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Georges Laugée


Georges Paul François Laurent Laugée est un peintre français né le 19 décembre 1853 à Montivilliers (Seine-Maritime) et mort le 5 décembre 1937 à Boullarre (Oise).

Il fut l'élève de son père Désiré François Laugée et était ami de Jean-François Millet.

Georges Laugée est le cadet des trois enfants nés du mariage, le 14 mai 1850, du peintre Désiré François Laugée (1823-1896) et de Célestine Marie Malézieux (1825-1909), ses aînées étant Marie Éléonore Françoise (1851-1937) qui épousera en 1876 le peintre Julien Dupré (1851-1910), et Laurence (1852-1941) qui épousera en 1881 son cousin Jules Malézieux (1851-1906).

Georges Laugée est initié à la peinture dans l'atelier paternel que fréquentent Philibert Léon Couturier et Julien Dupré. En 1870, il entre avec ce dernier à l'École des beaux-arts de Paris dans les ateliers d'Isidore Pils et d'Henri Lehmann. Il débute au Salon de 1877 à Paris.

Fréquentant la région de Saint-Quentin et du village de Nauroy (Aisne) où les Malézieux ont leurs racines familiales - ce sont trois mariages qui unissent alors les Laugée et les Malézieux - et où, «en disciple attardé du Romantisme qui accorde à ses modèles une grande noblesse d'allure», il s'attache à la peinture naturaliste de la vie paysanne aux champs, Georges Laugée épouse Évangéline Jermina Fallet (1858-1958) dans le rite protestant, le 19 février 1887 à Saint-Quentin. Le 22 janvier 1888 naît leur fille Désirée Françoise qui, le 18 juillet 1914, épousera à Nauroy le professeur Edmond Eggli (1881-1956), spécialiste de la littérature romantique.

À Paris, Georges Laugée occupe successivement trois ateliers: au n° 20 boulevard Flandrin, en partage avec Julien Dupré jusqu'à la mort de ce dernier en 1910; puis au n° 23 boulevard Lannes jusqu'en 1923; enfin au n° 123 rue de la Tour à partir de 1923. Vers 1930, perdant progressivement la vue, Georges Laugée se retire dans le village de Boullarre (Oise) où il meurt en 1937. Il est inhumé à Paris dans le caveau familial du cimetière de Passy (1re division).

Opinion de Eugène Véron:

Nous ne saurions trop féliciter M. Georges Laugée du progrès que marque son exposition actuelle. Nous nous rappelons avoir vu de lui l'année dernière à l'exposition de Saint-Quentin des peintures blafardes et gélatineuses qui nous faisaient fort mal augurer de son avenir. Sa Glaneuse d'aujourd'hui nous donne un démenti que nous enregistrons avec un grand plaisir. Il a peint une vieille femme qui se présente de face; elle porte une gerbe de blé et marche courbée, non sous le poids du fardeau mais sous celui des années. C'est une peinture ferme et solide; le relief est vigoureusement enlevé sur un fond de soleil couchant dont la clarté et la gaieté font contraste avec le sujet ; mais ce contraste, qui aurait pu être brutal, se trouve très heureusement atténué par l'atmosphère des premiers plans, qui est sombre et triste, comme pour s'accommoder à la physionomie malheureuse et fatiguée de la pauvre femme. Il semble qu'elle entre dans la nuit, et cet effet, en accusant l'heure avancée, ajoute à l'impression générale de tristesse et de fatigue.

Opinion de Gérald Schurr:

Des œuvres champêtres imprévues: sur un fond de paysage d'un éclairage impressionniste, des personnages sculpturaux. Un constat réaliste, sans littérature, bien ordonné plastiquement.
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