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L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la porte.


Cette citation n'est pas de Confucius, mais de Louis-Ferdinand Céline extraite de l'entretien qu'il a eu avec Jacques Darribehaude en 1960.

Extrait:

J. D. - Avant la sortie du livre?
C. - Oui, juste. Oh, il aurait pas aimé... Il était jaloux, en plus... il ne me voyait pas du tout écrivain, et moi non plus d'ailleurs, on était d'accord au moins sur un point...
J. D. - Et votre mère, elle, comment a-t-elle réagi devant vos livres ?
C. - Elle a trouvé ça dangereux et méchant et que ça faisait des histoires... elle voyait que ça allait se terminer très mal. Elle avait l'esprit très prudent.
J. D. - Elle lisait vos livres ?
C. - Oh, elle ne pouvait pas, c'était pas à sa portée, ça lui aurait paru grossier, puis elle lisait pas de livres, c'était pas une femme à lire des livres. Non. Elle avait aucune vanité. Elle a continué de travailler jusqu'à sa mort. J'étais en prison, j'ai appris sa mort... Non, j'arrivais à Copenhague, quand j'ai appris sa mort... Un voyage abominable, ignoble, oui, l'orchestration parfaite. Abominable... Mais il n'y a d'abominable que les choses d'un côté, n'oubliez pas, hein... Ben, vous savez... l'expérience est une lanterne sourde qui n'éclaire que celui qui la porte... et incommunicable... faut garder ça pour moi...
Pour moi, on était autorisé à mourir, on entrait quand on avait une bonne histoire, à raconter. Alors on la donnait, et puis on passait. Mort à crédit, c'est symboliquement ça. La récompense de la vie étant la mort... vu que... c'est pas le bon Dieu qui gouverne, c'est le diable... L'homme... la nature est dégueulasse, quoi, il n'y a qu'à voir, la vie des oiseaux, des bêtes.