Cette citation n'est pas François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit couramment Fénelon, mais de Jean-Baptiste Massillon.
Elle est extraite d'un sermon pour le dimanche des Rameaux.
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Extrait de ce sermon d'un dimanche des Rameaux de Jean-Baptiste Massillon à destination de Louis XIV:
Sire, rien n'est plus grand dans les souverains que de vouloir être détrompé et d'avoir la force de convenir soi-même de sa méprise. Assuérus ne crut point déroger à la majesté de l'empire en déclarant, même par un édit public, que sa bonne foi avait été surprise par les artifices d'Aman. C'est un mauvais orgueil de croire qu'on ne peut avoir tort; c'est une faiblesse de n'oser reculer quand on sent qu'on nous a fait faire une fausse démarche. Les variations qui nous ramènent au vrai affermissent l'autorité, loin de l'affaiblir. Ce n'est pas se démentir que de revenir de sa méprise; ce n'est pas montrer au peuple l'inconstance du gouvernement, c'est lui en étaler l'équité et la droiture. Les peuples savent assez et voient assez souvent que les souverains peuvent se tromper; mais ils voient rarement qu'ils sachent se désabuser et convenir de leurs méprises. Il ne faut pas craindre qu'ils respectent moins la puissance qui avoue son tort et se condamne elle-même: leur respect ne s'affaiblit qu'envers celle ou qui ne le connait pas ou qui le justifie; et, dans leur esprit, rien ne déshonore l'autorité que la faiblesse qui se laisse surprendre, et la mauvaise gloire qui croirait s'avilir en convenant de son erreur et de sa surprise.
|Le mauvais orgueil est de croire qu’on ne peut avoir tort, et c’est une faiblesse de n’oser reculer quand on fait fausse route.|