouver sur nombre de ses tableaux depuis les années 18564. Le couple a déjà trois enfants, nés avant leur mariage : Henriette née en 1857, Georges William né en 1859, et Jeanne née en 1861 et qui meurt à l'âge de cinq ans. Deux autres enfants naissent après leur mariage : Paul en 1868 et William Maurice en 1876. Ce dernier meurt huit mois après sa naissance, suivi de près par sa mère, qui s'éteint en 1877. Ils étaient tous deux atteints par la tuberculose et leur mort éprouve durablement Bouguereau.

En 1885, il est élu président de la Fondation Taylor, fonction qu'il occupera jusqu'à la fin de sa vie. La même année, il obtient la médaille d'honneur au Salon.

Professeur en 1888 à l'École des beaux-arts de Paris et à l’Académie Julian, ses peintures de genre, réalistes ou sur des thèmes mythologiques, sont exposées annuellement au Salon pendant toute la durée de sa carrière. Il travaille aussi à de grands travaux de décoration, notamment pour l'hôtel de François Bartholoni, et peint aussi le plafond du Grand Théâtre de Bordeaux.

En 1896, Bouguereau épouse en deuxièmes noces une de ses élèves, la peintre Elizabeth Jane Gardner. Le peintre use de son influence pour permettre l'accès des femmes à beaucoup d'institutions artistiques en France.

L'appartement d'Elizabeth Jane Gardner se trouve dans la même rue que la famille de William Bouguereau, au no 75 rue Notre-Dame des Champs. Peu de temps après la mort de Nelly Monchablon, Bouguereau souhaite épouser Elizabeth Gardner, une élève qu'il connaît depuis dix ans, mais sa mère s'y oppose ainsi que sa fille. Elizabeth Gardner fait jurer à Bouguereau qu'il ne se remarierait pas du vivant de celle-ci. Ils se fiancent en 1879. Après la mort de sa mère et après dix-neuf ans de fiançailles, ils se marient à Paris en juin 1896. Ils passent leurs étés à La Rochelle8 et resteront ensemble jusqu'à la mort de celui-ci.

Son fils, Georges William, âgé de 15 ans, en villégiature à Écouen, meurt chez Guillaume Seignac le 19 juillet 1875. Son autre fils Paul meurt en 1900.

William Bouguereau meurt le 19 août 1905 à La Rochelle en son hôtel particulier, ne laissant comme descendance que sa fille aînée, Henriette, mariée en 1880 à un M. Vincens et morte en 1953. Le peintre est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse (12e division), au côté de sa première épouse.

Son thème de prédilection est la représentation du corps féminin. Avec Alexandre Cabanel, Jules Lefebvre et Jean-Léon Gérôme, il est associé au genre du nu académique. Sa Naissance de Vénus (1879, Paris, musée d'Orsay) est emblématique d'une peinture sensuelle profondément influencée par les Vénus d'Ingres. C'est avec ce genre qu'il connaît le plus de succès mais rencontre aussi le plus de critiques. À cause de la texture lisse et minutieuse de sa peinture, Joris-Karl Huysmans dit à son encontre: «Ce n'est même plus de la porcelaine, c'est du léché flasque ; c’est je ne sais quoi, quelque chose comme de la chair molle de poulpe». Le peintre impressionniste Edgar Degas invente le verbe «bouguereauter» pour désigner ironiquement l'action de fondre et de lisser le rendu pictural de cette manière.

Après le deuil qu'il subit en 1877, il se tourne davantage vers la peinture religieuse et délaisse peu à peu les thèmes en rapport avec l'Antiquité de ses débuts.

Il représente également de nombreuses fois des portraits d'enfants à partir de 1870. Il peint sa fille Henriette et son fils Paul dans le tableau La Sœur aînée en 1869. Lorsqu'il se trouve à La Rochelle à partir de 1893, il prend pour modèles récurrents trois fillettes habitant près de La Rochelle: Yvonne et ses sœurs Jeanne et Marguerite. On retrouve Yvonne dans un grand nombre de mises en scènes intimistes ou champêtres, la plupart vendus aux amateurs américains dont Le Livre de prix, devenu invisible depuis 1916, qui réapparaît dans une vente chez Sotheby's à New York en 2019, où il atteint le prix de 1275000 dollars, confirmant le regain d'intérêt pour les œuvres de Bouguereau.

Déconsidéré en Europe peu après sa mort et jusque vers la fin du XXe siècle, son œuvre y est redécouverte tardivement. De son vivant, les toiles de Bouguereau sont très recherchées par les collectionneurs américains qui les achètent à des prix élevés, de sorte qu'une grande partie de son œuvre a quitté la France.
Dante et Virgile (1850), Paris, musée d'Orsay.

Dans le contexte du XXe siècle, où l'influence du modernisme grandit en histoire de l'art pour en devenir finalement le courant officiel, l'art académique se trouve discrédité et dévalué, sévèrement critiqué par une pensée moderniste favorable à l'art d'avant-garde et mis à l'index. Les artistes académiques comme Bouguereau connaissent alors une dévaluation très significative. Pendant des décennies, le nom du peintre a même fréquemment disparu des encyclopédies généralistes et des enseignements artistiques ou est simplement mentionné comme celui d'un exemple à ne pas suivre, objet de moqueries - souvent appuyées sur des citations de Zola ou de Huysmans - et entaché par des rumeurs diffamantes. On reproche au peintre sa participation aux jurys des salons officiels de peinture du XIXe siècle, qui se sont majoritairement opposés à l'admission des œuvres relevant des mouvements modernes de la peinture (Cézanne surnommait le Salon: «le Salon de Bouguereau»). Il a néanmoins influencé des peintres comme Fritz Zuber-Bühler.

À partir des années 1950, le surréaliste Salvador Dalí manifeste son admiration pour l'art de Bouguereau, qu'il oppose à Pablo Picasso, et contribue à sa redécouverte. Dans Les Cocus du vieil art moderne, volontiers adepte d'une rhétorique paradoxale, Dali écrit: «Picasso, qui a peur de tout, fabriquait du laid par peur de Bouguereau. Mais, lui, à la différence des autres, en fabriquait exprès, cocufiant ainsi ces critiques dithyrambiques qui prétendaient retrouver la beauté».

Depuis l'exposition rétrospective de ses œuvres organisée au Petit Palais à Paris en 1984, la réputation de Bouguereau s'est progressivement améliorée, sur fond de controverse entre partisans et opposants au retour en grâce de la peinture académique. Ainsi, à l'ouverture du musée d'Orsay à Paris en 1986, l'exposition d'œuvres académiques est sévèrement critiquée par une majorité de critiques d'art. En 2001, Fred Ross, président du Art Renewal Center qui promeut la réhabilitation de Bouguereau, fustige ce qu'il estime être une «propagande» du modernisme ayant conduit, selon lui, au «système de pensée le plus oppressif et restrictif de toute l'histoire de l'art». Il édite un catalogue raisonné de l'œuvre peint de Bouguereau rédigé par Damien Bartoli.

En 2006-2007 a lieu au Philbrook Museum of Art de Tulsa une exposition consacrée au peintre et à ses élèves américains. La cote élevée de ses peintures témoigne du regain d'intérêt des collectionneurs d'art pour son œuvre et du goût du public pour ses peintures dans les musées.

En 2019, le Milwaukee Art Museum à Milwaukee a organisé une exposition de plus de quarante tableaux de Bouguereau, intitulée Bouguereau & America. Cette exposition doit ensuite se déplacer à Memphis au Memphis Brooks Museum of Art, puis à San Diego au San Diego Museum of Art.

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Charles Joshua Chaplin


Charles Joshua Chaplin (8 juin 1825 - 30 janvier 1891) est un peintre et graveur français qui a peint des paysages et des portraits. Il a utilisé des techniques telles que le pastel, la lithographie, l'aquarelle, la craie, la peinture à l'huile et la gravure. Il est surtout connu pour ses portraits élégants de jeunes femmes.

Charles Joshua Chaplin est né le 8 juin 1825 aux Andelys, Eure, France. Sa mère, Olympia Adelle Moisy, était française, tandis que son père, John Chaplin, était un courtier en art originaire d'Angleterre. Charles Chaplin a passé toute sa vie en France, dont il a été naturalisé en 1886. Il étudie à l'École des Beaux-Arts de Paris à partir de 1840 et prend des cours particuliers dans l'atelier de Michel Martin Drolling, qui compte parmi ses apprentis Paul Baudry, Jules Breton et Jean-Jacques Henner. Plus tard, il enseigne également à l'École des Beaux-Arts.

En 1845, il participe au Salon de Paris, l'exposition officielle de l'Académie des Beaux-Arts, en tant que portraitiste et paysagiste avec le tableau Portrait de la mère de l'artiste. Dans son atelier, Chaplin donnait des cours d'art spécialement destinés aux femmes, dont Marie Joséphine Nicolas. L'artiste américaine Mary Cassatt, l'artiste française Louise Abbéma et l'artiste anglaise Louise Jopling comptent parmi les élèves de Chaplin. Son fils Arthur Chaplin était également peintre. Chaplin est mort le 30 janvier 1891, à l'âge de 65 ans, à Paris, en homme riche. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Chaplin fait ses débuts au Salon avec des portraits, mais il peint également des paysages, en particulier la campagne auvergnate. Ses premières œuvres, de 1848 à 1851, sont peintes d'une manière caractérisée par un intérêt pour le réalisme, un style établi dans la Seconde République française, qui avait pour devise Liberté, égalité, fraternité, et qui a été gouvernée pendant trois ans par le gouvernement républicain de la France, de la révolution de 1848 jusqu'au coup d'État de 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte. Le réalisme est un mouvement artistique qui a vu le jour en France dans les années 1850, après la révolution de 1848. À partir de la fin du XVIIIe siècle, le romantisme a dominé l'art et la littérature français, mais il a été rejeté par les réalistes, qui se sont révoltés contre l'étalage des émotions du mouvement romantique, cherchant à dépeindre des individus et des situations contemporains réels et caractéristiques avec vérité et précision[6].

Chaplin peint de nombreuses œuvres à ses débuts, notamment des études florales qui sont exposées au Salon de las Flores. Plus tard, à la fin des années 1850, il abandonne le naturalisme, son premier style, pour une technique plus gracieuse, élégante et souple qui lui a valu une certaine notoriété en France à l'époque où il était portraitiste ; il adopte alors le style idyllique, voluptueux et à la mode de l'éminent peintre français François Boucher (1703-1770).

Il adopte également la tradition des grands portraitistes anglais. Il a développé son propre style de peinture tout en s'inspirant des peintres britanniques Joshua Reynolds et Thomas Gainsborough. Il gravait les œuvres de l'artiste hollandais Pieter Paul Rubens et s'est inspiré de son travail.

Progressivement, les couleurs boueuses utilisées par Chaplin se transforment en blanc, gris et rose, représentant ses modèles avec un teint opalescent et nacré en appliquant une palette subtile de tons chair rosés et de gris clairs. Après avoir peint des portraits et s'être essayé à la peinture ornementale, Chaplin se lance dans la peinture de genre dans les années 1850. Ses sujets de prédilection sont la grâce féminine de la vie quotidienne d'une jeune femme. Il représente les femmes dans plusieurs poses: au repos, en train de faire leur toilette, en train de chanter et en train de lire. Il les saisit avec légèreté et insouciance et accentue les éléments décoratifs de la composition.

L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III et admiratrice du « style Pompadour », tombe rapidement sous le charme des œuvres néo-rococo du peintre. Chaplin fait partie des artistes de cour préférés de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. En 1859, lorsque son portrait d'Aurore est interdit par les juges du Salon parce qu'il est « trop érotiquement suggestif », Napoléon III prend la défense de Chaplin et annule la décision de disqualification[8]. Il est également apprécié en tant que décorateur d'intérieur et est chargé de remodeler le décor des chambres de l'impératrice Eugénie.

Ses portraits sensuels de femmes et de jeunes filles, souvent avec des modèles posés de manière érotique dans des environnements flous et portant fréquemment des vêtements transparents, attirent l'intérêt de la haute société et de l'aristocratie de Paris pendant la Troisième République française (1870-1940), ce qui garantit son succès et sa richesse. Il fut l'un des peintres les plus populaires de son époque, mais son œuvre est aujourd'hui presque inconnue, bien qu'elle soit exposée dans de nombreux grands musées à travers le monde.

Il a utilisé son style rococo pour ses scènes mythologiques et ses scènes de genre. Ses tableaux de genre constituent une part importante de son œuvre. En 1861, il travaille comme peintre décorateur. Chaplin peint les portes et plusieurs panneaux de verre au-dessus des portes du salon des Fleurs du palais des Tuileries. Le palais est ravagé par un incendie en 1871 et ses ruines sont rapidement démolies. Il entreprend également des travaux de décoration dans le salon de l'Hémicycle du palais de l'Élysée.

En tant que membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Chaplin exposait ses peintures au Salon de Paris, lieu d'exposition officiel des œuvres des membres. Il commence à exposer ses peintures au Salon des artistes français en 1845 et y est représenté chaque année de manière habituelle. Ces expositions font de lui l'un des portraitistes les plus célèbres de France. À partir de 1847, ses œuvres sont exposées régulièrement à la Royal Academy de Londres.

De son vivant, il est salué pour ses talents artistiques par l'attribution de plusieurs médailles: une médaille de troisième classe en 1851, une médaille de deuxième classe l'année suivante et une médaille d'honneur en 1865. Il est déclaré Chevalier de la Légion d'Honneur en 1879, également connu sous le nom d'Ordre national de la Légion d'Honneur. Chaplin est élevé au rang d'Officier en 1881.

Le talent artistique de Chaplin est admiré par des écrivains, des peintres et des critiques renommés tels qu'Arsène Houssaye, Émile Zola et Théophile Gautier. Édouard Manet estimait que Chaplin connaissait «le sourire de la femme». Ce sont ses portraits de jeunes femmes qui lui ont valu un succès particulier.

Ses œuvres sont visibles dans les musées français de Bordeaux, Bayonne, Bourges, Mulhouse, Paris, Reims, Rouen, Saintes (Charente-Maritime) et au Cabinet d'art graphique du musée du Louvre. À l'étranger, ses œuvres se trouvent au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, au Metropolitan Museum of Art, aux Harvard Art Museums dans le Massachusetts et au Indianapolis Museum of Art dans l'Indiana. Chaplin possède plusieurs tableaux dans une collection publique au Royaume-Uni, au Bowes Museum.

L'une des peintures de Chaplin a été vendue aux enchères à Paris le 5 juin 1922. Décrite par le commissaire-priseur comme une peinture de paysage de Charles Chaplin, elle a atteint un prix étonnamment élevé pour un artiste considéré comme «tombé dans l'oubli». La plupart des enchérisseurs ont cru à tort qu'il s'agissait d'une œuvre d'art de l'humoriste et acteur Charlie Chaplin et pensaient acquérir une trouvaille remarquable, comme l'a rapporté le New York Times: «On peut imaginer la déception de l'acheteur final lorsqu'il a découvert que le tableau était l'œuvre d'un artiste presque oublié».



Jules Bastien-Lepage


Jules Bastien, dit Jules Bastien-Lepage, né le 1er novembre 1848 à Damvillers et mort le 10 décembre 1884 à Paris, est un peintre et graveur naturaliste français.

Fils de Claude Bastien et de Catherine Adèle Lepage, Jules Bastien-Lepage naît à Damvillers, près de Verdun, dans un milieu modeste et humble de propriétaires terriens et de paysans. Il suit des études secondaires à Verdun au lycée Buvignier et, muni de son baccalauréat ès-sciences après une scolarité sans relief particulier, où il manifesta une timide vocation artistique, il arrive à Paris en 1867. Il entre à l'administration générale des Postes en tant que surnuméraire, ce qui lui laisse le temps de travailler le dessin. La situation n'est cependant pas glorieuse. À la même époque, il tente le concours de l'École des beaux-arts de Paris. Il ne sera pas reçu mais pourra fréquenter les cours en tant qu'aspirant. L'année suivante, il est admis dans l'atelier d'Alexandre Cabanel où il s'entraîne à dessiner. Le 20 octobre 1868, il est enfin reçu premier au concours et entre aux Beaux-Arts dans la section peinture ainsi que son ami Raphaël Collin. Commencent alors de nombreuses démarches pour l'allocation de bourses et aides financières diverses. Il débute au Salon de 1870 avec un portrait qui ne fut pas remarqué.

En 1873, il expose Au printemps et, en 1874, Mon Grand-père, tous deux particulièrement appréciés par les critiques. Il obtient une médaille de troisième classe pour le portrait de son grand-père au Salon de 18743. En 1875, l'Annonciation aux bergers lui permet d'être deuxième au grand prix de Rome. Il va hésiter entre deux directions : les thèmes traditionnels et ses goûts pour les scènes de la vie paysanne. Peintre de la vie rurale, il aime travailler près des paysans, les suivre dans leurs occupations quotidiennes. Viendront: Saison d'octobre, Le Père Jacques, L'Amour au village, Le Faucheur aiguisant sa faux, etc.

Pendant la décennie suivante, il exerce une grande influence sur les jeunes peintres, en France, dans toute l'Europe et en Amérique du Nord.

Dans le parc des Rainettes à Damvillers, alors vaste verger, il souhaite créer un atelier de plein air. Il y reçoit des personnalités, telles que le frère du roi de Serbie ou l'écrivain André Theuriet. Parallèlement, il fait une carrière de grand portraitiste par un travail qui rappelle la facture du réalisme flamand dans ses dimensions modestes et sa technique précise. Ce sont les portraits du prince de Galles, d'Albert Wolff, de Madame Godillot, de Juliette Drouet, de Sarah Bernhardt, etc.

Marie Bashkirtseff lui voue une admiration profonde. Il ne travaille guère plus de dix ans et, pourtant, il laisse une œuvre originale et innovante. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie… Il compte notamment parmi ses élèves Elena Samokich-Soudkovskaïa.

Jules Bastien-Lepage meurt le 10 décembre 18844 dans son atelier de la rue Legendre, dans le 17e arrondissement de Paris5, d'une tumeur cancéreuse placée entre l'abdomen et l'épigastre. Après sa mort, c'est son frère Émile qui donna au jardin des Rainettes son aspect de parc.

Le musée Jules Bastien-Lepage de Montmédy (Meuse) est consacré à son œuvre.

Jules Bastien-Lepage est un des principaux représentants du naturalisme en peinture.

Une analyse du tableau de Bastien-Lepage par le critique Paul Mantz permet de mieux comprendre la complexité des réactions de l'époque devant ces images de moments de repos après des travaux pénibles : «Cette paysanne est un monument de sincérité, un type dont on se souviendra toujours. Elle est très hâlée par le soleil, elle est laide <…> Elle reprendra son dur travail, elle rentrera dans les fatalités de la vie réelle. Mais pendant cette rude journée, l'âme aura eu son entracte. De tous les tableaux du Salon, y compris les tableaux religieux, la composition de Bastien-Lepage est celle qui contient le plus de pensée».

«On prétend parfois», écrivent Patricia Carles et Béatrice Desgranges, «que Zola a «lâché » les impressionnistes, qu'il n'aurait pas compris, pour se tourner vers des peintres comme Bastien-Lepage, dont il reconnaît les talents de portraitiste dès 1876 et qui fut son ami.» Une lecture attentive des textes montre qu'il n'en est rien. Fidèle à sa méthode critique, qui constate et analyse les évolutions objectives de l'histoire de l'art plus qu'elle ne définit des règles, Zola montre comment Bastien-Lepage, formé par Cabanel, a inconsciemment subi l'influence «de la formule impressionniste» dont il consacre le triomphe en l'affadissant, en la mettant «adroitement » à la portée du public. Mais le succès de Bastien-Lepage milite contre le peintre aux yeux de Zola : les vraies personnalités sont toujours en butte à l'hostilité de «la foule». «Tous les créateurs ont rencontré au début de leur carrière une forte résistance, c'est une règle absolue, qui n'admet pas d'exception; mais lui on l'applaudit, mauvais signe...».

«Je me suis mis à faire ce que je voyais, tâchant d'oublier ce qu'on m'avait appris.» Jules Bastien-Lepage



Hugo Fredrik Salmson


Hugo Fredrik Salmson (7 juillet 1843 - 1er août 1894) était un peintre suédois, connu pour ses personnages et ses scènes de genre.

Salmson est né à Stockholm, en Suède. Il est le fils de Fredrik Ludvig Salmson, grossiste, et de sa femme Maria Perlberg. Il a d'abord étudié le commerce, mais a rapidement opté pour une carrière artistique. En 1862, il commence ses études à l'Académie royale suédoise des beaux-arts, où il est formé par Johan Christoffer Boklund. Son tableau de Sten Sture le Jeune rencontrant Gustav Trolle dans la cathédrale d'Uppsala (1867) lui vaut une médaille royale et une bourse de voyage.

En 1868, il se rend à Paris, via Düsseldorf. Les classes de Léon Bonnat et d'Alexandre Cabanel n'ayant pas de places vacantes, il prend des cours particuliers auprès de Pierre-Charles Comte.

Il fait ses débuts au Salon de 1870 avec une scène de genre représentant un chalet en Dalécarlie, intitulée Révélation. Pendant la guerre franco-prussienne, il vit et travaille à Bruxelles. Il conserve un atelier à Paris jusqu'au début des années 1880 et se rend souvent en Picardie. À partir de 1883, Salmson passe généralement les étés à Dalby en Scanie.

À partir de 1883, Salmson passe généralement les étés à Dalby en Scanie[1].

À son retour en Suède, il devient membre de l'Académie royale et donne des cours au prince Eugen, mais rejoint plus tard un groupe opposé aux méthodes d'enseignement de l'Académie (Opponenterna). Outre le Salon de Paris, il participe à plusieurs expositions de l'Académie à Stockholm (1886-1888), à l'Exposition universelle de 1878, à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, à l'Exposition nordique de 1888 à Copenhague, à l'exposition Forers au palais de Charlottenborg (1879), à l'Exposition d'art de Göteborg (1881), ainsi qu'aux expositions de l'Association suédoise des artistes (Konstnärsförbundet) à Stockholm et à Göteborg en (1886).

Au cours de ses dernières années, Salmson a surtout peint des portraits à l'huile ou au pastel. Il est souvent reclus, ne communique pas et souffre de dépression. Il meurt en 1894 lors d'un séjour dans un hôtel de Lund.

Salmson est représenté au Nationalmuseum de Stockholm, au Gothenburg Art Museum, au Malmö Art Museum, au Prince Eugens Waldemarsudde, à l'université de Lund, au musée de Picardie, au musée d'Orsay, au musée des Beaux-Arts de Nantes, au Bergen City Museum et à la Corcoran Gallery of Art de Washington.



Ludwig Knaus


Ludwig Knaus (5 octobre 1829 - 7 décembre 1910) était un peintre de genre allemand de la jeune école de Düsseldorf.

Il est né à Wiesbaden et a étudié de 1845 à 1852 avec Sohn et Schadow à Düsseldorf. Ses premières œuvres, comme Les joueurs de la galerie de Düsseldorf, sont dans la lignée de cette école, avec des couleurs sombres et lourdes. Il remédie à cette lacune en étudiant à Paris, où il se rend en 1852 et s'inscrit comme élève de Thomas Couture. En 1853, son Matin d'après la Kermesse reçoit la deuxième médaille d'or du Salon et fait de lui un peintre célèbre. À l'exception d'une année d'études en Italie, il reste à Paris jusqu'en 1860.

Ses principales œuvres de cette période sont Les Noces d'or, Le Baptême et La Promenade, achetée pour le Luxembourg. De 1861 à 1866, il exerce à Berlin, produisant des œuvres telles que Boys Playing Cards, Looking for a Bride (musée de Wiesbaden) et His Highness on His Travels. Les huit années suivantes ont vu la production de la plupart de ses meilleures œuvres, notamment La fête des enfants (Galerie de la Nation, Berlin), Dans la grande détresse et Le prince du village. De 1874 à 1883, il est professeur à l'Académie royale prussienne de Berlin, où il résidera jusqu'à sa mort.
Jeune fille dans un champ (1857)

Parmi les œuvres les plus importantes de sa dernière période figurent La Sainte Famille et Le Chemin de la Ruine : La Sainte Famille et Le Chemin de la ruine, tous deux peints en 1876 et aujourd'hui conservés au Metropolitan Museum of Art, New York ; Derrière le rideau (1880), Galerie de Dresde ; Le Bébé de chiffon (1880) et Une fête de village (1881), tous deux dans la collection Vanderbilt, Metropolitan Museum, New York ; et Un duel. Au cours de sa dernière période, Knaus a également peint une série d'« Idylles », avec des nus dans un style plutôt classique, dont un exemple important se trouve au musée de Wiesbaden.

Les exemples les plus célèbres de ses portraits, qui sont des portraits de genre, sont ceux du scientifique Helmholtz et de l'historien Mommsen, tous deux conservés à la Galerie nationale de Berlin. Parmi ses nombreuses distinctions, citons la grande médaille d'or de l'exposition de Berlin de 1861 et la grande médaille d'honneur de l'exposition de Paris de 1867. Un grand nombre de ses œuvres sont représentées au musée de Wiesbaden.

Il était membre des académies de Berlin, de Munich et de nombreuses autres académies ; officier de la Légion d'honneur et chevalier de l'ordre prussien pour le mérite. Son œuvre la plus célèbre est probablement Fille dans un champ (1857). Les gravures de ses œuvres étaient particulièrement populaires parmi la paysannerie allemande.



Alfred Augustus Glendening


Alfred Augustus Glendening (1840-1910) était un paysagiste victorien né à Londres. Il a commencé sa vie d'adulte en tant qu'employé des chemins de fer. Peu d'informations existent pour expliquer quand et où il a reçu son intérêt et sa formation artistiques, mais en 1864, il a exposé sa première œuvre à la Royal Society of British Artists (Société royale des artistes britanniques), Morning on Grasmere Lake (Matin sur le lac Grasmere).

À partir de ce moment-là, il expose fréquemment à la Société, ainsi qu'à la Royal Academy (RA), où il expose sa première œuvre, A Cornfield - Kent, en 1865. Parmi ses autres œuvres importantes, citons Summer Evening (RA - 1867), The Thames at Hampton (RA - 1873), Sunbury (RA - 1877), Belaugh on the Bure, Norfolk (RA - 1889) et In the Meadows, Youngsbury (RA - 1900). Le paysage anglais était sa spécialité, avec des vues de la Tamise et des scènes au Pays de Galles et en Écosse. Ces œuvres présentent souvent de petits personnages au bord de la rivière ou des cygnes sur l'eau. La lumière vient de l'extérieur du tableau, filtre à travers un magnifique ciel bleu et blanc et projette des ombres douces dans l'eau. Ses paysages sont remplis de subtiles nuances de couleurs et l'eau traverse souvent la toile et disparaît au détour d'un virage à l'arrière-plan.



Frederick Daniel Hard


Frederick Daniel Hardy (13 février 1827 - 1er avril 1911) était un peintre de genre anglais, membre de la colonie d'artistes de Cranbrook.

Il est né à Windsor dans le Berkshire, troisième des huit enfants de George Hardy (1795-1877) et de son épouse Sarah (1803-1872). George Hardy était corniste dans l'orchestre privé des maisons royales de George IV, de la reine Adélaïde et de la reine Victoria. Le père de Frederick était également un artiste amateur, qui a reçu l'enseignement de James Duffield Harding et d'Edmund Bristow. Les ancêtres de F.D. Hardy sont originaires de Horsforth dans le Yorkshire; Gathorne Gathorne-Hardy, premier comte de Cranbrook, est son petit-cousin.

Frederick s'inscrit à la Royal Academy of Music, Hanover Square, à l'âge de dix-sept ans. Il étudie pendant environ trois ans, mais abandonne finalement la musique pour devenir artiste comme son frère aîné George Hardy (1822-1909).

Hardy devient rapidement un habile peintre d'intérieurs de cottages, mais il ne cesse d'améliorer sa peinture de personnages tout au long des années 1850. Christopher Wood, auteur d'un ouvrage sur l'art victorien, a commenté l'une des premières peintures de Hardy, Cottage Fireside (1850): «Certaines de ses premières œuvres de ce type sont magnifiquement observées et sans sentimentalisme, sans les enfants habituels, les animaux domestiques et autres accessoires familiers des peintres d'idylles de cottage. La vieille cuisine... est décrite avec autant de froideur qu'une cuisine hollandaise du XVIIe siècle réalisée par Ostade ou Brekelenkamp».

En 1851, Hardy voit ses deux premiers tableaux acceptés pour une exposition à la Royal Academy Le 11 mars 1852, il épouse Rebecca Sophia Dorofield (1827-1906). Ils vivent à Snell's Wood, près d'Amersham dans le Buckinghamshire, à trois miles de la ferme des parents de Rebecca. Leur premier enfant y est né en mars 1853. En juillet 1853, ils déménagent au 2 Waterloo Place à Cranbrook, dans le Kent, maison qu'Hardy conservera toute sa vie.

Dans les années 1850, la peinture de Hardy est influencée par les œuvres d'artistes hollandais du XVIIe siècle, tels que Pieter de Hooch et Nicolaes Maes, et par les peintures de son ami Thomas Webster. Tout au long de la décennie, Hardy intègre progressivement quelques personnages dans ses tableaux d'intérieur. En 1859, il peint son premier tableau, The Foreign Guest (L'invité étranger), qui présente une narration impliquant un groupe plus important de personnes et qui est similaire à la plupart de ses meilleures œuvres des années 1860.

Au cours des années 1860, Hardy peint les tableaux pour lesquels il est le plus connu, en particulier des tableaux représentant des activités d'enfants, tels que Les volontaires (1860), Le chagrin précoce (1861), Le balai (1862), Les jeunes photographes (1862), Le docteur (1863), Le toit qui fuit (1865), L'artiste désemparé (1866) et L'anniversaire de bébé (1867) Hardy peint au moins dix versions du balai, l'un de ses tableaux les plus populaires.

Certaines de ses peintures des années 1870 sont plus critiques à l'égard de la société victorienne. Looking for Father (1873) représente une jeune fille pieds nus cherchant son père à travers le panneau vitré de la porte d'un débit de boissons. After the Party (1875) représente une servante épuisée qui s'est endormie, assise sur une chaise, après avoir servi lors d'une fête. Et La robe de mariée (1875) représente un groupe de couturières qui ont dû travailler toute la nuit pour terminer leur ouvrage.

Hardy a exposé quatre-vingt-treize tableaux à la Royal Academy de 1851 à 1898. Les prix de vente de ses tableaux sont à leur apogée dans les années 1870; en 1877, A Quartette Party (1872) et A Wedding Breakfast (1871) sont vendus chacun pour 798 livres sterling chez Christie's. À partir du milieu des années 1870, les Hardy possèdent une maison à Londres, au 17 Brunswick Gardens à Kensington, ainsi que leur maison à Cranbrook. Les œuvres de F.D. Hardy se trouvent dans de nombreuses collections publiques, notamment à la Wolverhampton Art Gallery, qui possède dix-neuf de ses tableaux.

Environ quatre ans après l'installation de Hardy à Cranbrook, son ami Thomas Webster, parent de la mère de Hardy, vient s'y installer. Pour leurs ateliers, Hardy et Webster louent une maison du XVIe siècle dans la High Street ; l'atelier de Hardy se trouve dans la pièce du rez-de-chaussée et celui de Webster dans la pièce du haut. Plusieurs autres artistes, amis de Webster et Hardy, ainsi que George, le frère aîné de Frederick, s'installent à Cranbrook ou viennent fréquemment de Londres ; ils sont connus sous le nom de «Cranbrook Colony».

Les artistes de Cranbrook et leurs familles se retrouvent souvent pour des dîners, des thés et des fêtes. Hardy participe à de nombreuses activités à Cranbrook : il est officier dans le 37th Kent Rifle Volunteer Corps, gardien d'église, membre du comité de la Literary Association, membre du Cricket Club et participe à des soirées musicales dans la ville.

Frederick et Rebecca Hardy ont eu quatre fils et une fille. Leur fils aîné, Frederick (1853-1937), fréquente les écoles de la Royal Academy et devient artiste, sous le nom de « Dorofield Hardy ». Leur quatrième fils, Edwin George (1859-1896), devient architecte après avoir étudié à la Royal Academy Schools, où il remporte une médaille d'or pour le design en architecture et une bourse de voyage pour des études en Italie. Le père de Frederick, George Hardy, vient vivre avec lui en 1873. George Hardy meurt à Cranbrook en 1877.



Johann Baptist Reiter


Johann Baptist Reiter (28 mai 1813, Linz - 10 janvier 1890, Vienne) était un peintre autrichien de portrait et de genre de la période Biedermeier.

Son père était maître charpentier. Il passe trois ans en tant qu'apprenti dans l'entreprise de son père, où il peint des meubles, des enseignes et des croix. Encouragé par le lithographe et marchand d'art Josef Hafner, il s'inscrit à l'Académie des beaux-arts de Vienne. Il y suit notamment les cours de Leopold Kupelwieser et de Thomas Ender. Après 1830, il gagne essentiellement sa vie en tant que peintre sur porcelaine.

Probablement grâce à une recommandation de Kupelweiser, il obtient une bourse du Landstand de Haute-Autriche qui lui permet de poursuivre ses études de 1834 à 1837. Pendant cette période, il expose également et remporte le Lampi-Preis pour le dessin de modèle en 1836. Il se marie en 1839. À l'origine, il dessine des scènes de genre et des scènes historiques, mais il décide de passer au portrait et devient rapidement si populaire qu'il peut acheter une grande maison à Vienne avec une voiture à quatre chevaux et un Maure comme serviteur.

Pendant la révolution de 1848, il se rangea du côté des révolutionnaires. En 1850, sa femme le quitte, probablement à cause des problèmes que cela lui cause. À partir de cette date et jusqu'en 1870, il participe régulièrement aux expositions de nombreuses sociétés artistiques autrichiennes.

On ne sait pas s'il a divorcé ou si sa première femme est décédée, mais il s'est remarié en 1866. L'extravagance de sa nouvelle épouse le contraint finalement à accepter plus de commandes qu'il ne peut en traiter et à se tourner vers la réalisation de copies des maîtres anciens. Elle meurt en 1889, et lui l'année suivante. Il est enterré au Zentralfriedhof.

En 2013, une grande rétrospective a été organisée conjointement par le Schlossmuseum Linz et le Nordico Stadtmuseum. Elle comprenait plus de 170 œuvres provenant des musées de Vienne et de Budapest et de collections privées.



Carlton Alfred Smith


Carlton Alfred Smith est né à Camden Town, Londres, le 27 août 1853, fils d'un graveur sur acier. Il fait ses études en France, puis à la Slade School of Fine Art, où il obtient des médailles d'or et d'argent. Il travaille d'abord comme lithographe avant de se tourner vers la peinture. Il expose principalement à la Royal Society of British Artists (dont il est élu membre en 1879), au Royal Institute of Painters in Water Colours (RI 1889) et au Royal Institute of Oil Painters (ROI 1890), ainsi qu'à la Royal Academy of Arts.

En 1891, Smith est marié à Martha (née King), peintre de la côte, et ils vivent au 72 Park Road, Hampstead, avec leurs deux jeunes filles. Dix ans plus tard, en 1901, ils déménagent dans le Surrey et vivent à Vine Cottage, Witley Crossways, Witley. En 1911, ils déménagent à nouveau et vivent au 31 Fairfax Road, Chiswick, leurs filles ayant grandi et quitté la maison.

Smith a passé les années 1916 à 1923 en Inde, période pendant laquelle il a réalisé à la fois des portraits et des scènes fascinantes de la vie de la rue.

Carlton Alfred Smith est décédé à Londres le 3 décembre 1946.

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Joseph Clark


Joseph Clark (4 juillet 1834 - 4 juillet 1926) était un peintre à l'huile anglais, bien connu à l'époque victorienne pour ses scènes domestiques, notamment d'enfants.

Né en 1834 à Cerne Abbas, dans le Dorset, Clark est, dès l'âge de onze ans, pensionnaire de l'école de William Barnes à Dorchester et, selon une étude de l'école, «a exploité la formation de Barnes peut-être avec plus de succès que n'importe quel autre élève».

En 1851, le père de Clark est décédé et il vit au 13, Long Street, Cerne Abbas, avec sa mère, veuve et drapière à la retraite, et ses deux sœurs aînées célibataires, Mary et Emma. Il suit ensuite une formation à l'école d'art de J. M. Leigh et devient très tôt un artiste à succès, exposant à la Royal Academy entre 1857 et 1904. Victorian Painters le résume comme un «peintre de genre domestique de nature tendre et touchante, généralement des enfants et quelques sujets bibliques» Il est élu membre de l'Institut des peintres à l'huile[1], dont le nombre de membres est limité à cent. [Certains de ses tableaux sont nommés dans le dialecte du Dorset, dans lequel son maître d'école William Barnes écrivait des poèmes: « Jeanes Wedden Day in Mornen », qui est aussi le titre d'un poème de Barnes, en est un exemple.

En 1868, à Winchester, Clark épouse Annie Jones, une fille de John Jones, de Winchester, avec qui il aura un fils et trois filles. Il est également l'oncle d'un autre artiste, Joseph Benwell Clark.

Clark meurt au 95 Hereson Road, Ramsgate, Kent, le 4 juillet 1926, le jour de son 92e anniversaire.

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Henry George Todd


Henry George Todd est né le 20 janvier 1847 au 27 St John's Street, Bury St Edmund's. Il est le fils de George Todd, artiste décorateur, et de son épouse Sophia née Spencer (9 Mary 1818-janvier 1893), qui se sont mariés le 8 avril 1845 à l'église St Mary, Bury St Edmund's.

Henry a fréquenté l'école de Bury St Edmund's, son père était artiste et grainetier, et le jeune George a été son apprenti et a été formé à la décoration et à l'écriture d'enseignes. À l'âge de 18 ans, Henry s'inscrit dans une école d'art et ses progrès l'amènent à étudier à l'école de South Kensington, aujourd'hui le Royal College of Art. Après avoir travaillé dans l'entreprise de décoration et de dorure de son père à Bury St Edmund's, Henry et son père George exposent leurs œuvres dans la boutique Todd's St Andrew's Street North. Vers l'âge de 27 ans, Henry arrive à Ipswich et entre au service d'Alfred Stearn & Son, l'entreprise de décoration la plus importante de la ville à l'époque. Il travaille dans le domaine du design, de la décoration et de la dorure, et reçoit des commandes de commerçants locaux pour leurs devantures, que beaucoup considèrent comme des œuvres d'art. Bien qu'Henry travaille à plein temps, il trouve toujours le temps de peindre ses natures mortes et ses paysages du Suffolk. En 1871, il est artiste et loge chez Mary Schulen, fabricant de poteries, au 1 Rope Walk, à Ipswich. L'année suivante, il épouse Ellen Lucy Quinton (1851-1923), âgée de 21 ans et originaire d'Ipswich. En 1881, il est «artiste des fruits et des paysages» et vit au 14 Waterloo Road, à Ipswich, avec sa femme Ellen, âgée de 29 ans, et leurs enfants, Ada Ellen, née en 1874, George William, en 1875, Eva Spencer, en 1876, et Arthur John, en 1880. Leur fille Kate Sophia, âgée de 16 mois, est décédée au 16 Woodhouse Street en novembre 1882.

Artiste particulièrement célèbre pour ses natures mortes et sa capacité à peindre des raisins, il est membre du Ipswich Fine Art Club 1885-1897 et expose depuis le 14 Waterloo Road, Ipswich, en 1883, trois œuvres : «Stone Lodge Lane», «To Beach Farm» et «Stone Lodge Lane from the Fields»; il expose fréquemment, ses huiles « Still Life, Edmund's Fine Art Society en 1880 trois natures mortes de fruits et en 1882 «Gainsborough's Lane» et en 1889 à l'exposition d'art de Woodbridge à l'Assembly Room, Bull Hotel, Woodbridge il a exposé plusieurs huiles. Il a également exposé une peinture à la Royal Academy, ainsi qu'à la Suffolk Street Gallery de la Royal Society of British Artists, et à la Dudley Gallery 1885-1898 du 46 Croft Street, Ipswich. Henry George Todd meurt à Croft Street, Ipswich, le 30 juin 1898, à l'âge de 51 ans. Il est enterré au cimetière d'Ipswich cinq jours plus tard. Il a signé ses œuvres «H. G. Todd».

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Évariste Carpentier


Évariste Carpentier, né en 1845 à Kuurne et mort en 1922 à Liège, est un peintre belge de scènes historiques, scènes de genre et paysages animés. Au fil des années, sa peinture évolue de l'art académique, à ses débuts, vers l'impressionnisme. Il est, avec Émile Claus, l'un des premiers représentants du luminisme en Belgique.

Issu d’une famille de modestes cultivateurs de Kuurne, Évariste Carpentier suit, dès 1861, des cours à l’Académie des beaux-arts de Courtrai sous la direction d'Henri De Pratere. Il y obtient plusieurs distinctions.

En 1864, il est admis à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers et y suit l'enseignement de Nicaise de Keyser (1864-1868). Élève brillant du cours de peinture « d'après nature », il se voit attribuer le prix d’excellence en 1865, ce qui lui permet, l’année suivante, de bénéficier d’un atelier privé au sein même de l’Académie.

En 1872, Carpentier se fixe dans la métropole anversoise en y installant son propre atelier. Il y peint beaucoup d'œuvres de commande qui ne témoignent pas encore de sa personnalité d'artiste. Il commence ainsi sa carrière en abordant des sujets religieux, des thèmes liés à l'Antiquité et des scènes s’inspirant des maîtres flamands du XVIIe siècle, mais c'est véritablement dans le domaine de la peinture d’histoire qu’il se fait surtout apprécier. Le tableau Les premières nouvelles du désastre de la Grande Russie exposé au Cercle artistique d'Anvers en 1872, obtiendra d'ailleurs un grand succès.

Répondant toujours au goût académique de l'époque, il aime peindre les animaux de la ferme et plus généralement les charmes de la vie champêtre.

C'est au cours de cette période qu'Évariste Carpentier se lie d'amitié avec ses jeunes condisciples de l'académie parmi lesquels on trouve notamment Émile Claus, Théodore Verstraete, Frans Hens et Jan Van Beers ; les amis se rencontrent souvent aux expositions organisées par le Cercle artistique d'Anvers. À ce sujet, Émile Claus occupera, de 1874 à 1877, un coin de l'atelier d’Évariste Carpentier.

En 1876, une ancienne blessure au genou, occasionnée dans sa prime jeunesse, entraîne de graves complications le menaçant même d'amputation. Les douleurs l'empêchent de travailler. Il quitte alors Anvers pour rejoindre son village natal où sa sœur lui prodigue, pendant trois ans, soins et traitements.

Sur les conseils de son médecin, Carpentier quitte Kuurne, en 1879, pour le Midi de la France dans le but d'accélérer sa convalescence. L'année suivante, sur le chemin du retour, il s'arrête à Paris où il retrouve son ami Jan Van Beers. Celui-ci le persuade de s'installer dans la capitale française et de partager son atelier avec lui. Carpentier se met alors à peindre avec réalisme le milieu feutré de la bourgeoisie parisienne.

En 1881, il peut enfin se débarrasser définitivement de ses béquilles et s'établit au 71 du boulevard de Clichy. Il poursuit sa passion pour la peinture d’histoire. Les scènes de l'époque de la Révolution française et les épisodes de l'Insurrection vendéenne sont ses principales sources d'inspiration. L'artiste, ayant toujours eu une prédilection pour les épisodes dramatiques, y affine son art de la composition en cherchant à rendre davantage le caractère pathétique de faits historiques mineurs, comme ceux que l’on peut voir dans Chouans en déroute (1883) ou dans Madame Roland à la prison Sainte-Pélagie (1886). Ses toiles lui valent un franc succès auprès du public et les commandes s'enchaînent.

Cette réussite constitue cependant un frein à sa découverte de la peinture de «plein air». À cet égard, l'année 1884 marque un tournant décisif dans sa carrière. Carpentier se dégage des conventions de l'académisme et trouve enfin sa véritable voie. En effet, c'est en découvrant l'œuvre de Jules Bastien-Lepage qu'il s'initie au pleinairisme et se tourne vers la nature par le biais du mouvement réaliste. Il séjourne alors durant deux saisons principalement à Saint-Pierre-lès-Nemours près de la forêt de Fontainebleau mais aussi au Tréport et à Saint-Malo.

À son retour en Belgique en 1886 (il abandonnera définitivement son atelier parisien en 1892), Carpentier assiste à la promotion de l'impressionnisme lors de manifestations bruxelloises du Groupe des XX. Durant son long séjour en France, il rencontre déjà les impressionnistes mais est davantage marqué par le naturalisme de Jules Bastien-Lepage et de Jules Breton. Toujours est-il que, depuis ses débuts de peintre de plein air, sa palette s'éclaircit nettement et sa touche, dans une pâte parfois épaisse, devient progressivement plus souple.

Installé en Belgique, Carpentier continue cependant à voyager. De 1886 à 1896, il sillonne les campagnes, belges mais aussi françaises, à la recherche de nouveaux paysages. Il se rend fréquemment en Campine limbourgeoise à Genk avec ses amis, les paysagistes Franz Courtens et Joseph Coosemans, dans le Midi, mais aussi en Bretagne, région qu'il affectionne tout particulièrement.

En 1888, Carpentier épouse Jeanne Smaelen ; le mariage est célébré à Verviers. De cette union naîtront cinq enfants.

En 1890, le jeune couple s'installe dans le Brabant belge, à Overijse, où Carpentier peint La Laveuse de navets, une œuvre clé qui valut à l'artiste une deuxième médaille à Paris et qui fut acquise par le musée d'Art moderne de Liège.

En 1892, Carpentier déménage à nouveau pour s'établir à La Hulpe dans le Brabant wallon. C'est précisément à cette période que l'artiste s'épanouit et qu'il recherche maintenant la vérité de la nature selon des voies impressionnistes parallèles à celles de son ami Émile Claus. Il se tourne vers des tonalités délicates et une touche atmosphérique. Cette fois-ci, Carpentier prend résolument la voie de la modernité en devenant l'un des plus actifs propagateurs du luminisme.

Georges Simenon dira de lui:

Carpentier fut un impressionniste en ce sens que ses toiles font un trou dans le mur où on les append, fenêtres ouvertes sur la saine vie ensoleillée. Cependant, il serait vain de vouloir lui assigner sa place dans une quelconque classification, il a touché à tous les genres. Il est de ceux qui échappent aux étiquettes parce que leur inspiration est diverse comme la vie elle-même.

En janvier 1897, Carpentier présente sa candidature au poste de professeur de peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Liège, devenu vacant à la suite de la mort d’Émile Delperée. La candidature de Carpentier est sérieuse. Son handicap : c’est de ne pas être Liégeois. Ceci va susciter de nombreuses polémiques. Néanmoins, fin juin 1897, après de vaines réactions wallonnes, Carpentier, alors âgé de 51 ans, est finalement nommé professeur de peinture à ladite académie et s'établit à Liège, rue Mont Saint-Martin.

Succédant à Prosper Drion, il assure les fonctions de directeur de l’académie de 1904 à 1910 tout en poursuivant l’enseignement8. En dépit des querelles causées par sa promotion et qui l'ont profondément blessé, Carpentier remplit sa tâche avec le même dévouement. À partir de 1905, il va vivre rue Hors-Château, toujours à Liège.

En venant s'installer comme professeur dans la Cité ardente, Carpentier détermine un tournant décisif dans l'évolution de la peinture liégeoise. Il libère la peinture de la grisaille et des conventions de l’art académique en installant l’esthétique impressionniste.

En vingt-et-un ans d’enseignement, nombreux ont été les disciples qui côtoyèrent le maître. Tous ne suivirent pas la manière de Carpentier. Parmi les plus connus et ceux qui ont subi significativement l’influence de leur maître, on trouve notamment Armand Jamar, Ludovic Janssen, Albert Lemaître et José Wolff. D’autres artistes liégeois sont passés par sa classe comme Fernand Steven, Robert Crommelynck, Adrien Dupagne, Marcel Caron, Jean Donnay ou bien encore Auguste Mambour. Par ailleurs, il prodigue des conseils à des peintres qui ne fréquentèrent pas sa classe tels que Xavier Wurth. Le peintre de l’Ardenne, Richard Heintz, bénéficiera également de ses encouragements.

À partir de 1906, Carpentier passe ses vacances d’été à Vieuxville dans la maison dite de « l'Abbé de Stavelot ».

Évariste Carpentier prend sa retraite en octobre 1919. Il meurt à Liège le 12 septembre 1922, à la suite d'une longue maladie.

Carpentier aura connu de son vivant un large succès. Au cours de sa carrière, il récolte de multiples récompenses et prix dans les expositions internationales d’Europe et des États-Unis (Chicago, Philadelphie…) dont les médailles d’or à Anvers, Munich, Berlin avec Soleil d’été (1896), Paris, Amsterdam, Barcelone, Nice. Oubliée peu après sa mort, son œuvre fut redécouverte tardivement vers la fin du XXe siècle. C’est maintenant que l’on se rend compte pleinement de l’importance de cet artiste non seulement en tant que professeur à l’Académie de Liège, où il donne le départ d’une nouvelle manière de peindre dans la Cité ardente, mais aussi pour l’ensemble de son œuvre qui constitue un chaînon essentiel dans l’épanouissement de la peinture belge moderne.

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Léon Tanzi


Léon Tanzi né à Paris le 24 mai 1846 et mort à Blida (Algérie) en 1913 est un peintre et illustrateur français.

Élève à l'Académie Julian à Paris de William Bouguereau (1825-1905), Jules Lefebvre (1834-1912) et Benjamin-Constant (1845-1902), Léon Tanzi travaille dans le Tarn et débute au Salon en 1877 avec des scènes de genre de style orientaliste, des paysages et portraits. Ses sujets féminins relèvent du symbolisme.

Adrien Max le décrit comme étant un peintre sec et moustachu comme Don Quichotte, gymnasiarque hors-ligne et vélocipédiste primé, il était l'ami de Jules Léotard (1838-1870), l'inventeur du trapèze volant, du peintre Jules Garipuy (1817-1893) et de Marius Cazeneuve (1839-1913), illustre magicien qui en 1886 parvint à subjuguer la reine Ranavalo III.

L'écrivain Maurice Bouchor (1855-1929), frère d'un de ses élèves, lui rend hommage vers 1880 dans ces vers de mirliton:

Tête Brute délicieuse, ô vrai peintre Tanzouille
Toi dont le seul bonheur est de brosser sans fin,
De durcir les biceps, de manger à la faim,
Et de suivre, le soir, quelque svelte grenouille.

Il décora de panneaux muraux l’abbaye de Thélème, cabaret au 1, place Pigalle à Paris avec son ami Henri Pille (1844-1897) en représentant Gargantua ripaillant, ou encore à cheval sur les tours de Notre-Dame. Il fit également le portrait d'Alexis Bouvier, le maître des lieux, tableau exposé dans le premier vestibule. Le mobilier était de style gothique, les peintures dont rien ne subsiste représentaient des scènes érotiques et des ripailles moyenâgeuse.

Il demeure à Paris rue Monsieur le Prince, puis au 18, passage de l'Élysée des Beaux-Arts, enfin au 2, rue Tourlaque.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1901.

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