Skip to main content

Eugène Verboeckhoven


Eugène Verboeckhoven, né à Warneton le 9 juin 1798 et mort à Schaerbeek le 19 janvier 1881, était un peintre, sculpteur, graveur et lithographe belge.

Son champ pictural couvre essentiellement la peinture animalière et les paysages animés.

Eugène Joseph Verboeckhoven, né à Warneton le 9 juin 1798, est le fils du sculpteur bruxellois Barthélémy Verboeckhoven (1759-1840) et de Jeanne Thérèse Six (1772-1833), mariés en 1792. Il est le frère aîné du peintre Charles-Louis Verboeckhoven (1802-1889).

Eugène Verboeckhoven épouse à Gand le 19 juillet 1822 Pauline Hebbelinck (1798-1882). Le couple a quatre enfants: Euphrosine (1821-1902), Stéphanie (morte un mois après sa naissance en 1824), Eugène-Barthélemy (1825-1907), artiste peintre, puis industriel et Louis-Hippolyte (1827-1883), père de l'artiste peintre Marguerite Verboeckhove.

Il est l'élève de son père Barthélemy Verboeckhoven, sculpteur d'un certain mérite qui lui apprend à dessiner et à modeler. À l'âge de douze ans, son père l'envoie travailler dans une usine de jouets pour gagner un peu d'argent.

Vers 1815, son père se rend à Gand et Eugène le rejoint. Il parvient à suivre quelques cours de dessin à l'Académie royale des beaux-arts de Gand, cependant il obtient une mauvaise place lors des examens et son père décide de lui donner un enseignement par ses propres moyens. Il obtient également pour son fils un emploi au sein d'une imprimerie dans laquelle il doit dessiner des lettres commerciales, des bons de commandes et des affiches. Ce travail lui permet d'obtenir une certaine maîtrise du dessin et de rencontrer le sculpteur gantois Albert Voituron.

Sous la direction d'Albert Voituron, il effectue du modelage, du dessin ainsi que la copie de peintures flamandes, et notamment celles de Paulus Potter et Karel Dujardin. Il s'essaie à la lithographie ainsi qu'à la peinture. Son premier tableau représente deux vaches auprès d'un arbre dans un pré date de 1816 et est acheté par Albert Voituron.

En 1818, il devient élève de Balthasar Ommeganck et, en 1820, il expose au Salon de Gand: Un hiver avec figures et Paysage d'Arcadie, marquant le début de sa carrière.

Les débuts du peintre sont modestes. Il expose une Dame à cheval, dessin aux trois crayons, un Capitaine à cheval et un Paysage avec animaux au Salon de Bruxelles de 1821. Il expose également une sculpture en plâtre, intitulée Hébé, mais retourne rapidement à sa préférence animalière. Il produit durant ses premières années de nombreux croquis et études d'après nature, notamment sur les lions de la ménagerie gantoise. Afin de se perfectionner, il effectue de nombreux voyages dans la périphérie gantoise ainsi que dans les Ardennes françaises. En 1824, lors d'un voyage en Angleterre, il découvre le zoo royal de Londres et est particulièrement captivé par le lion14.

Il profite également de ses voyages pour exposer : à Douai (1823) où il obtient la médaille d'argent et au Salon de Paris (1824) où il obtient la médaille d'or ou encore en Allemagne. De retour en Belgique, il apparaît sous un jour nouveau au Salon de Bruxelles de 1824: le dessinateur aux essais timides est devenu un peintre, dont les trois tableaux sont remarqués et achetés, dont: Paysage (avec une mare au premier plan, traversée par une charrette de foin, et à l'arrière plan, un berger avec son troupeau) et une marine, Des pêcheurs étalant leur poisson sur la plage.

En parallèle, il s'investit davantage dans l'école de peinture de Courtrai qui se consacre à la peinture animalière et paysagiste fondée par Balthasar Ommeganck et Jan Baptiste de Jonghe. Ces derniers collaborent avec le jeune peintre en intégrant du bétail en illustration de ses peintures paysagères. Au sein du cercle artistique de l'Académie de Courtrai, Eugène devient enseignant dès 1825 et forme de nombreux élèves avec lesquels il travaille également. Il forme Louis-Pierre Verwée qui suit les traces de Verboeckhoven et peint plusieurs tableaux en collaboration avec celui-ci au point que leurs tableaux soient parfois confondus. Il enseigne à Louis Robbe qu'il tente de convaincre de se dédier aux peintures animalières, sans succès puisqu'il se dirige ensuite vers le réalisme.

En 1827, il quitte Gand avec sa famille, son père et son frère Louis pour s'établir à Bruxelles, non loin du Palais royal. Il y envoie trois tableaux et trois lithographies pour l'exposition bruxelloises et sa notoriété est telle que les œuvres sont vendues avant l'ouverture de l'exposition. Ce succès lui permet de rapidement établir un atelier à la rue des Arts de Saint-Josse-ten-Noode.

En parallèle de ses débuts en peinture, Eugène Verboeckhoven s'intéresse à la lithogravure. Ses premiers essais sont des emblèmes de la franc-maçonnerie et sa première épreuve complète est un Petit chien datant de 1821. Il fait ses impressions chez l'éditeur Kierdorff avec lequel il a travaillé en 1816. Il imprime ensuite une série de six dessins à destination du parc zoologique de Gand. Puis il réalise des illustrations pour livre comme par exemple pour le récit de voyage Les Hindous de Frans Balthazar Solvyns.

Plus tard, il travaille sur une série de pièces animalières très appréciées dans l'Album Pittoresque en collaboration avec Jean-Baptiste Madou, Paul Lauters et Théodore Fourmois. Vers 1828-1829, il produit une série lithographiée de portraits d'artistes. Puis à partir de 1833, il effectue des lithogravures pour le magazine L'Artiste. À partir de là, ses productions lithographiques se réduisent progressivement, avec tout de même quelques parutions dans les magazines artistiques.

Durant neuf mois, Eugène Verboeckhoven joue un rôle actif dans la Révolution de 1830 et participe aux opérations militaires des chasseurs-Chasteler, un corps libre de volontaires, qui le conduisent à Louvain et à Anvers. À son retour à Bruxelles, il peint une composition allégorique en souvenir de la remise des étendards attribués aux communes qui se sont distinguées durant la révolution. Il effectue également un dessin en l'honneur de Jenneval, auteur de La Brabançonne.

Cependant, il revient à la peinture animalière et expose au salon de Bruxelles de 1830 Un tigre devant une caverne, Trois moutons et Voyageur à cheval donnant l'aumône à un mendiant avec enfant. Ses tableaux sont particulièrement remarqués et il reçoit notamment des commandes provenant du nouveau roi Léopold Ier qui s'avère un grand admirateur de son œuvre.

Le gouvernement provisoire belge lui confie pendant quelques mois la direction du Musée des beaux-arts de Bruxelles, mais ce décret ne reçoit pas son exécution, étant donné l'opposition du conseil communal de la ville de Bruxelles, arguant que le musée ne relevait pas de l'autorité de l'État.

Attiré par la franc-maçonnerie, il rejoint avec son frère Charles-Louis la loge bruxelloise Les Amis philanthropes, où il est initié le 24 février 1834. Il appose dès lors les trois points caractéristiques à la suite de la signature de ses œuvres. La loge, sous l'impulsion de Pierre-Théodore Verhaegen, parvient à créer, en 1834, l'université libre de Bruxelles, dont Eugène Verboeckhoven est l'un des membres fondateurs.

Entre 1840 et 1845, Eugène Verboeckhoven réside rue royale extérieure à Saint-Josse-ten-Noode. En 1845, il acquiert un ensemble de 42 ares à la rue de Haecht à Schaerbeek, sur lequel il fait bâtir, en 1853, une somptueuse villa et un vaste atelier, divisé en deux salles. Dans ces pièces de travail, il accueille ses collaborateurs. Le domaine comprend également une écurie, deux chenils et un poulailler, abritant plusieurs de ses modèles animaliers qu'il a constamment sous les yeux.

L'artiste quitte peu son atelier, même s'il parcourt parfois l'Ardenne. En 1841 et 1842, cependant, un long périple le conduit à visiter, en passant par la Suisse, l'Italie, et notamment la ville de Florence. Le gouvernement belge lui avait commandé, par arrêté royal du 27 février 1840, un tableau représentant des Animaux dans la campagne de Rome, qu'il acquiert en 1847. Quelques années plus tard, il effectue un voyage d'études en Écosse. Durant sa carrière il peint plus d'un millier de tableaux, et réalise autant de dessins, esquisses, lithographies et eaux fortes. Son succès devient tel qu'il reçoit des commandes pour plusieurs années d'avance et qu'à Anvers, il existe des ateliers frauduleux où l'on ne produit que de «faux Verboeckhoven» destinés à l'exportation.

Parmi ses élèves, figurent notamment: Louis-Pierre Verwée, les frères Edmond et Charles Tschaggeny, Adolphe Roberts-Jones, Charles Ferdinand Ceramano, François van Severdonck, et Eugène Vermeulen.

Il est nommé membre de l'Académie royale de Belgique, lors de la fondation de la classe des beaux-arts en 1845, mais se rend peu aux séances de la société savante. En revanche, il siège régulièrement aux réunions de la Commission directrice du Musée, dont il est membre, en donnant son avis éclairé sur la cession de tableaux à l'État. En revanche, contrairement, à ce qu'affirment certaines biographies, ce n'est pas lui, mais son fils aîné, Eugène Barthélémy, qui est échevin à Schaerbeek de 1861 à 1867, à l'époque où le parti libéral dirige Schaerbeek en pleine expansion urbaine.

Eugène Verboeckhoven meurt, après une courte maladie à l'âge de 82 ans, chez lui, chaussée de Haecht n°184 à Schaerbeek, où il résidait depuis quelque trente ans, le 19 janvier 1881. Trois jours plus tard, ses funérailles regroupent une assistance officielle nombreuse, dont Walthère Frère-Orban, ministre des Affaires étrangères, Hendrik Conscience, écrivain et conservateur des musées royaux de l'État, Achille Colignon, bourgmestre de Schaerbeek, plusieurs officiers de haut rang et d'autres personnalités. Après un service religieux à l'église Saint-Servais, il est inhumé à Schaerbeek.

Il participe régulièrement aux salons et expositions. La peinture animalière est à cette époque perçue par la critique à un niveau plus bas que la peinture historique. Cependant, les tableaux d'Eugène Verboeckhoven sont traités avec le même respect que ceux des maîtres du romantisme. Les publications louent particulièrement sa toile Convoi de chevaux attaqué par des loups dans une forêt de Pologne qu'il présente au Salon de 1836, ainsi que Troupeau effrayé par l'orage qu'il présente au Salon de 1833 et de 1839. La version de 1839 est exposée au Salon de Paris de 1841 et y connait également un succès critique: «Rien n'est négligé, ni la forme, ni la couleur, ni l'expression, ni les détails, ni l'ensemble».

Après son voyage dans les villes italiennes dans les années 1841-1842, il produit des toiles qui reçoivent un excellent accueil. Souvenir de la campagne romaine est présenté au Salon de La Haye en 1843, puis au Salon d'Anvers et au Salon de Gand en 1847. Le tableau est particulièrement encensé par la critique. Cependant, à partir du Salon de Bruxelles de 1860, les critiques négatives commencent à se montrer plus présentes, pointant notamment les thématiques et compositions répétitives. En 1874, une critique parle même d'un artiste qui s'est égaré dans son succès.

«Il est un des peintres qui offrent un exemple des plus frappants d'un talent égaré par l'habileté aussi bien que par le succès. […] Est-il étonnant qu'un artiste organisé de la sorte ait une chute si rapide, et qu'il se soit survécu à lui-même par une suite de productions aussi faibles et aussi monotones ? » - E. Thammer, L'Art Universel, 4 mars 1874.

Dans L'École de peinture belge 1830-1905, Camille Lemonnier fait part de son admiration pour Eugène Verboeckhoven et sa capacité à ne pas se soumettre aux influences extérieures dans son travail. Il souligne le savoir du peintre sur l'anatomie animale, sa précision mathématique et son habileté extrême.

Pratique populaire au XIXe siècle surtout dans le cas d’œuvres d'élèves recevant l'aide de leur professeur, les collaborations sont fréquentes pour Eugène Verboeckhoven qui parvient à illustrer un tableau en s'adaptant à la couleur et à la composition originale. En 1993, une exposition rétrospective au musée d'art de Koekkoek-Haus (de) à Clèves se consacre à sa coopération avec le peintre paysagiste romantique Johann Bernhard Klombeck41.

La collaboration avec Klombeck se déroule à un moment périlleux pour l'école d'art de Clèves en perte de vitesse suite au décès de Barend Cornelis Koekkoek, mais répond à une pratique courante entre les artistes de cette école et Eugène Verboeckhoven puisque Barend Cornelis est le premier à initier une collaboration. Plusieurs autres artistes suivent comme Hermanus Koekkoek, Alexander Joseph Daiwaille et Willem Bodeman. Les tableaux issus de ces collaborations portent les deux signatures, ce qui n'est pas courant dans cette pratique.

De très nombreux autres peintres font appel à Eugène Verboeckhoven pour des collaborations comme Johannes Warnardus Bilders, Charles Brias, Alexandre Calame, Henry Campotosto, Jean-Michel Cels, Johannes Franciscus Christ, Jean-Baptiste Daveloose, Willem de Klerk, Édouard Delvaux, Pieter-Frans De Noter, Edouard De Vigne, Cornelis Johannes De Vogel, Fritz Ebel, Alexandre Thomas Francia, Paul Gabriël, Fanny Geefs, Pierre-Jean Hellemans, Johannes Franciscus Hoppenbrouwers, Jean-Baptiste Kindermans, Marinus Adrianus Koekkoek, Fredrik Marinus Kruseman (en), Pierre-Louis Kühnen, Victor Lagye, Cornelis Lieste, Morten Müller, Joseph-Chrétien Nicolié, François Auguste Ortmans, Joseph Quinaux, Willem Roelofs, François Roffiaen, Nicolaas Johannes Roosenboom, Jacques Rosseels, Andreas Schelfhout, Johannes Anthonie Balthasar Stroebel, Franz Richard Unterberger, Ernest Vandenkerckhove, Charles van den Eycken, Felix Van Espen, Joseph Van Luppen, Charles-Louis Verboeckhoven, Isidore Verheyden, Charles Verlat et Gustave Wappers.

Eugène Verboeckhoven est considéré comme l'un des meilleurs peintres animaliers belge du XIXe siècle. Artiste complet, il est capable de peindre tous les animaux et l'homme lui-même. Il n'a jamais besoin de recourir, dans ses paysages, au secours d'une main étrangère pour y placer une figure. Il marque une prédilection pour les moutons, mais dessine aisément des lions, étudiés d'après nature dans une ménagerie. Bien qu'il soit capable de peindre des scènes d'action, comme son Convoi de chevaux attaqué par des loups, et des scènes de mouvement, tel Moutons effrayés par l'orage, son tempérament l'incite à représenter les animaux dans une situation paisible. Il réalise également deux portraits équestres du roi Léopold Ier, de même qu'un portrait de Soliman Pacha. De nombreux peintres font appel à son talent pour enrichir leurs œuvres de représentations animalières, dont : Gustave Wappers, Henry Campotosto, Jan Baptiste de Jonghe, David de Noter, Barend Cornelis Koekkoek, Édouard Delvaux et Isidore Verheyden.

Le manque de variété du répertoire de l'artiste est compensé par le mérite de son exécution. Comme coloriste, il ne recourt pas, par instinct, aux vives oppositions, aux effets saisissants, ni aux jeux piquants de la lumière. Cependant il possède, à un haut degré, le sentiment de l'harmonie qui résulte d'une juste observation du rapport des tons5. Eugène Verboeckhoven travaille continuellement dans son atelier, renfermant des milliers d'études, d'après nature dans ses rares voyages ou dans ses excursions dans la campagne : des vues d'ensemble ou des fragments de paysages, des ciels, des terrains, des arbres, des effets de lumière aux différentes heures du jour, de même que des modelages d'animaux en cire, terre, ou plâtre, exécutés par lui-même. Eugène Verboeckhoven attribue une valeur à ses tableaux, selon leurs dimensions, mais aussi d'après le nombre de moutons représentés. Lorsqu'un amateur britannique lui demande un jour le prix d'une œuvre, l'artiste lui répond qu'elle vaut 10000 francs. L'acquéreur potentiel négocie âprement le prix et ne veut débourser que 9000 francs. Lassé, le peintre saisit son couteau à palette et enlève deux moutons fraîchement peints de la toile.

Eugène Verboeckhoven s'est également ponctuellement adonné à la sculpture, comme en témoigne son Hébé exposée à Gand. Il réalise également de nombreuses eaux fortes aux sujets variés : Fables de La Fontaine, moulins, moutons, vaches, chevaux, ânes, singes… Dès 1820, il exécute des lithographies, assez médiocres au début, mais progressivement maîtrisées: Vache près d'une barrière, Cheval, Tigre, Éléphant, Combat d'un tigre et d'un serpent…

De par ses origines, Eugène Verboeckhoven est directement influencé par la peinture Flamande tels que les miniaturistes flamands, les primitifs flamands, les peintres baroques et les peintres du siècle doré. Les têtes chevalines de Pierre Paul Rubens influencent directement sa manière de les représenter dans ses œuvre.

Chez les maîtres hollandais tels qu'Abraham Bloemaert et Jacob de Gheyn, les vaches, chèvres et moutons occupaient également une place importante et les représentations animalières de Roelandt Savery influencent particulièrement les compositions et les animaux que privilégie Eugène Verboeckhoven48. Les tableaux de Paulus Potter et notamment Le taureau inspirent sans aucun doute Vacher se reposant avec bétail (1854), Berger coupant une branche (1846) ou encore Fourrage du bétail au bords de la Mer du Nord (1868). En effet, à la comparaison, on retrouve des éléments de composition très similaires: une vache couchée, un arbre, un vacher, des moutons couchés et un bouc. Plusieurs tableaux d'Eugène Verboeckhoven reprennent cette composition tout en lui offrant suffisamment de variations pour qu'elle semble originale.

Si de nombreux autres peintres animaliers l'inspirent comme Nicolaes Berchem, Albert Cuyp ou Philips Wouwerman; on décèle une très forte similarité entre Le Lièvre mort de Jan Weenix et Nature morte avec lièvre (1844) d'Eugène Verboeckhoven.


Henry Campotosto


Henry Campotosto, né à Bruxelles le 14 novembre 1833 et mort à Londres le 19 décembre 1910, était un peintre et un graveur belge.

Son champ pictural couvre les scènes de genre, les portraits, et les paysages.

Henry Campotosto, né à Bruxelles le 14 novembre 1833, est le fils de Dominique Campotosto (1786-1856), natif de Ariccia, commune de la ville métropolitaine de Rome Capitale, marchand rue Ducale, n°1, et de Catherine Thoelen (1798-1889), native de Herck-Saint-Lambert, femme de chambre, puis marchande, mariés à Bruxelles le 23 avril 1822. Henry Campotosto a un frère aîné, Libert Jean Campotosto, horloger et bijoutier réputé, à partir de 1856, à la rue au Beurre, puis à la rue Grétry, à Bruxelles, jusqu'en 1894. Sa sœur Octavie Campotosto (née à Bruxelles le 7 novembre 1842, et morte à Londres avant 1910) devient également peintre.

Henry Joseph Campotosto étudie la gravure auprès de Luigi Calamatta, puis la peinture à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, où il est l'élève de Eugène Verboeckhoven et de François-Joseph Navez. En classe supérieure, en septembre 1851, il participe au concours de l'Académie de Bruxelles et reçoit le premier prix de dessin d'après la bosse en figure antique. En septembre 1852, il obtient le premier prix avec grande distinction de dessin d'après nature6. En 1855, il obtient le second prix au Prix de Rome belge en gravure7. Sa première exposition officielle a lieu au Salon de Bruxelles de 1854. En 1861, il expose pour la première fois au Salon de Paris.

Henry Campotosto se voit obligé, en raison d'une pathologie oculaire, de renoncer à la gravure et d'abandonner le burin au profit du pinceau. Dans les années 1860, il réalise plusieurs tableaux idylliques sur le thème rural en collaboration avec Eugène Verboeckhoven qui illustre les différents animaux. Il travaille comme peintre de genre indépendant à Bruxelles jusqu'en 1870. Il participe à l'Exposition universelle de Paris en 1867. Il peint quelques tableaux avec Eugène Verboeckhoven, tel: Filles visitant des poussins.

En 1871, il s'installe à Londres avec sa sœur Octavie, où ils dirigent un atelier de peinture, d'abord dans leur propre demeure à Kensington Square, puis en 1892 à Rabbit's Heath. Il demeure durant le reste de sa vie dans la capitale britannique, où sa sœur et lui mènent une vie quelque peu «bohémienne». Après son départ outre-Manche, la valeur de ses œuvres augmente en Belgique. En 1874, il peint un Portrait du Prince impérial en uniforme des cadets de l'école de Woolwich. Lorsqu'il réalise, en 1875, un Portrait du pape Pie IX, le tableau est présenté au palais des Académies à Bruxelles, et vaut à son auteur de recevoir du souverain pontife l'ordre de Saint-Sylvestre. Il expose ses œuvres à la Royal Academy Exhibition jusqu'en 1874 et à la Suffolk Street Gallery à partir de 1878.

Il participe à Exposition universelle de Paris de 1878, et, en 1880 à l'exposition de l'Académie des arts de Berlin. Ses œuvres sont également présentes aux Salons de Paris jusqu'en 1881. À partir de 1887, sa gravure L'Agneau mort, d'après son tableau réalisé en 1871 et acquis par le roi Léopold II, est largement diffusée en Europe.

Henry Campotosto meurt le 19 décembre 1910 à Rabies Heath, Redhill, Londres. Sa sœur Octavie étant défunte, il lègue sa propriété et sa fortune estimées à 2 400 £, par un testament rédigé sept jours avant sa mort, à son serviteur Michael William Turk. Deux nièces d'Henry Campotosto intentent un procès afin d'invalider le testament qui est finalement reconnu légal en mars 1912.


Anton Dieffenbach


Anton Heinrich Dieffenbach (4 février 1831, Wiesbaden - 29 novembre 1914, Le Hohwald) était un peintre allemand de paysage et de genre, connu pour ses représentations d'enfants.

Il s'installe à Straßburg avec ses parents en 1840 et suit les cours d'un artiste local, Charles Duhamel. Grâce à la recommandation de Duhamel, il peut se rendre à Paris et étudier avec le sculpteur James Pradier. Après la mort de Pradier en 1852, il retourne en Allemagne et s'installe à Wiesbaden où il décide de se consacrer entièrement à la peinture.

Après seulement un an, il s'installe à Düsseldorf, où il étudie par intermittence à la Kunstakademie, de 1856 à 1857, avec Christian Köhler. Il prend également des leçons particulières avec Karl Ferdinand Sohn et Rudolf Jordan.

Pendant plusieurs années, il a été membre de l'association d'artistes progressistes Malkasten (boîte à peinture). Le choix de ses sujets est fortement influencé par Ludwig Knaus, bien qu'il n'ait jamais été l'un de ses élèves. Son tableau «Ein Tag vor der Hochzeit» (Un jour avant le mariage) a été créé comme une sorte d'hommage à l'une des œuvres les plus connues de Knaus («Les noces d'or»). Il en réalisa deux exemplaires, dont l'un fut acquis par le roi Charles Ier de Wurtemberg. L'autre est vendue aux États-Unis en 1868.

En 1863, après une brève période de service militaire, il s'installe à Paris et y vit jusqu'au début de la guerre franco-prussienne. Il se rend alors en Suisse puis, après la guerre, à Berlin. En 1897, il retourne dans la ville de sa jeunesse, Straßburg.

Il est nommé membre honoraire de l'«Association des artistes de Straßburg» et passe ses mois d'été dans les Vosges, où il réalise de nombreuses esquisses qu'il transforme en huiles dans son atelier. Les tableaux de cette période sont presque exclusivement des paysages.


Francis William Topham


Francis William Topham (Leeds 15 avril 1808 - 31 mars 1877 Córdoba) était un aquarelliste et graveur anglais.

Très tôt, il a été stagiaire auprès d'un oncle graveur d'écritures. Vers 1830, il est arrivé à Londres et a d'abord travaillé à la gravure d'armoiries. Il entre ensuite au service de MM. Fenner & Sears, graveurs et éditeurs. Travaillant ensuite pour James Sprent Virtue, il grave des paysages d'après William Henry Bartlett et Thomas Allom.

Topham visite l'Irlande pour la première fois en 1844 et 1845, avec Frederick Goodall et Alfred Fripp. Sa carrière d'aquarelliste semble avoir commencé en autodidacte, aidé par la pratique lors des réunions de l'Artists' Society à Clipstone Street. En 1850, il fait partie de la troupe d'acteurs de Charles Dickens (les «splendides flâneurs») dans The Rent Day of Douglas Jerrold et Not so bad as we seem de Bulwer Lytton. Vers la fin de l'année 1852, il part pour quelques mois en Espagne à la recherche du pittoresque.

Au cours de l'hiver 1876, Topham se rendit à nouveau en Espagne et mourut à Cordoue en 1877, où il fut enterré dans le cimetière protestant.

La première œuvre exposée de Topham est The Rustic's Meal, qui a été présentée à la Royal Academy en 1832, et qui a été suivie en 1838, 1840 et 1841 par trois peintures à l'huile. En 1842, il est élu associé de la New Society of Painters in Watercolours, dont il devient membre à part entière en 1843. Il se retire cependant en 1847 et, en 1848, il est élu membre de la (vieille) Société des peintres en aquarelle, à laquelle il a contribué par une vue galloise près de Capel Curig et un sujet tiré de la ballade irlandaise de Rory O'More. Ses premiers travaux consistaient principalement en des représentations de la vie paysanne irlandaise et des études du Pays de Galles et de ses habitants. Elles ont été diversifiées en 1850 par une scène de Barnaby Rudge de Dickens.

Topham a également réalisé des dessins pour l'édition des Waverley Novels de Fisher, Son & Co, dont il a gravé certains. Il a dessiné les illustrations sur bois de Pictures and Poems, 1846, Midsummer Eve de Mrs. S. C. Hall, 1848, les Poèmes de Robert Burns, les Mélodies et Poèmes de Thomas Moore, A Child's History of England de Dickens, et d'autres ouvrages.

Les premiers sujets espagnols de Topham sont apparus en 1854, lorsqu'il a exposé Fortune Telling - Andalusia, et Spanish Gypsies 29,5 x 38,5 cm. Ces tableaux ont été suivis par La lettre andalouse et La posada en 1855, Joueurs de cartes espagnols et Musiciens de village en Bretagne en 1857, Potins espagnols en 1859, et d'autres, principalement espagnols. À l'automne 1860, il retourne en Irlande et expose en 1861 The Angel's Whisper (Le murmure de l'ange ) et Irish Peasants at the Holy Well (Paysans irlandais au puits sacré). En 1864, il commence à exposer des dessins italiens, envoyant Italian Peasants et The Fountain at Capri, et en 1870 A Venetian Well.

Quatre dessins de Topham, Paysans de Galway, Paysanne irlandaise au pied d'une croix, Paysans à la fontaine, Basses-Pyrénées, et South Weald Church, Essex, sont conservés au South Kensington Museum. Plusieurs de ses dessins ont été gravés:

- Le rouet et Les sœurs au puits sacré, par Francis Holl;
- La cour irlandaise, par F. W. Bromley ;
- La fabrication des filets, par Thomas Oldham Barlow;
- La bénédiction de la mère, de William Henry Simmons; et
- The Angel's Whisper, pour The Art Journal de 1871, par C. W. Sharpe.

Alors qu'il travaillait pour Fenner & Sears, Topham a rencontré Henry Beckwith, le graveur, et a épousé sa sœur Mary Anne Beckwith en 1832. Ils ont eu dix enfants. Leur fils Frank William Warwick Topham (1838-1924) s'est fait connaître comme peintre.


Gerolamo Induno


Gerolamo Induno (13 décembre 1825 - 18 décembre 1890) était un peintre et soldat italien, surtout connu pour ses scènes militaires. Son frère aîné, Domenico, était également un artiste réputé et ils travaillaient souvent ensemble.

Il naît à Milan, où son père est cuisinier et maître d'hôtel à la cour de Milan. Il prend ses premières leçons d'art à l'Académie de Brera, où il étudie avec Luigi Sabatelli de 1839 à 1846. Sa première exposition a lieu en 1845, composée de portraits et d'une scène des Fiancés d' Alessandro Manzoni (aujourd'hui perdue).

En 1848, Domenico et lui participent aux Cinq jours de Milan et doivent fuir pour éviter les représailles du gouvernement autrichien. Ils passent deux ans dans le Tessin, puis reviennent et s'installent à Florence. Son frère retourne à la peinture, mais lui s'engage dans un régiment de volontaires dirigé par le général Giacomo Medici et combat les Français pendant leur siège de Rome Il parvient également à produire de nombreux croquis de la guerre.

Alors qu'il participe à la défense de la Villa del Vascello, près de la Porta San Pancrazio, il est poignardé par plusieurs baïonnettes et grièvement blessé alors qu'il mène une charge. Après une longue convalescence, il peut retourner à Milan sous la protection du comte Giulio Litta, compositeur et grand collectionneur d'art. En raison de ses blessures, il est exempté de l'armée autrichienne et travaille dans l'atelier de son frère. Au cours des années suivantes, il crée de nombreuses œuvres basées sur les événements du Risorgimento, ainsi que des œuvres de genre, influencées par son frère.

De 1854 à 1855, pendant la guerre de Crimée, il reprend l'uniforme, cette fois avec les Bersaglieri d'Alessandro La Marmora. Une fois de plus, il réalise de nombreux croquis qui seront transformés en peintures et en lithographies. Parmi celles-ci, une représentation de la bataille de la Tchernaya est achetée par le roi Victor Emmanuel II. Certaines de ses œuvres sont exposées à l'Exposition universelle de Paris. En 1859, malgré des problèmes de santé persistants, il s'engage dans les Chasseurs des Alpes et est reconnu par Garibaldi comme le peintre officiel du Risorgimento, en particulier pour les questions de caractère officiel Ses scènes de genre sont presque entièrement consacrées à des thèmes militaires.

Au cours des années 1860, outre ses toiles patriotiques, il réalise de grandes œuvres décoratives, dont une allégorie sur Rome et Florence pour la nouvelle gare centrale de Milan (aujourd'hui démolie) et un rideau représentant le «plébiscite de Naples» pour le théâtre de Gallarate. En 1861, il reçoit une médaille d'or lors d'une exposition à Florence pour son tableau de la bataille de Magenta, mais y renonce par solidarité avec les peintres qui n'ont pas été retenus.

Après l'unification, ses œuvres de genre tendent à se concentrer sur des scènes du XVIIe siècle et il commence à exposer des tableaux sur une plus grande variété de sujets en dehors de l'Italie, notamment à Vienne (1873), Paris (1878), Anvers (1885) et Londres (1888). Son œuvre la plus connue de cette période est Une partie d'échecs, scène d'une pièce de théâtre du même nom de Giuseppe Giacosa. Il meurt à Milan en 1890, après une longue maladie. Parmi ses élèves, on compte Giacomo Mantegazza.


Domenico Induno


Domenico Induno (14 mai 1815 - 5 novembre 1878) était un peintre italien, principalement de scènes de genre et de scènes historiques. Son frère cadet, Gerolamo, devint également un artiste renommé et ils travaillèrent souvent ensemble.

Il naît à Milan, où son père est cuisinier et maître d'hôtel à la cour de Milan, et entre très jeune en apprentissage chez l'orfèvre et médailleur Luigi Cossa, qui, impressionné par son talent pour le dessin, le convainc de s'inscrire à l'académie de Brera. Il y est admis en 1831 et étudie successivement avec Pompeo Marchesi, Luigi Sabatelli et Francesco Hayez, qui ont le plus influencé son style.

À cette époque, il privilégie les scènes tirées de la Bible ou de l'histoire classique. En 1840, des agents représentant l'empereur Ferdinand Ier lui commandent une scène représentant Saül recevant l'onction royale du prophète Samuel, destinée à être exposée à la galerie impériale de Vienne.

Au cours des années suivantes, il abandonne progressivement la peinture d'histoire au profit de scènes de genre, qui sont alors à la mode parmi les membres libéraux de l'aristocratie milanaise. Son mentor, Hayez, l'aide à obtenir des mécènes nobles. En 1843, il épouse Emilia Trezzini, la sœur d'un de ses élèves, Angelo Trezzini. Cinq ans plus tard, à la suite de sa participation aux Cinq jours de Milan, lui, sa femme et son frère Gerolamo sont contraints de fuir au Tessin, pour échapper aux représailles qui s'ensuivent. En 1850, lorsque la sécurité est rétablie, ils reviennent et s'installent à Florence.

En 1854, il est nommé «Socio d'Arte» à l'Académie de Brera. L'année suivante, il présente sa première exposition hors d'Italie à l'Exposition universelle de Paris, qui est considérée comme un grand succès. En 1860, il est nommé juge d'un important concours d'art patriotique parrainé par Bettino Ricasoli. La même année, il commence à travailler sur plusieurs scènes liées à l'armistice de Villafranca; l'une d'entre elles est commandée par le roi Victor Emmanuel II et lui vaut un titre dans l'ordre des saints Maurice et Lazare.

En 1863, il devient directeur de l'Académie de Brera et ne participe plus à ses expositions annuelles. Dix ans plus tard, à l'Exposition universelle de Vienne, il reçoit une médaille d'or pour Un dramma domestico, une critique de la société de l'Italie post-unification. Par la suite, ses peintures deviennent plutôt sombres et mélancoliques. Bien que souffrant d'une grave affection oculaire, il est en mesure de participer à l'Exposition universelle de 1878, mais meurt plus tard cette année-là, à Milan.


Andrea Landini


Andrea Landini (Florence, 10 décembre 1847 - Florence, 1935) était un peintre italien.

Florentin de naissance, Andrea Landini a étudié à l'Accademia delle Belle Arti de Florence, sous la direction de Riccardo Pasquini, et s'est perfectionné auprès d'Antonio Ciseri. Peintre prolifique, il est un portraitiste apprécié. Nous connaissons ses portraits de la princesse de Galles, de la comtesse Lavinia Bocca, de la comtesse de Pralormo, de Mme Guerrazzi de Livourne, du fils de la comtesse Laparelli Pitti et de l'écrivain Valeria Elena Landini-Ruffino, sœur cadette du peintre (née en 1851).

Artiste polyvalent, il a peint des scènes de genre dans des décors du XVIIIe siècle et des natures mortes avec des fleurs dans des couleurs vives et avec une rare précision, même dans les moindres détails. Pour ses scènes, il reconstitue des intérieurs de palais, somptueusement décorés dans le style Louis XVI, avec des peintures murales, des tapis, des paravents, des tapisseries et des nappes bordées de dentelle. Les personnages qui habitent ces intérieurs luxueux sont des dames et des messieurs, en particulier des cardinaux, vêtus de leurs robes d'apparat violacées et filmés en train de siroter un café, de trinquer au champagne, de prendre de somptueux petits déjeuners, de boire du vin dans des coupes en cristal, de converser avec d'élégantes dames. Jouer aux échecs, toucher des chatons et des petits chiens, tels étaient les joyeux passe-temps de ces riches cardinaux, détachés de leurs activités pastorales et religieuses. Les peintures de genre de Landini ont toujours un fond humoristique et caricatural. Dans différentes œuvres, on retrouve parfois des personnages identiques, mais dans des attitudes différentes.

Andrea Landini a contribué par des dessins à La Tribuna illustrata. Il présente ses œuvres à Florence et à Paris, où il expose pour la dernière fois en 1911. Il est particulièrement apprécié des collectionneurs anglais et français.

Ses œuvres sont conservées en Angleterre, au musée et à la galerie d'art de la ville de Plymouth, dans les bureaux publics de l'arrondissement de Fylde et dans la collection d'art Touchstones Rochdale.