La bonté ne vient qu'avec l'élargissement de notre conscience
Quand vous avez décidé de partir faire une petite promenade, sur quoi votre esprit s'est-il focalisé? La réponse à cette question doit vous permettre de mesurer le degré d'élargissement de votre conscience.
On parle beaucoup de l'intelligence, mais peu du développement de la conscience, ce qui est dramatique car de cet élargissement dépend le degré de bonté dont vous êtes capable. Or, la bonté est le ciment de l'univers. Si l'être humain continue à pratiquer plus la prédation que la bonté, alors il n'a pas d'avenir et ses sociétés resteront toxiques pour tous.
Combien de fois ai-je croisé des personnes qui ne voient pas grand chose autour d'elles? Des milliers, sans aucun doute. Cela s'allie souvent avec un besoin de vitesse: puisqu'il n'y a rien d'intéressant ici, allons vite à un autre endroit. Ainsi, une multitude de personnes prennent leur voiture et circulent à des vitesses folles. Elles ne voient que le bitume et les autres conducteurs n'étant que dans leur paysage.
Qui a vu la petite plante qui pousse sur le bitume d'un trottoir? Qui a vu une pie se poser sur une branche et regarder si tout est en ordre entre ses pattes? Qui s'est ému de voir un hérisson mort au bord d'une route? Qui a observé les disputes des pigeons ramiers? Peu de personnes en vérité, car que voit la majorité des gens dans leur journée si ce n'est un écran de smartphone ou d'un téléviseur?
Moins vous voyez de choses et plus votre conscience est étriquée. Une personne qui a une conscience étriquée est souvent une personne à la sensibilité peu développée. Cette petite conscience est un problème pour le salut de l'humanité, car sachez que le respect est d'accorder une place dans sa conscience à l'autre. C'est le début de l'amour. Or, l'amour est l'allié puissant de la vie et du bonheur. Si le respect de l'autre est absent, alors l'autre n'est plus qu'une chose sur laquelle on peut éventuellement exercer une prédation si l'on peut obtenir de lui quelque chose qui offre un plaisir.
La prédation détruit et la bonté construit. Une personne qui a une conscience développée va comprendre qu'elle est liée à la Création qu'elle prend plaisir à admirer et protéger. Elle ressent la vie dans tous les êtres qu'elle voit. Elle ressent la douleur et la joie de l'autre car sa vie ne lui est pas indifférente. Sa conscience élargie lui permet d'aimer selon l'esprit et pas seulement selon la chair. Celui qui ne connaît que l'amour selon la chair sera rempli de passions, alors que celui qui aime selon l'esprit sera rempli d'envies de contemplassions. Le passionné va couper des fleurs pour les avoir chez lui. Le contemplatif se contentera de les admirer dans la nature. Le passionné souffrira de l'absence de l'objet de sa passion. Le contemplatif trouvera refuge dans tout ce qui peut être contemplé. Le passionné prend, le contemplatif loue. La passion est un fléau, la contemplation est une bénédiction.
Pour souffrir avec l'autre, il faut avoir une conscience élargie. Pour respecter la règle d'or, il faut avoir une conscience élargie. Pour aimer, comme Jésus nous l'a demandé, il faut aussi avoir une conscience élargie. L'élargissement de la conscience est l'étape indispensable pour atteindre une grande sagesse et devenir l'ami de Dieu. Celui qui a une conscience élargie est comme un enfant qui veut tout comprendre du monde, et quel être est plus innocent qu'un enfant? Celui qui a une conscience élargie pleure quand on fait du mal à des êtres innocents, que ce soit des êtres humains, des animaux ou des plantes. Il a un grand respect pour tout ce qui est vivant. Il admire la Création de Dieu et il y puise une chaleur et une force qui réchauffe son cœur et fortifie son âme.
«Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent.» Mt 19,14
« Amen, je vous le dis: si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.» Mt 18,3
«Amen, je vous le dis: celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas.» Lc 18,17