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L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même.


Citation tronquée extraite de l'ouvrage "Aventures de l'esprit" de Jean Guéhenno (1954).

La photo d'illustration est hors propos.

Extrait de l'ouvrage "Aventures de l'esprit" de Jean Guéhenno (1954):

Si l'amour, dans le cas des nations comme dans le cas des hommes et des femmes, est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même, qu'un autre continue de croire en vous quand vous n'osez plus y croire vous-même, j'ai vérifié, au cours de ce voyage, que l'amour ne manque pas à la France, et je veux le dire aux Français. Car tous, à quelque instant de ces cinq années, si entêtés que nous ayons été d'espérance, nous avons douté de nous-mêmes : nous sentions sur nous la souillure de la trahison. Je ne puis dire la douceur qu'il y avait à reconnaître partout une fraternité qui n'avait jamais cessé d'être. Je veux ici remercier nos amis Brésiliens, Argentins, Uruguayens, Chiliens, Péruviens, Mexicains, de m'avoir donné cette joie. Qu'ils m'excusent de ne désigner aucun d'eux nommément. C'est que cela est proprement impossible. J'ai lu dans tous leurs regards qu'ils savaient que nous n'avions jamais perdu l'honneur et qu'ils continuaient d'espérer en nous. Nos désastres de 1940 les avaient, à la lettre, remplis de stupeur. Si éloignés, et trompés par les journaux des traîtres, ils ne comprenaient pas, ils ne pouvaient comprendre ce qui leur paraissait être notre résignation. Ils ne pouvaient y croire. Quand les échos leur vinrent de notre résistance à partir de 1943, ce fut, sur toutes les lèvres, le même « Je vous l'avais bien dit », et le 21 août 1944, à la nouvelle que Paris était délivré, (la nouvelle était fausse encore, mais ils ne pouvaient plus attendre), ce fut, dans toutes les capitales de l'Amérique du Sud, la même fête, la même acclamation, la même Marseillaise.


|L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même.|